Chapitre Neuf

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Peeta m'aide à sortir les achats des sacs et je les range par la suite soit dans le garde-manger ou dans le réfrigérateur. Je vois à son visage qu'il envie toute cette nourriture et son ventre me le confirme lorsqu'il grogne de faim. Ses joues deviennent rouges de honte immédiatement, pourtant, il n'a pas à être gêné de quoi que ce soit, il sait que j'ai déjà vécu dans la pauvreté et la famine, c'est une chose à laquelle je suis habituée. Ou plutôt... À laquelle j'étais habituée.

- Tu peux te prendre quelques trucs si tu veux, lui proposais-je, sachant ce que ça fait d'avoir aussi faim.

- Non ça va, dit-il pour essayer de me convaincre. Je mangerai chez moi.

- Tiens, insistais-je en lui donnant quelque chose.

- Merci Katniss, me dit-il, reconnaissant.

- Ce n'est rien. Je ne veux pas me montrer indiscrète, mais je croyais que vous mangiez à votre faim, dans ta famille.

- Nous ne souffrons pas de la famine, mais manger quasiment juste les invendus de la boutique, c'est un peu lassant je te dirais. Ce n'est pas pour rien que mon père et moi adorions toujours te prendre quelques écureuils, ça faisait changement dans notre alimentation. Un peu de viande, c'était agréable.

- Je ne pensais pas... J'ai toujours cru que les commerçants mangeaient beaucoup mieux que ceux de la Veine. Qu'ils menaient la belle vie.

- Nous sommes dans le District 12, je crois que personne ne se nourrit à sa faim ici.

Gale aurait pu facilement dire une phrase de ce genre, sans pouvoir s'empêcher de se révolter contre le Capitole par la suite. C'est pourquoi que, lorsque je regarde le visage de Peeta, je suis surprise de ne pas retrouver cette colère enflammée, mais bien une tristesse contrôlée. Il est si différent de mon meilleur ami que ça en ait une pure évidence. Je le dévisage sans m'en rendre compte avec une grande curiosité, me questionnant comment une si gentille et compatissante personne peut bien vouloir être ami avec moi. Il est tellement humain.

- Tu m'examines ?, ricane-t-il en me faisant revenir à la réalité.

- Eum... Non, bégayais-je comme une simple idiote.

- D'accord, on va dire que je te crois, répond-il, le sourire en coin.

Je me sens totalement impuissante lorsque je suis avec lui, surtout quand il fait ce petit sourire si unique à lui-même. Et si... Adorable. Ne dis pas n'importe quoi Katniss, il est tout sauf adorable, pensais-je aussitôt en m'accusant de me dire de telles choses.

- Il va falloir que je retourne à la boulangerie, ils doivent trouvés que mon petit service est un peu long. Tu crois qu'après le dîner, je pourrais venir te chercher pour aller voir Delly ?

Je peux enfin me débarrasser de cette situation gênante, mes joues n'ont pas arrêté de brûler depuis qu'il m'a fait ce sourire... Par contre, d'un autre côté, j'aurais bien voulu qu'il reste un peu plus longtemps. J'ignore pourquoi, mais sa présence m'apaise en quelque sorte, ce qui est loin d'être désagréable.

- OK, répondis-je simplement d'une petite voix.

- Parfait ! Alors je serai chez toi vers 7 heures, ça te va ?

- Oui. À tout à l'heure.

Il quitte ma maison et je me retrouve seule dans cette immense pièce qui n'a plus aucune vie depuis son départ. Je me sens aussitôt un peu déprimée en n'ayant plus droit à sa joie presque contagieuse. Le téléphone sonne soudainement ce qui me fait sursauter d'un coup. Depuis que je suis sortie de l'arène, mes aguets sont toujours en marche et ils sont cent fois plus accablants qu'auparavant. Le moindre petit bruit va me mettre en alerte et, je l'avoue, c'est terriblement insupportable.

La Naissance d'un AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant