La Naissance d'un Amour

Chapitre Vingt-Huit

Un mois a passé depuis notre petit malentendu et, je l'avoue, jamais nous ne nous sommes sentis aussi proches l'un de l'autre. J'ai l'impression que cet événement nous a permis de nous rapprocher davantage et de réaliser qu'un minuscule détail peut faire tout foirer. Je me sens de plus en plus à l'aise avec lui. Même si je rougis toujours autant et que je perds souvent mes mots, je ne peux me cacher que notre relation ne cesse d'évoluer. En public, je ne me souci plus de ce que les gens peuvent penser lorsqu'il me prend la main ou qu'il me sert contre lui, de toute manière, tout le monde a fini par s'habituer à nous. Par contre, je suis tout autant réticente qu'avant d'échanger de grandes embrassades devant des spectateurs, mais ce n'est pas parce que je n'en ai pas envie, c'est simplement l'un de mes principes qui m'empêche de me montrer trop colleuse. Les couples qui s'embrassent langoureusement partout où ils vont comme si leur vie en dépendait m'ont toujours répugnés. Qu'ils fassent ça en privé, je ne suis pas obligée d'affronter leur passion du moment !

Bref, tout ça pour prouver que les choses vont pour le mieux. Je peux également dire plus que jamais que nous sommes un vrai de vrai couple, surtout depuis quelques semaines, lorsqu'il m'a invité à un dîner chez lui en présence de toute sa famille. Même son frère aîné, Ethan, qui n'habite plus à la demeure des Mellark, était là avec sa fiancée. J'avoue que cette situation était extrêmement gênante, bien plus que lorsque Peeta est venu manger chez moi pour la première fois. Cette fois-ci, c'était avec ses proches et je ne voulais pas les décevoir ni faire honte à mon garçon des pains. Mais bien évidemment, c'était perdu d'avance, je ne pouvais pas plaire à tout le monde...

*****

- Peeta... Ils vont me trouver folle !, lui dis-je après sa proposition qui semble le rendre aussi nerveux que moi, même s'il n'ose pas me l'avouer.

- Bien sûr que non ! De toute manière, on s'en fiche de ce qu'ils pensent, ce n'est pas eux qui sortent avec toi, c'est moi, ajoute-t-il en jouant tranquillement avec mes mains, comme pour enlever le stress qui pèse sur moi.

- Même toi tu sais que je ne suis plus totalement saine d'esprit...

C'est bien évident il me semble ! Combien de fois m'a-t-il vu me mettre en colère pour des stupidités ? Bon, c'est vrai que même auparavant, ça faisait déjà parti de ma personnalité... Mais pleurer ? Ça c'est bien moins mon genre ! Quand je repense à la fois où je me suis effondrée en sanglot après m'être évanouie par la simple vue de mon sang, j'en ai toujours autant honte. Je n'ai pas l'habitude de faire de telles scènes, surtout pas devant d'autres personnes. Il est certain que ce moment est dur à oublier.

- Arrête de te dénigrer comme ça. Tu es parfaite comme tu es, me répond-il avec un regard doux, caressant du bout des doigts l'une de mes joues.

- Alors pourquoi tu sembles aussi nerveux ?, lui demandais-je d'un ton plaintif en secouant la tête pour faire tomber sa main de mon visage, en vain.

- Tu sais bien que ce n'est pas à cause de toi, c'est juste ma famille... Elle n'est vraiment pas comme la tienne, loin de là, soupire-t-il en faisant retomber son bras sur le côté.

- Je t'assure que ma famille n'est pas aussi normale que tu le penses. Et de toute manière, on s'en fou ! C'est toi-même qui me l'a dit, c'est avec toi que je sors, pas avec ta famille.

- Alors tu es d'accord pour venir à dîner ?

- Peut-être, mais...

Il m'empêche de continuer en m'entraînant dans un baiser, me faisant automatiquement oublier tous mes arguments. C'est plus courant depuis quelque temps, il n'est plus aussi timide qu'avant pour me montrer son affection. Probablement qu'au début, il était réticent d'en faire trop et avait peur que cela me mette mal à l'aise, mais il a bien fini par remarquer que ses caresses et ses baisers sont loin de me déranger, bien au contraire. De plus, il sait pertinemment que c'est une technique très efficace pour m'obliger d'arrêter d'argumenter avec lui, technique qu'il utilise assez régulièrement d'ailleurs.