Chapitre 10:

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La tête contre la vitre du train, je regardais le paysage défiler à vive allure. Cela faisait 2 heures que nous étions dans le train. Je n'en revenais pas : comment nos jambes d'enfants avaient pu nous porter aussi loin?

"Le train arrivera à son terminus dans 5 minutes.
The train will arrive at its terminus in 5 minutes."

Je préviens mes frères et ils me répondirent en grognant.

- Vous ne dormiez pas, je le sais!

Je les secouai pour.. parce que j'en avais envie.

Le train ralentit, puis s'arrêta complètement. Je pris mon sac pendant que mes frères se levaient, et je m'apprêtai à sortir du wagon lorsque Owen me retient par le bras.

- Si tu ne pense pas y arriver, dis le.

Je me crispai, sentant ma nervosité grimper en flèche. Je pouvais le faire. Après tout, j'avais eu 12 ans pour me rétablir du traumatisme que le maître m'avait fait subir. Même si je me rendait compte que cela allait être beaucoup plus compliqué que ce dont je voulais bien m'imaginer. J'allais revoir, après des années, la maison dans laquelle j'avais été séquestré et torturé durant plus de deux ans. Rien de bien étonnant à ce que je me sente terrorisé et au fait que je tremble.

Pourtant, je ne voulais pas montrer que j'avais un moment de faiblesse.

Le loup-garou ne me lâchait pas du regard, et Felix se joignait finalement à lui. Mon silence les inquiétait. Une idée me passa soudain en tête.

- Quand tout sera fini et que l'on rentrera à la maison avec le dernier Numéro, vous allez accepter de me parler de la lettre, Anges Jumelés ?

Je ne savais pas pourquoi je leur avais demandé ça, étant donné que j'avais pratiquement lu l'intégralité de ce qui y était écrit, mais les voir se pétrifier sur place et lâcher leurs bagages, je compris qu'ils ne comptaient pas m'en parler. Même si je réclamais des explications.

"J'ai lu une grande partie de la lettre." leur dis-je metalement.

Je me dégageai brusquement de la poigne de mon frère, descendis du train et quittai la gare précipitamment, légèrement furieuse.

On ne se cachait jamais rien, on se disait toujours tout -sauf lorsqu'il s'agit d'un homme qui m'agresse, là, ne pas en parler sauve des vies- Du moins, je pensais qu'ils me disaient tout. À l'évidence, je me trompais ; ils étaient des anges. Et je n'étais pas assez idiote pour assurer que cette espèce n'existait pas. Avec tous les êtres surnaturels que je connaissais, il ne manquait plus que ça à ma liste.

Sorciers, vampires, loups-garous, métamorphes [félidés, canidés (ce ne sont pas des loups-garous), marins, rapaces, ailés, rongeurs, insectes, arachnidés (araignées)] ou bien sirènes, goules, mutants, mages, elfes, fées et tout le reste, d'accord. Alors pourquoi pas des anges, un dieu, des démons et Satan?

Par contre que mes frères soient des anges alors qu'ils étaient déjà loup-garou et fauve, jamais je n'aurais pu y songer.

Je marchai d'un pas décidé en direction de la maison du maître, quelques rues plus loin. Elle était proche de la gare, et je me souvenais que nous étions passés sur des rails lors de notre fuite. Et puis, souvent durant la nuit, je me réveillais en sursaut à cause du passage régulier des trains.

L'Ange RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant