Torn - l.t [Terminé]

Part 6 : pizza

Lorsque je me réveille, je ne reconnais pas la pièce dans laquelle je me trouve. Ce n'est ni l'hôpital, ni ma chambre. C'est lorsque je me relève et aperçois les valises et les cartons dans la pièce que je me souviens. Je suis chez mon père.

Je remarque que je suis toujours habillée, mais je n'ai plus mes chaussures, et je suis sous la couette. Harry a du me couvrir en remontant m'apporter le repas hier soir. Lorsque je tourne la tête vers la table de nuit pour prendre mon portable, je vois un bout de papier avec quelques mots griffonnés dessus :

"Quand je suis remonté, tu dormais déjà. Donc je t'ai juste mis au lit, et j'ai redescendu le repas. Je passerais te voir demain matin. Harry."

Il est vraiment adorable. Même si c'est avec lui que mon père a choisi de vivre pendant sept ans, je ne peux pas le détester. Même si je devrais.

Je me lève, et me dirige vers la salle de bain me doucher le plus rapidement que je peux avec mon bras, et me change.

Je coiffe mes long cheveux dorés en une queue de cheval toute simple, et retourne dans la chambre, où je vois Harry assis sur le lit.

- Bonjour toi, me lance-t-il avec un sourire charmeur.

- Bonjour..

Je sens mes joues chauffer, et le rejoins doucement. Il se lève, m'invitant à le suivre.

- Bien dormi ?

- Oui, désolée de ne pas t'avoir attendu hier soir...

- Oh ne t'en fais pas, rit-il en me regardant, tu as le droit d'être fatiguée, et ça se comprend, avec tout ce que tu as vécu ces derniers jours..

Je sens les larmes remonter, en repensant à tout ce qu'il s'est passé depuis mon anniversaire. L'accident, la mort de ma mère, l'hôpital, la réapparition de mon père, les adieux avec Grace et Colin, le déménagement...

Je m'arrête, les larmes coulant trop vite sur mes joues, et retourne en courant dans la chambre que je vais devoir qualifier dorénavant comme ma chambre.

J'entends Harry m'appeler, mais je ne me retourne pas, m'allongeant dans le lit et plongeant la tête dans l'oreiller, pleurant toutes les larmes de mon corps.

Ma mère me manque atrocement. Combien de jeunes ont perdu leur mère à mon âge ? Très peu. Mais maintenant, j'en fais partie. On crois toujours que ça n'arrive qu'aux autres, que le malheur ne nous atteindra pas, et quand il arrive, on n'est jamais prêt.

Et la douleur est trop grande, bien trop grande. Elle me consume sans que je puisse la contrôler, comme un incendie de forêt en plein été. Et il faut beaucoup d'eau pour l'éteindre. Beaucoup d'eau, et beaucoup de temps.

Je sens une main dans mon dos qui me caresse doucement, de haut en bas, alors que mon corps tremble à cause de mes pleurs.

Je ne sais combien de temps je pleure, comme ça, cachée dans mon oreiller, mais les caresses dans mon dos m'apaisent. Elle me rappelle celles que me faisaient ma mère quand je faisais un cauchemar, quand j'étais petite.

Peu à peu, je me calme, et mes pleurs cessent. Je me redresse doucement, et on me tend un mouchoir.

Evidemment, c'est Harry qui était avec moi. Et je me sens encore plus gênée qu'il m'ait vu craquer.

- Excuse-moi, je n'aurais pas du te parler de ça, me dit-il avec une regard penaud.

Je secoue la tête, le faisant comprendre que ce n'est pas de sa faute.