Chapitre 42:

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Comme un lion en cage, je tournais en rond, ne sachant pas quoi faire.
Ce bureau, déjà de petite taille, me semblait de plus en plus étroit au fur et à mesure que je longeais ses murs. Si cela continuait comme ça, j'allais finir claustrophobe. Cette pièce n'avait comme ouverture que la porte : il n'y avait aucune fenêtre, et pas même une seconde entrée.

Le Monde Oublié...

Qu'est-ce que c'était? Lorsque j'avais ouvert la porte, c'était la première chose qui m'était venue à l'esprit en voyant tous ces escaliers. Un vrai labyrinthe qui allait dans tous les sens. Je crois même que c'était le chemin vers le Monde des Morts. Mais si c'était le cas, cela voudrait dire que j'étais morte, n'est-ce pas? Comment?

- Le vampire.. Il m'a sûrement vidé de mon sang, compris-je.

Pourtant, même si je m'en souvenais, je n'arrivais pas à me rendre à l'évidence.

- Je ne peux pas être morte! m'écriai-je. Je n'ai pas encore retrouvé Alek! Je n'ai pas fait tout ça pour mourir à cause d'un pauvre cadavre ambulant!

Il fallait que je me prouve que je n'étais pas morte. Alors je me saisis des ciseaux sur le bureau et m'entaillai profondément le bras. Le sang se mit à perler sur ma peau, et plus j'appuyai, plus il s'écoulait à flot sur mon bras, et s'égoutait sur la parquet ciré du bureau. Mais malgré le sang qui ne s'arrêtait pas de couler, je ne ressentais rien. Je n'avais pas mal. Et pour la première fois, je le regrettais.
Frustrée, je cognai dans un mur pour expulser une colère qui me semblait surfaite. La douleur était la seule chose qui pouvait me faire me sentir vivante. Et moi, je ne la ressentais plus.
Je frappais, sans cesse, encore et encore, de plus en plus fort, mais je ne ressentais rien. J'étais déchainée, et le mur ne s'abîmait même pas. Je n'étais pas censé devenir plus forte d'après la prédiction d'Alana?
J'aurais bien aimé lui parler. Juste pour avoir une présence féminine.

Il y avait Cassie.

Je me crispai et fit taire cette petite voix horripilante qui prenait la parole quand bon lui semblait. Cassie n'existe pas. Cassie n'était pas réelle. À vrai dire, je ne me souvenais pas de ce que j'avais vécu avec elle dans cette illusion, ce rêve si réaliste..
Comment est-ce que je pouvais vouloir remplacer Owen et Felix par quelqu'un d'autre? Ils sont tout pour moi. Je donnerais ma vie pour eux, et ils feraient de même.

Est-ce que Cassie aurait pu affirmer ça?

Oh que non, bien sûr que non. Mourir pour quelqu'un, ne pas hésiter à donner sa vie pour autrui, ce n'était pas quelque chose que l'on pouvait affirmer sans douter. Si j'en étais capable, tout comme Fel et Owen, c'était bien parce que nous l'avons côtoyé assez longtemps pour ne plus en avoir peur.
Nous étions juste des enfants, et pourtant nous avons réalisé que quoi qu'il arrive, nous allions mourir.

Que ce soit de la main du maître, d'un coup du sort ou juste de vieillesse.

Nous avons appris à nos dépends que nous naissons pour mourir, que la mort peut survenir à n'importe quel instant. Après tout, la mort n'est qu'un autre mot pour appeler la Vie. La Vie nous donne naissance, et reprend son dû lorsqu'elle le souhaite, que ce soit à un enfant, un adulte ou à une personne agée.
Les seules choses qui m'effrayaient encore aujourd'hui, étaient le maître et l'idée de perdre mes frères. Je n'avais plus peur de la mort à présent. Elle viendra à moi lorsqu'il sera temps.

Elle est déjà venue.

Cependant, qui a dit que je l'accepterai juste parce qu'elle se pointe?

Je n'en ai pas peur, et en vérité, je me fiche bien de mourir, car je sais simplement que ce n'est pas encore mon heure. Elle arrivera, oui. Mais un autre jour.

L'Ange RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant