Chapitre Vingt-Neuf

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*Attention : contenu adulte*

Nous restons un petit moment l'un contre l'autre à profiter de la beauté du paysage, puis je me décide à l'emmener dans la cabane. Je me défais de lui après avoir pris une immense inspiration et lui prends la main pour l'encourager à me suivre. Lorsque j'ouvre la porte, je lâche Peeta pour pouvoir allumer les quelques lampes à l'huile présentes dans la pièce. Grâce à la faible lumière, nous pouvons maintenant apercevoir le modeste décor : un foyer avec plusieurs bûches de rechange se trouvent sur le mur du fond, un balai fait à la main est installé contre une armoire qui contient des choses qui peuvent s'avérer utiles dans ce genre de situation, une table est placée à notre gauche et est accompagnée de quatre chaises qui risquent de s'effondrer au moindre contact. Il est vrai que plusieurs trouveraient ridicule qu'un endroit aussi minable que celui-ci compte autant aux yeux de quelqu'un, mais je me sens bien plus chez moi ici que dans ma gigantesque demeure qui contient de nombreux objets auxquels je n'accorde aucune valeur. Je me retourne timidement vers Peeta en me mordant la lèvre inférieure et en me demandant ce qu'il en pense.

- Ce n'est pas beaucoup, mais... C'est ça !

- Non, c'est parfait !, déclare-t-il précipitamment en me souriant chaleureusement ce qui fait automatiquement accélérer mon rythme cardiaque.

- Bon euh... Il y a quelques couvertures dans l'armoire, si tu veux bien les installer au sol. Je vais m'occuper de faire un feu, lui annonçais-je en fixant le parquet tout égratigné à mes pieds.

- Pas de problème.

Je me mets à la tâche le plus rapidement possible en évitant de penser que ce soir, je serai entièrement seule avec lui, au beau milieu de la forêt, sans personne pour venir nous déranger... Tout ça fait trembler mes pauvres mains qui ont une difficulté nouvelle à allumer le feu. Il est certain que jamais je n'avais conçu dans mon esprit que nous finirions notre journée ainsi quand nous avons quitté mon chez moi ce matin-même. Tous pleins d'idées se chamboulent dans ma tête alors que je réussis finalement à faire danser de grosses flammes dans les airs. La toute nouvelle chaleur me fait réaliser que les bouts de mes doigts sont complètement gelés, je n'avais pas pensé avant de partir de rester aussi tard dans les bois, donc je n'ai pas pris la peine d'emporter quelque chose de plus chaud. Je m'empresse de mettre mes mains devant le foyer pour essayer de les réchauffer un peu, les yeux perdus dans le vague.

- Tu as froid, dit soudain Peeta - non pas comme une question, mais comme une affirmation - alors qu'un frisson s'empare de mon corps, ce qui me fait retourner à la réalité.

Il s'approche de moi sans rien dire d'autre et me fait m'asseoir sur lui tandis que ses mains s'occupent de caresser mes bras. Je soupire immédiatement de bien-être en sentant ces deux sources de chaleur à proximité. Je ne pourrai jamais assez apprécier toute l'attention qu'il me porte.

- Merci, chuchotais-je en me rapprochant encore un peu plus de son torse.

- C'est normal.

- J'espère que tes parents ne vont pas trop s'inquiéter de ne pas te voir rentrer pour la nuit...

- Au moins mon père sait que je suis avec toi, je crois que ça va aller.

Encore une fois, il ne fait aucune remarque à propos de sa mère. J'ai compris depuis le dîner désastreux de l'autre soir qu'elle et lui ne partageait pas du tout une relation normale, mais je n'ai jamais vraiment osé lui demander d'avantage d'informations. Je respecte son choix de ne pas me parler d'elle autant que lui respecte le mien de ne pas parler de mes parents et de ma vie d'avant. Nous en discuterons lorsque ce sera le bon moment et ce n'est évidemment pas le bon. Je n'ai pas du tout envie de penser à nos problèmes familiaux. J'essaie de changer de sujet pour ne pas le rendre mal à l'aise comme à chaque fois que madame Mellark entre dans une conversation.

La Naissance d'un AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant