✖ ₡hapitre 21 : ₡hanges ✖

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 Je levais des yeux écarquillés de peur vers Frédérik, mon souffle se bloquant dans ma gorge quand je vis le sourire malsain qu'il avait au visage en s'avançant vers moi. Sans même y penser, je me mis immédiatement à reculer en couinant. Je ne voulais pas qu'il m'approche, pas après ce qu'il m'avait fait. Ma peur sembla bien amuser le vampire qui se pencha vers moi et me prit le menton entre ses doigts pour me forcer à relever la tête vers lui. Mon regard se posa sur un point derrière lui pour ne pas avoir à le regarder dans les yeux tandis qu'il laissait ses doigts passer sur ma joue en une caresse légère. Je frissonnais de dégoût, mes yeux commençant à s'embuer.

«S'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il vous plaît.» entendis-je supplier d'une voix faible, ne me rendant pas tout de suite compte que les supplications venaient de moi.

Il rit. Le salaud se mit à rire, se délectant de ma peur, mais au moins, il venait de me relâcher et de reculer d'un pas. Son regard brûlant ne me quitta cependant pas, me faisant frissonner encore une fois, ayant l'impression de le sentir peser physiquement sur moi. Je passais mes bras autour de moi-même, comme pour me protéger de lui, bien que je sache parfaitement qu'il m'était impossible de faire quoi que ce soit s'il voulait me le faire faire.

«Je dois t'avouer mon doux Kellin que je t'apprécie beaucoup. Tu es si innocent et adorable. Le genre de personne que je prend un plaisir à détruire à petit feu jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien d'eux. Reste-t-il quelque chose de toi Kellin, ou es-tu plus faible que je le pensais?»

Une petite voix en moi me criais de lui réponde que oui, j'étais complètement brisé, qu'il ne pourrait plus rien faire de pire, mais si j'ouvrais ma bouche pour lui dire ça, je ne ferais que lui prouver le contraire. Je me tus donc, me faisant le plus petit possible et laissant les larmes couler librement sur mes joues en espérant que ça suffirait. Après un moment à m'observer en silence, le monstre se remit à rire, presque joyeusement.

«Oh non tu n'est pas brisé. On va bien s'amuser mon petit Kellin, on va bien s'amuser.»

Il me releva de force avant de me balancer sur son épaule et de quitter la pièce dans laquelle je venais de me réveiller. Je hurlais et me débattis comme je pus, mais je ne parvins pas à le faire me lâcher. Je décidais alors d'observer les couloirs de façon à pouvoir me repérer un minimum dans cet endroit pour m'enfuir dès le premier moment inattention de la part de Frédérik. Une chose me dérangea cependant. Je me rendis vite compte que cet endroit me paraissait familier, pourtant j'étais certain de ne jamais être venu ici. J'avais l'impression que je venais juste de quitter Oli et l'arbre du médaillon pour me réveiller ici. Mais dans ce cas, Frédérik n'aurait rien eut le temps de me.... faire. Cela voulait dire qu'il m'avait effacé un partie de la mémoire en toute logique. Bordel, pendant combien de temps avais-je été retenu prisonnier ici, et que m'avait-on fait?

On arriva finalement dans une pièce que je reconnu immédiatement. Le boudoir du vampire. La panique me reprit et je recommençais à ruer et donner des coups comme je pus pour réussir à tomber de son épaule, mais encore une fois, rien n'y fit. Je me mis alors à hurler ma peur et ma panique. Du moins jusqu'à ce que j'atterrisse sur mon postérieur et qu'une main s'abatte sur ma joue pour me faire taire. Je levais la main à ma joue meurtrie, dévisageant Frédérik avec un air hébété. Je ne savais pas pourquoi j'étais aussi surpris qu'il m'ait frappé, mais c'était le cas. Encore une fois, mes yeux se remplirent de larmes sans que je puisse me contrôler. Il me sourit une fois de plus, presque avec sympathie avant de lever la vois pour que la personne postée devant la porte de sa chambre puisse l'entendre.

«Kyle, fait donc entrer la charmante demoiselle!»

