La Naissance d'un Amour

Chapitre Trente et Un

                  

Les gazouillis des oiseaux et les rayons de soleil qui entrent par la fenêtre me sortent de mon sommeil d'une manière plus sereine que jamais. Je sais que mon garçon des pains est déjà réveillé puisqu'il caresse doucement le long de mon dos, ce qui fait apparaître aussitôt la chair de poule sur toute cette surface. Je reste immobile, les yeux bien fermés, voulant profiter un peu de sa présence et de son contact avant qu'il ne se rende compte que je ne dors plus. Des images de la veille me remontent à l'esprit comme un souvenir lointain. J'ai l'étrange impression que tout ça s'est déroulé il y a une éternité, pourtant, je sais bien que ce n'est pas le cas et que je devrai affronter ce nouveau stade de ma relation avec Peeta dès que j'ouvrirai mes yeux, par contre, je n'ai pas le courage de le faire. J'avoue que ça me rend nerveuse, je ne sais pas comment agir avec lui, ce n'est pas comme si j'avais déjà vécu quelque chose du genre auparavant.

D'ailleurs, Peeta doit s'être rendu compte que l'ensemble de mes muscles se sont figés à la pensée de cette étape que nous venons de franchir, car je sens ses doigts remonter lentement jusqu'à mes cheveux, comme s'il voulait me calmer même s'il ignore la réelle raison de ma soudaine agitation. Il joue doucement avec quelques mèches, puis se concentre par la suite sur ma nuque, ce qui me fait oublier peu à peu mes inquiétudes. Cette fois, je ne peux m'empêcher de soupirer de bien-être, n'étant toujours pas accoutumée de le sentir caresser ma crinière qui est d'habitude réunie en une tresse bien serrée. Je ne le vois pas, mais je suis certaine qu'un petit sourire s'est formé sur ses lèvres en m'entendant produire ce bruit de contentement.

Je ne peux décidément plus me retenir de lui jeter un coup d'œil, donc je cligne des paupières avant de relever un peu la tête pour admirer ses yeux brillants. Je ne me suis pas trompée sur son sourire, une expression de gaieté est présente sur chacun de ses traits. Je me trouve immédiatement ridicule d'avoir eu peur de croiser son regard, car son visage ne me transmet rien d'autre qu'un sentiment d'amour infini.

- Bon matin, me chuchote-t-il en venant effleurer de son autre main l'une de mes joues.

- Bon matin, répondis-je d'une voix encore endormie avec un léger sourire.

Je sens soudainement un courant d'air frais contre mes côtes, ce qui me fait réaliser que le drap ne m'arrive qu'à la taille. J'enfouis ma tête au creux de son cou, voulant me cacher un peu dans son étreinte le temps que je ramène rapidement la couverture jusqu'à mon épaule, craignant qu'il voit mon corps nu sous la lumière du jour, même s'il a eu suffisamment le temps de le faire alors que j'étais toujours assoupie. Tandis que je sens mes joues me brûler, je me demande pourquoi je suis encore embarrassée par ma nudité après les derniers événements. Je ne devrais plus avoir aucune pudeur, pourtant, je n'y peux rien, la clarté m'effraie plus que je ne l'aurais cru. Cette nuit, il faisait sombre, donc la visibilité n'était pas de la meilleure qualité, voilà pourquoi j'ai peur à cet instant que ses yeux se promènent sur ma peau découverte.

- Tu as bien dormi ?, me demande-t-il, probablement pour me faire changer les idées comme il en a l'agréable habitude dans ce genre de moment.

- Très bien et toi ?

- Probablement mieux que jamais, m'avoue Peeta avec un petit rire que je ne peux m'empêcher de trouver adorable.

Je me force de lui sourire à nouveau, car la dernière chose que je souhaite est de le faire se sentir inconfortable. Je ne veux pas bouger à nouveau, donc je reste collé contre lui, posant timidement un léger baiser sur son épaule comme petit signe d'affection. Je m'étonne de mon geste, mais je suis loin de le regretter quand je le sens me serrer encore un peu plus en me déposant à son tour un baiser sur le dessus de mon crâne. Nous nageons dans un plaisant silence, je profite du moment à fond puisque je sais que dans peu de temps, nous devrons nous rhabillé, ce qui fera certainement réapparaître mon malaise. Je suis malheureusement au courant que c'est inévitable.