Je m'assois sur un tabouret placé à côté du chevalet, regardant avec attention Peeta faire un choix sur la toile qu'il utilisera pour sa première peinture. Il semble nerveux, ce que je peux facilement comprendre puisqu'il n'est pas encore familiarisé avec tout ça. Il se passe la main dans ses cheveux à deux reprises, me prouvant ainsi qu'il est tendu et qu'il n'est pas très à l'aise, probablement à l'idée que je sois là pour le regarder.
- Tu préférerais que je te laisse seul ?, lui demandais-je doucement, ne voulant pas que ma présence le déconcentre et le rende encore plus fébrile qu'il ne l'est déjà.
- C'est juste que... Je n'ai aucune expérience. J'ai peur de ne pas être à la hauteur.
- Tu as un don pour l'art Peeta. Tu n'as aucune raison de t'inquiéter, dis-je doucement en me levant pour venir le rejoindre et poser ma main sur son épaule.
- Tu es bien trop gentille, merci, me chuchote-t-il en me prenant subitement par la taille et en embrassant le dessus de ma tête.
Je rougis spontanément tout en soupirant d'aise malgré moi. Comment fait-il pour exécuter tous ces petits gestes sans le moindre problème et sans la moindre hésitation ? Il le fait comme si tout cela lui paraissait naturel, comme si c'était la chose la plus facile au monde. Je ne peux pas cacher que ça me déconcerte un peu plus à chaque fois, mais il va bien falloir que je m'y habitue. De toute manière, ce ne sera pas tellement difficile puisque c'est loin d'être désagréable de me faire donner autant d'attention.
- Je reviendrai te voir plus tard, d'accord ?
Même si j'ai l'irrépressible envie de rester pour admirer son travail, je sais qu'il contrôlera bien mieux la situation sans ma présence et sans mes yeux scrutateurs. Il me regarde pendant quelques secondes, sûrement en train de penser à la réponse qu'il va me donner.
- D'accord, concède-t-il en inspirant fortement.
Je me mets sur la pointe des pieds et lui dépose un léger baiser sur les lèvres, espérant ainsi lui redonner ne serait-ce qu'un minimum de confiance. Son sourire, qui avait disparu un peu plus tôt, réapparaît immédiatement et fait illuminer l'ensemble de son visage. Je réalise alors que c'est une première pour moi : prendre l'initiative pour l'embrasser. Il le sait lui aussi, et c'est sûrement pour cette raison que le saphir de ses iris pétille encore plus que d'habitude. Je lui fais un petit sourire et m'empresse de quitter cette pièce pour fuir le garçon des pains et les montagnes russes d'émotions qu'il me fait vivre. Je suis certaine que si j'étais restée dans ses bras ne serait-ce qu'une seconde de plus, jamais je n'aurais réussi à trouver la force de m'éloigner de lui pour le laisser accomplir la raison de sa réelle visite chez moi.
Une fois sortie de son champ de vision, je ne peux m'empêcher de croiser les bras sur mon ventre, essayant, en vain, de faire disparaître les papillons dans mon estomac. C'est une pure torture d'être esclave de mes sentiments de la sorte. Je ne peux rien faire à part sourire béatement. Un mélange entre un soupire de satisfaction et un grognement de frustration sort de ma bouche. Ma tête et mon cœur se chamaillent sans cesse dans une bataille acharnée et moi, je suis prisonnière de cet affrontement qui me rend des plus pantoises. Je déteste ne pas avoir le contrôle de mes sens, mais à la fois, j'apprécie ces décharges électriques et ces montées d'adrénalines qui montent dans tout mon corps lorsque je suis en contact avec Peeta. C'est pourquoi je suis affolée quand je pense que tout ça se terminera probablement un jour, parce que je suis la première à savoir que rien ne dure éternellement.
Puisque je n'ai rien de mieux à faire, je décide de faire le ménage. Peut-être que ça réussira à me distraire et à faire sortir ces baisers de ma tête. Je commence alors à ranger le contenu du lave-vaisselle dans les armoires, toujours en train de divaguer sur Peeta sans que je m'en rende vraiment compte. Je m'engage par la suite à faire le lavage, à passer l'aspirateur et tout ce qu'il faut pour rendre une maison propre.
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La Naissance d'un Amour
FanficJe m'appelle Katniss Everdeen et je suis ressortie gagnante des 74e Hunger Games. Nous étions 24 et il ne reste que moi, la seule et unique survivante qu'on surnomme ; la fille du feu. Je suis en route pour le District 12 où je pourrai enfin revoir...