Chapitre 5:

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La porte rebondi sous la force du coup, et restait légèrement entrouverte. Je m'appuyai contre le mur, et me laissai glisser dessus pour m'asseoir par terre.

Pourquoi me cachaient-ils le contenu de cette lettre, ou même simplement son expéditeur?

Je soupirai, et tendis l'oreille. Autant essayer de récolter des informations à l'ancienne. Bien entendu, eux, ne lâchèrent pas un mot, à cause de leur stupide connexion que j'enviais un peu. Grâce à cette connexion, ils pouvaient savoir exactement ce à quoi l'autre pensait, où il était, et s'il allait bien physiquement comme psychologiquement. Ils ne pouvaient rien se cacher, même avec toute la volonté du monde. Ce qui faisait, que je me contentais très bien de la complicité que j'avais avec eux, car sinon, beaucoup de mes "victimes" ayant tenter de reprendre assez brusquement leur argent, aurait malencontreusement eu un grave accident du genre mortel.

Je restais dos au mur, attendant que l'un d'eux décide de s'exprimer, de vive voix.

Je m'étais réfugiée dans la chambre -seule pièce de l'appartement en dehors du salon et de la cuisine ouverte- et je préférais être ici que dans la salle de bain inondée.
La chambre était sale et poussiéreuse, mais on s'y habituait après quatre ans à y dormir. Le papier peint, blanc de base, était jaunis par le temps, le manque d'entretien et l'humidité de l'appartement. Dans un coin de la pièce, il y avait un vieux fauteuil abîmé, et au milieu, deux matelas de récupération posé à même le sol. Près de la fenêtre, trônait une table basse, servant ici de dépotoir à vêtements. Le parquet était poussiéreux et détérioré, et on pouvait à peine voir à travers la vitre de la fenêtre à cause de la couche de crasse qui la recouvrait.

Je pensais à plusieurs choses de la journée, et surtout du marché. Je n'aimais pas personnellement y aller. Le quartier était pauvre, et les gens aussi. Les plus démunis était sans domicile fixe, à vouloir nourrir tout une famille, sans y parvenir.

Lorsque j'allais dans le marché du quartier, je ne pouvais pas leur donner l'argent que j'avais volé, mais dès que j'en gagnais honnêtement, j'essayais de leur en donner un maximum. Même si cela ne changeait rien, ça leur faisait toujours un petit repas en plus. Je leur donnai aussi des fruits, des légumes, du pain, des croissants aux enfants, et des médicaments quand j'en voyais un tousser, dès que je le pouvais. J'avais toujours sur moi des pansements et des bandages en allant au marché. Si je voyais un enfant se blesser, j'accourais pour le soigner comme je pouvais.

Un cri me sortit de mes pensées, et je sursautais, surprise. Je me levais d'un bond, et me dirigeais vers la fenêtre, que j'ouvris en grand.

Kélia, ma voisine enceinte, se faisait agresser par deux adolescents que je ne reconnaissais pas : encore des enfants à problèmes qui venait ici pour "s'amuser" et salir encore plus réputation du quartier.

Je secouai la tête, irritée et mécontente. J'étais en rogne de les voir agresser une femme, enceinte qui plus est.

J'attrapai un seau qui trainait par là, et entrait dans la salle de bain (une porte reliait la chambre à la salle d'eau) et je la remplis d'eau aussi froide que possible, en prenant quelques glaçons dans la baignoire. Owen avait mis des glaçons dans la baignoire avant que Fel mit jette??

J'entendis crier Madame De Péqueurmane, une ancienne qui habitait dans un immeuble adjacent au mien. Elle s'époumonait de sa voix casser et fragile :

- Faites quelque chose les jeunes, sinon je m'en mêle!

Je gloussai, elle était toujours comme ça, elle imposait le respect. Mon rire s'éteignit rapidement, à l'entente des moqueries gratuites des adolescents. D'un pas décidé, les sourcils froncés d'agacement, je me penchai par la fenêtre, le seau en main, et patientai quelques secondes. Dès que les gamins de 15 ans environ passèrent sous ma fenêtre, je le vidai au dessus de leur tête, du troisième étage, et balançai le seau à la suite pour qu'ils assimilent correctement le message.

L'Ange RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant