Torn - l.t [Terminé]

Part 4 : déménagement

Je restai abasourdie par ce qu'il venait de me dire. Il serait l'homme le plus heureux du monde si j'acceptais de venir vivre chez lui ? Qu'est ce que ça veut dire ?

Il nous abandonne, maman meurt, il regrette, il veut qu'on le pardonne et qu'on vive chez lui ?

C'est trop pour moi. J'éclate en sanglots.

Je ne comprend plus. Je ne veux pas comprendre. Je veux seulement qu'on me laisse seule. Seule avec ma douleur. Seule avec mes souvenirs.

Mes mains sur mon visage m'empêchent de voir l'homme que je considérais autrefois comme mon père s'approcher, et c'est lorsque je sens une main sur mon épaule que je réagis.

- Non ! Lâche-moi ! Tu n'es rien pour moi ! Vas t'en ! Je ne veux pas te voir !

Alors que je lui jette tous ces mots à la figure, son visage se décompose. Mais je n'en ai rien à faire. Il nous a fait souffrir, il m'a fait souffrir. C'est à lui maintenant.

Il recule, et me dit doucement :

- Elea, je suis désolé. Je reviendrais demain, on partira juste après le repas.

J'entends ses paroles sans les assimiler. Et il s'en va sans faire de bruit, me laissant seule, en larmes, avec cette douleur dans ma poitrine.

[...]

Colin et Grace sont passés me voir environ une heure après. Mes pleures avaient cessé, mais j'étais en boule dans le lit, renfermée comme une huître.

Ils s'étaient regardés, et Grace s'était approchée doucement, posant délicatement sa main sur mon épaule.

- El...

J'ai tourné la tête vers elle, les yeux rouges et le visage bouffi, revenant doucement à la réalité.

- Il m'emmène demain, dis-je d'une voix morne. Je n'ai pas le choix. Je ne vais plus vous voir.

Elle s'assit à côté de moi et me prend la main.

- Elea, tu sais qu'on sera toujours là. Tu pars dans une autre ville, une autre université,... c'est l'occasion pour toi de passer à autre chose. Ici tu ressasserais tous tes souvenirs avec ta mère, et ça serait encore plus dur.

Elle fait une pause pendant que je m'assois face à elle.

- Là bas, tu pourras commencer une nouvelle vie, rencontrer de nouvelles personnes, avoir de nouvelles habitudes, penser à autre chose...

- Loin de vous.

- Oui, mais comme Grace l'a dit, on sera toujours là, avec toi. On parlera toujours par message, on s'appellera, et tu viendras nous voir pour les vacances !

Colin me sourit. Je ne peux résister à sa bouille d'ange, et lui souris en retour. Ce qui provoqua chez lui une exclamation de joie, et une espèce de danse de la joie.

- Elea a sourit ! Elea a sourit !

Il chante tellement faux, que je ne peux m'empêcher d'éclater de rire, suivie par Grace. Colin a toujours su me redonner le sourire. C'est vraiment un gars en or. Avec qui je serais bien sortie s'il n'était pas mon meilleur ami, d'ailleurs.

Ils passèrent l'après-midi avec moi, me promettant de venir me dire au revoir chez moi avant que je parte le lendemain.

[...]

Lorsque mon père vient nous chercher Aiden et moi, je n'ouvre la bouche que pour remercier les infirmières, et embrasser mon frère. Il a l'air vraiment heureux de retrouver notre père. Au moins, il y en a un de nous deux qui ne fera pas d'histoire.