✖ ₡hapitre 34 : ₩ar ✖

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Un véritable chaos. Il n'y avait de meilleur mot pour décrire la situation. Chaos. Les Gardien nous avaient rejoint, envahissant la pièce, me donnant l'impression de me retrouver dans un placard tellement on était collés les uns aux autres. Suivant les ordres d'Andy et Vic, je m'étais éloigné des deux chefs de clan, dérivant dans cet océan de corps, distribuant et évitant les coups jusqu'à ce que mon dos se retrouve collé contre un coin de la pièce. Je m'étais retrouvé là par hasard, mais j'avais bien fait, au moins comme ça, je n'aurais pas à défendre mes arrières, ce qui me facilitait la tâche.

On avait beau m'avoir entraîné au combat, et j'avais beau me débrouiller, je n'avais jamais eu plus de trois adversaires en même temps, et je ne m'étais jamais retrouvé dans une vraie bataille, et surtout pas de cet envergure. Mais ainsi, je pouvais tenir ma position, entassant calmement les corps sur le côté dans un mouvement presque automatique. Éviter les coups, mettre un bon coup de genoux dans le visage ou cogner leur têtes violemment contre le mur avant de les laisser tomber de côté pour accueillir le prochain adversaire.

Le médaillon me réchauffait toujours, ce qui expliquait mon calme apparent toujours en place et l'assurance avec la quelle je me battais. Il n'y avait aucune hésitation dans mes gestes, et c'était ce qui me gardait en vie. Je ne tuais pas, me contentant de mettre hors jeu, mais eux ne s'embarrassaient pas de telles manières. Ils tuaient ceux qu'ils pouvaient. Et j'aurais fait parti du lot si j'avais hésité.

Une épaule se colla à la mienne, et dans l'état dans le quel je me trouvais, je faillis réagir à l'instinct et prendre la personne pour mon prochain adversaire avant de me rendre compte que je connaissais ces bras musclés et ses yeux bruns. Oliver me sourit avec soulagement, voyant que j'étais indemne, excepté les quelques bleus et coupures qui entachaient la blancheur de ma peau. Je lui rendis son sourire, tout aussi rassuré de voir qu'il allait bien. Je n'avais pas vraiment eu le temps de m'inquiéter pour lui jusque là, mais le voir en vie me faisait un bien fou.

Toutes mes pensées furent interrompues quand une immense douleur me plia en deux, me faisant tomber à genoux, le souffle court et un goût de sang dans la bouche. Oli fut aussitôt devant moi, s'assurant que personne ne m'attaquerait alors que j'étais vulnérable tout en prenant le temps de me demander ce que j'avais. Je n'avais pas été attaqué directement, personne ne m'avait touché, mais dans ce cas, que m'arrivait-il ? La réponse m'arriva sous la forme d'un cri plus loin. Vic, qui criait le nom d'Andy.

Titubant, je me relevai tant bien que mal malgré les protestations d'Oliver et forçai mon passage dans la foule, faisant confiance à mon instinct pour me mener dans la bonne direction. Ma respiration était difficile et je voyais flou, mais je refusais de m'arrêter. Il fallait que je rejoigne Andy. J'en avais besoin. Résigné, Oliver se contenta de me suivre, s'assurant que je ne me faisais pas trop bousculer, écartant les vampires et Gardiens qui se retrouvaient devant moi.

Quand je le vis enfin, mon sang ne fit qu'un tour. Andy était à terre, s'étouffant avec son propre sang alors que Vic se tenait devant lui, une épée entre les mains, protégeant son ami comme Oli l'avait fait avec moi. Sauf que Vic faisait face ainsi à deux maîtres bien plus puissants que lui. Je me lassai tomber aux côté d'Andy alors qu'Oliver allait prendre place près de l'autre brun, défiant les deux vampires bravement. J'aurais voulu lui dire de s'enfuir, de laisser tomber, qu'il ne faisait pas le poids et que je ne voulais pas qu'il meure pour des histoires qui ne le concernaient même pas. Mais je le connaissais. Il ne partirait pas, il ne se le serait pas pardonné dans le cas contraire. Ce n'était pas son genre d'abandonner des gens dans le besoin alors qu'il aurait pu au moins essayer d'aider.

Alors je me tus, me concentrant sur le tatoué que je tenais dans mes bras. Je remarquai une fine aiguille d'une vingtaine de centimètre qui dépassait de sa gorge. C'était ce qui l'empêchait de guérir. J'en empoignai le bout, seulement pour retirer aussitôt ma main, m'étant brûler sur le métal. Et merde, de l'argent ! Rassemblant mon courage, je remis mes doigts autour de l'aiguille et la retirai de la chair d'Andy, ignorant le gargouillis qui s'échappa de sa trachée et les cloques qui se formaient sur ma propre peau. Me servant de l'arme, je me tranchai le poignet et le portai à sa blessure, espérant que ça accélérerait sa guérison. Contrairement à ce qu'on voyait dans les films, une fois vidé de son sang ou privé d'oxygène, un vampire mourrait comme un humain. Certes c'était plus compliqué d'en arriver là normalement, mais l'argent empêchait la plaie de se refermer, et apparemment, mon sang n'y changeait rien.

– Andy, Andy, regarde moi, garde les yeux ouverts et regarde moi ! m'écriai-je, frappant sa joue quand ses paupières lourdes se fermèrent.

Il ne pouvait pas faire ça, il ne pouvait pas mourir entre mes bras comme ça.

– Andy !

Je sentis la chaleur du médaillon se faire plus forte, presque douloureuse et se propager au vampire dans mes bras. Elle l'enveloppa et commença à refermer le trou dans sa gorge, me faisant soupirer de soulagement. Jusqu'à ce qu'une main empoigne mes cheveux et me tire en arrière, me faisant lâcher Andy et brisant ainsi la connexion entre lui et la chaleur du médaillon. Je me retrouvai un peu plus loin, à genoux et en colère. Une rage particulièrement violente s'étant emparé de moi quand j'avais reconnu l'odeur de celui qui m'avait éloigné du blessé. Frédérik. Ce connard allait laisser son fils mourir pour une connerie sans nom !

– Si j'étais toi, je me tiendrais tranquille et je calmerais l'esprit du médaillon. Sinon, cette chère demoiselle ne passera pas la nuit.

Je suivis la direction que pointait le doigt de Frédérik et me figeai. Non, il n'avait pas...

– Kellin...

Sa voix tremblante contenait à peine la terreur qu'elle ressentait. Mes yeux se remplirent de larmes à la vue du sang qui maculait son visage et son ventre. Ma gorge se serra. Il n'avait pas le droit. Ma mère n'avait rien à voir avec cette histoire de vampires, alors pourquoi était-elle là, entre les mains du père de Vic, un poignard coincé sous son menton.

La chaleur explosa à nouveau en moi, se dirigeant vers ma mère. Mais trop tard. Vincent Fuentes l'avait sentit. Et le poignard avait tranché la gorge de ma mère, sectionnant sa tête d'un coup. Quand la magie du médaillon l'atteignit, il était déjà trop tard.

– Non... soufflai-je avant de me mettre à hurler, Non !

La dernière chose que j'entendis avant de perdre connaissance fut les voix d'Oliver et Vic qui criaient mon nom.


Master // Kellin Quinn, Andy Biersack, Vic Fuentes & Oli Sykes ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant