Un son que je n'ai jamais entendu de ma part sort de ma bouche, un mélange entre un rire timide et un faible gémissement. Encore une fois, je ne sais pas comment réagir, il va bien finir par me tuer s'il continu ce petit jeu. Il ne me lâche pas des yeux, il a un regard rieur accompagné de son habituel sourire en coin. Je vois qu'il aime toujours autant se moquer de mes réactions. Nous qui s'étions dit que nous prendrions notre temps, nous voilà depuis plusieurs minutes l'un contre l'autre, incapables de cesser ces embrassades. Je le repousse légèrement, réalisant que nous ne pouvons pas rester ainsi éternellement, même si j'en ai l'irrépressible envie.
- Qu'en dis-tu qu'on commence à préparer le dîner ?, lui demandais-je, souhaitant ainsi me donner un prétexte pour m'éloigner de lui.
Je n'attends même pas sa réponse que je suis déjà en train de me diriger dans la cuisine sans regarder en arrière. Il me suit en acquiesçant à ma question. Je jette un coup d'œil sur notre nourriture et décide de cuisiner un canard que j'ai abattu moi-même quelques jours plus tôt.
- Ça va prendre un certain temps à cuire, j'espère que tu n'es pas trop affamé.
- Non, ça va. Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ?
Je lui propose de couper des légumes alors que je commence à découper la viande en différentes portions. Après un certain temps, incapable de contrôler une seconde de plus l'envie de le voir, j'ose lancer un petit regard vers Peeta, toujours aussi concentré par sa tâche. En prenant un mouvement de recul, je remarque encore une fois une ressemblance entre notre relation et celle de mes parents. Nous avons l'air d'un vieux couple, ainsi, en train de cuisiner le repas côte à côte. Je déteste nous comparer à eux. Bien qu'ils aient été un exemple parfait d'un couple heureux, ça ne s'est pas terminé de la bonne façon et je ne veux pas suivre leur trace. Il doit sentir que je le fixe puisqu'il retourne sa tête en ma direction avec un petit sourire qui disparaît presque aussitôt en remarquant mon air peiné. Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Je n'ai jamais été aussi à fleur de peau de toute ma vie. J'ai l'impression que tout aujourd'hui me donne envie de pleurer, pas seulement de tristesse, mais également parce que tous ses gestes et ses dires ne cessent de m'émouvoir. Je détourne le regard et fais mine de recommencer à préparer le pauvre animal qui doit subir ma soudaine frustration.
- Tu m'as promis de toujours me dire ce qui n'allait pas, tu te rappelles ?, me dit-il doucement en déposant le couteau sur le comptoir.
- Ce n'est rien, je suis juste trop sensible ces temps-ci... Je ne fais que me rappeler de mes parents, ensemble, et ma gorge me serre précipitamment, déclarais-je en fermant les yeux fortement.
- Il faut que tu arrêtes de te torturer ainsi. Ce n'est pas bon pour personne de se remémorer de vieux souvenirs.
- Tu as raison... Mais c'est dur lorsque tu es avec moi...
- Pourquoi donc ?, me questionne-t-il avec un air d'incompréhension.
- C'est compliqué.
- Katniss...
- Tu me fais beaucoup pensé à mon père, c'est tout, mentis-je en haussant les épaules, essayant de montrer un détachement que je suis loin de ressentir. Bon, bon, bon ! Continus de couper les légumes si tu veux pouvoir manger d'ici ce soir !
- À vos ordres !, me dit-il, n'ayant tout de même pas l'air très convaincu.
C'est une chose que j'aime beaucoup chez Peeta, il n'insiste jamais, comme s'il devinait toujours où était la limite que je lui imposais. Je n'aurais jamais eu le courage de lui avouer que je compare notre relation à celle de mes parents. Il aurait probablement trouvé cet aveu un peu trop intense de toute façon. Et ça l'est ! Je m'attache bien trop rapidement. Je ne réalise pas que ça ne fait que deux jours que nous nous sommes embrassés pour la première fois, ça me paraît pourtant faire une éternité ! Comme s'il avait toujours été là, à mes côtés. Nous continuons de préparer le repas et je mets le tout à mijoter alors qu'il fait un peu le ménage de ce qui traîne sur le comptoir.
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La Naissance d'un Amour
Fiksi PenggemarJe m'appelle Katniss Everdeen et je suis ressortie gagnante des 74e Hunger Games. Nous étions 24 et il ne reste que moi, la seule et unique survivante qu'on surnomme ; la fille du feu. Je suis en route pour le District 12 où je pourrai enfin revoir...