Chapitre Trente-Quatre

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Les semaines suivantes passent à une vitesse lamentable. Je me demande si c'est une bonne ou une mauvaise chose, puisqu'il est vrai que tout que je souhaite est que toute cette nervosité soit enfin loin derrière moi, mais d'un autre côté, je ne suis pas du tout impatiente d'être le centre de l'attention à nouveau. De plus, mon trouble touche également mon entourage qui semble toujours très mal à l'aise quand je suis dans les parages, puisque tout le monde fait son possible pour éviter de parler de cet événement, mais également de Peeta, ce qui n'est pas chose facile. Prim a tenté à quelques reprises de me faufiler un mot sur ce dernier et à chaque fois, je lui lançais un regard entendu pour qu'elle s'arrête dans son impulsion, sachant parfaitement que ce sujet en particulier me rend toujours très inconfortable, mais également mélancolique.

Par chance, je finis par m'habituer – ou plutôt tolérer - l'absence de celui-ci. Je n'ai plus de flash à chaque fois que je vois quelque chose qui a un lien avec lui, mais il n'empêche qu'il ne faut pas que je commence à trop y réfléchir, car c'est à ces moments que mes émotions se dégradent considérablement, ce que j'essaie bien entendu de ne démontrer à personne. Je ne peux pas me cacher que ma vie est devenue extrêmement ennuyante, certes, au moins mon moral s'est rééquilibrer presque au neutre, même si parfois je me sens encore triste. Il est certain que j'étais bien plus heureuse quand nous étions ensemble, mais je suis maintenant en mesure de vivre à peu près correctement. Ou en tous cas, je tente de m'en convaincre...

Tant qu'à Haymitch, je ne l'ai pas revu depuis ce dîner, ce qui fait bien mon affaire, surtout que je serai obligée de passer les deux prochaines semaines en sa compagnie. Je soupire à cette pensée, encore plus découragée en réalisant que l'attente avant notre départ est maintenant écoulée. Mon équipe de préparation devrait arrivée dans peu de temps et la simple idée de me faire coiffer et maquiller me donne envie de vomir. C'est clair que je ne m'ennuyais pas de ça.

On cogne à ma porte un moment plus tard et je m'y dirige à pas de tortue, craignant que ce soit déjà les gens du Capitole avec une avance d'au moins quarante minutes. Par contre, je me rends compte que je me suis totalement trompée quand je me retrouve face à face avec nul autre que Peeta. Tout mon corps se fige instantanément, comme s'il n'allait pas réussir à m'apercevoir si je ne bougeais pas d'un cheveu. Il me salut timidement tandis que ma bouche s'ouvre sans que je sois capable de sortir quoi que ce soit, toujours aussi confuse. Je ne m'attendais pas à le voir ici et il semble le remarquer alors qu'il se mord faiblement la lèvre, un peu mal à l'aise devant mon silence. Mon rythme cardiaque augmente aussitôt qu'il se passe nerveusement une main dans les cheveux ; je crois que j'avais complètement oublié à quel point il pouvait se montrer adorable avec ses petites manies.

- Je venais juste pour te dire au revoir, m'avoue-t-il enfin avec un petit sourire gêné.

- C'est gentil, répondis-je d'une toute petite voix.

Je ne peux contrôler mon regard qui commence à fixer ses mèches qui luisent sous les rayons du Soleil tandis que je remarque à quel point il m'a l'air presque irréel dans ce paysage blanc. Je sais que c'est cliché, mais il ressemble vraiment à un ange tombé du ciel avec sa blondeur encore plus éclatante que d'habitude. Ses mains sont enfouies dans les poches de son manteau alors que ses joues et le bout de son nez sont rougis dû au froid de l'hiver, comme un petit enfant, ce qui est d'autant plus mignon. J'ai immédiatement envie de poser mes doigts encore chauds sur son visage pour le réchauffer et lui faire reprendre des couleurs normales, mais je me retiens avec toute la misère du monde. Je dois avoir l'air stupide à rester là à l'admirer, pourtant, je ne suis pas en mesure de défaire mes yeux de sur lui, bien trop bouleversée par sa soudaine présence.

- Tu sembles tellement fatiguée, me chuchote alors Peeta d'une mine inquiète en laissant glisser ses doigts délicatement sur l'une des poches sous mes yeux.

La Naissance d'un AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant