Le vampire m'avait amené dans un vieil entrepôt désaffecté, avant de disparaître subitement.
Il m'avait posé sur un matelas aux vieux ressorts qui grinçaient. Le nuage de poussière qui s'était élevé lorsque je m'étais appuyée dessus, avait déclenché une quinte de toux en moi.En inspectant les lieux, j'avais remarqué que l'entrepôt devait être un ancien hangar de marchandises. À l'abandon depuis maintenant quelques années, les murs étaient recouvert de tags, certains artistiques et d'autres beaucoup moins. Des SDF avaient élu domicile ici : je les voyais, à une vingtaine de mètres, dormir, se réchauffer près de braises, ou manger un maigre repas gagner durement après de longues heures à faire la manche. Ils avaient tous un âge avancé, et je savais mieux que quiconque à quel point il était difficile de trouver un travail lorsque l'on est trop jeune ou trop vieux, et sans habitation. N'ayant jamais été à l'école, préférant acheter à manger plutôt que des cahiers que je jetterai un an après, je n'avais reçu aucun diplôme, et sans études comme bagage, les entreprises avaient du mal à m'embaucher, même en période d'essai. En réalité, je n'avais jamais eu de travail légal. Je travaillais au noir, ou faisais la pick-pocket. J'aurais également pus être à la rue, si j'avais été seule, mais contrairement à ces quelques hommes et femmes que je dévisageais, j'avais eu à mes côtes deux frères qui ne m'avaient jamais laissé : Owen et Felix.
Je soupirai, et me levai lentement. Mes jambes étaient engourdies à cause de la main qui ensserrait mes genoux pour m'amener ici. Je fis deux ou trois pas afin de faire partir la sensation de fourmillement que je ressentais dans mes membres.
" J'ai entendu dire que le Roi te cherchait. "
Le roi des Vampires. Alek me cherchait. J'avais du mal à me faire à son prénom et se serait sûrement son cas à lui aussi, avec le mien.
Il savait donc que j'étais en vie. S'en était-il douter en voyant le reportage qu'ils avaient fait sur la maison? Se trouvait-il dans la ville lorsque nous venions juste d'y arriver? Y était-il encore?
L'arrivée du vampire italien n'était pas une si mauvaise situation que ça en réalité. Il venait de me faire comprendre que je n'avais pas besoin de retourner dans ma ville, à 2 heures de train pour demander, à quelqu'un du même clan que lui, où il pouvait être. La meilleure source était quand même quelqu'un de sa propre espèce.
Même si l'individu sur lequel j'étais tombé ne semblait pas porter le Roi dans son cœur. Et il sortait de prison, il l'avait dit.Il veut aussi te tuer pour laisser moisir ton cadavre devant le trône de son roi! me rappela ma conscience.
Je haussai des épaules. Peut être que si je faisais la morte, il m'abandonnerait juste là-bas, et je pourrais enfin retrouver Third.
Je ris de ma propre bêtise. Si mon cœur bat toujours, il pourra parfaitement l'entendre. Et puis, je ne vois pas l'italien faire le travail à moitié. Mieux vaudrait que je m'enfuis pendant qu'il n'était pas là.
Cependant, pour une raison qui m'échappait, je ne voulais pas partir immédiatement. Mon instinct me disait qu'il fallait que je reste, qu'il fallait que je voie ou que je comprenne quelque chose. Et ayant toujours fait confiance à mon instinct, je me rassis sur le matelas, avant de m'affaler de tout mon long dessus.
La journée avait été riche en émotion, et je n'avais pas encore eu le temps de m'en remettre. En repensant à tout ce qui s'était passé, à contre cœur j'admis que je ne devais pas être prête pour retourner dans la maison du maître, et surtout pour voir la pièce noire, ou encore la cave. J'avais peur être fait une découverte intéressante dans cette dernière, mais pour une raison que j'ignorais, le souvenir du maître m'avait dissuader d'aller explorer ma surprenante découverte. Après tout, il m'avait peut être frappé, torturé, affamé parfois, marqué comme un animal, par moment il m'avait sembler lucide. C'était comme si j'avais connu deux maîtres. Le premier était un monstre sans cœur que je craignais du plus profond de mon être. Le second était plus distant, buvait plus, mais il semblait avoir des instants de lucidités dans ces moments-là. Du moins, avant que l'alcool finisse par trop l'amocher.
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L'Ange Rouge
FantasyFourth. Pour vous, c'est seulement un chiffre quelconque. Pour moi, c'est mon numéro, mon prénom. Parce que c'est ainsi qu'il m'a appeler pendant 2 ans. Jusqu'à ce que je fuis. Jusqu'à ce que nous fuyons tous les trois. C'était le cauchemar que je...