La porte s'ouvrit, laissant le passage au vampire qui m'avait amené dans cet enfer et une jeune femme dans la vingtaine aux cheveux d'un roux flamboyant. Mon estomac se noua, prit de crampes violente en la voyant. Je hoquetais, ne comprenant pas pourquoi mon corps réagissait comme ça, la douleur me faisant presque tourner de l'œil. Kyle approcha la femme hystérique de Frédérik qui l'attrapa d'un este brusque , la plaquant contre son torse, face à moi avant de lui faire pencher la tête sur le coté et de dégager son cou. Je crus tout d'abord qu'il allait se nourrir d'elle devant moi en espérant que ça me fasse du mal, mais je remarquais qu'elle avait déjà une entaille assez profonde le long de l'épaule jusqu'à la hauteur de son oreille, laissant une longue coulée de sang d'un rouge profond glisser le long de sa poitrine.

Les crampes se firent plus douloureuses encore, ne me faisant plus mal juste au ventre mais dans tout mon corps. J'avais l'impression d'être brûler vif et que mon sang bouillait. Mon regard ne se détachait pas du liquide sombre qui gouttait doucement sur le sol. Sans que je m'en souvienne, je m'étais approché de la femme qui se mit à hurler en me voyant approcher d'elle. Je fronçais les sourcils un instant, me demandant pourquoi elle avait peur de moi. Ce n'était pas moi qui était le monstre ici.

Frédérik pressa un peu sur l'épaule de la rousse, faisant couler le sang un peu plus abondamment, et c'est à ce moment que je perdis connaissance. Du moins, c'est l'impression que j'avais jusqu'à ce que je reprenne mes esprits seul avec le corps sans vie de la femme dans mes bras, ma poitrine et mes bras maculés de sang. Je relâchais la rousse avec un hurlement aiguë, reculant le plus loin possible d'elle, les yeux écarquillés.

«Mais c'est quoi ce bordel?» soufflais-je d'une voix éraillée.

Je n'avais aucune idée de ce qui avait bien pu se passer. Je n'en gardais aucun souvenir. C'était impossible pourtant  ! Oh, si, bien sûr que c'était possible, je vivais dans un monde où je côtoyais des vampires. Frédérik m'avait-il de nouveau effacé la mémoire? Mais dans ce cas, que faisais-je avec la bouche collée au cou de la rousse? Et pourquoi j'avais un goût de sang dans la bouche? Cette dernière question provoqua un déclic dans mon esprit, et je me retrouvais à fixer mes doigts brillants de rouge avec envie.

«Kellin?»

Je sursautais et tournais la tête vers la porte de la pièce pour y trouver le visage familier d'Andy. Il semblait complètement paniqué. Il fut à mes cotés en une fraction de seconde, mon visage entre ses mains, ses yeux bleus me scannant à la recherche d'une blessure me semblait-il. Il pensait que c'était mon sang, ou au moins en partie. Sauf que non, ce n'était pas le mien... ce n'était pas le mien. Je plaquais ma main sur ma bouche, soudain nauséeux. Merde alors, j'étais recouvert du sang d'une morte parce que je lui avais pompé tout le sien.

Je me détournais d'Andy juste à temps pour éviter de lui vomir dessus et vidais mes tripes sur la moquette beige à coté de lui. J'avais bu le sang de cette femme. Je m'étais jeté sur elle comme un animal affamé qui n'avait rien eut à manger pendant des jours. Je l'avais même assommée d'un coup de poing quand elle avait commencé à gigoter un peu trop à mon goût. Et j'avais aimé ça, le sang épais et chaud me coulant dans la gorge, la vie de la rousse quittant progressivement son corps. J'avais aimé tout ça jusqu'à ce que je me reprenne.

«Kellin, mais qu'est-ce qu'il t'a fait?» gémit Andy en me passant un bras dans le dos et me collant à lui une fois que j'eus fini de me vider.

Il m'avait transformé en vampire l'enfoiré.

Master // Kellin Quinn, Andy Biersack, Vic Fuentes & Oli Sykes ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant