Chapitre 48:

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Un coup de vent me fit reculer, repoussant mes cheveux en arrière, et Alek était devant moi, sur le palier. Ses ailes avaient cessé de se mouvoir dès qu'il avait posé les pieds sur le sol, mais il ne les faisait pas disparaître.
J'étais immobile, impossible pour moi de faire le moindre geste. C'était la première fois que je voyais les ailes d'un Ange. Même si mes frères en étaient, même si je savais qu'Alek en était aussi un, voir deux immenses ailes accrochées à son dos me surprenait, mais me fascinait également.

Les plumes étaient d'un noir corbeau, profond et sans fin. Je tendis les mains et du bout des doigts, je carressai ces plumes si magnifiques. Elles étaient douces et soyeuses.
Je n'eus pas le temps de me complaire plus à ce toucher qu'Alek se rapprocha d'un pas de moi et me tira contre lui. Comme ses bras, ses ailes nous entourèrent un peu, comme un voile protecteur, et Alessandro dut reculer pour ne pas se faire pousser dans le vide.

- Pardon.. souffla Alek. Pardon, excuse-moi...

Il me serra encore plus dans ses bras, dans un acte plus désespéré qu'autre chose. Il n'essayait pas de me retenir ou de m'empêcher de partir. Il donnait surtout l'impression de s'accrocher à moi, comme à une bouée de sauvetage.

- Pardonne-moi... Rika.. pardon... j'avais dit que.. que.. et..

Il affermit sa prise autour de moi, le torse secoué de sanglots qu'il essayait de retenir. Je levai une main vers sa tête et lui carressai délicatement les cheveux.

- Je ne vois pas de quoi tu t'excuses. Respire un grand coup plutôt, et calme toi Alek.

- Mais si... j'avais dit que ça n'arriverait pas, et c'est arriver...

Là, je sentis dans sa voix qu'il avait laissé échapper quelques larmes. Je plissai le front, ne voyant pas où il voulait en venir.

- J'avais dit que je ne voulais pas t'oublier, que j'allais tout faire pour ne pas t'oublier... Et.. et je t'ai oublier.. encore une fois, je ne me souvenais que de tes yeux gris...

Pour toute réponse, je pouffai, ce qui calma subitement ses larmes. Il s'éloigna de moi, et en me tenant à bout de bras, il plongea un regard surpris et interrogateur dans mes yeux.

- P-pourquoi tu ris? Je, j'ai dit quelque chose de..?

- Désolée, mais tu t'inquiètes pour rien Alek, dis-je en cessant mon rire.

Je pris un air un peu plus sérieux, et lui souris gentiment, pour lui faire comprendre que je ne me moquais pas de lui.

- Si tu te souvenais de mes yeux, c'est que tu te souvenais de moi non? Alors tu ne m'as pas oublié. Ni aujourdhui, ni cette fois-là, lui dis-je en repensant aux deux ans qu'il avait passé dans ce monde.

Je lui ébouriffai ses jolies boucles brune. Il baissa la tête, les yeux fermés. Un léger sourire rassuré illuminé son visage.

- Merci, murmura-t-il inaudiblement.

Mes joues se relevèrent encore pour agrandir mon propre sourire et je retirai ma main de ses cheveux, en relevant la tête vers les deux magnifiques appendices aux plumes noires corbeau qu'il avait dans le dos. L'une d'elle trembla, comme si elle était prise d'un frisson. Vu le visage d'Alek, ce n'était pas un frisson agréable.
Il se tourna lentement vers la droite, sa gauche à lui, et lança un regard aussi noir que ses ailes vers Alessandro.
Celui-ci se tenait droit comme un piquet, une expression ressemblant à celle d'un enfant pris la main dans le sac. Il tenait dans l'une de ses mains une plume noire.

- Elle.. s'est détachée toute seule! se défendit-il. Je ne faisais que toucher et...

- Les ailes, c'est sensible vampire, vociféra Alek.

L'Ange RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant