38.

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PDV Kei

Daevon ne dit rien. Il me fixe. Et j'ai peur qu'il ne comprenne pas ce que j'ai vécu, qu'il me rejette...De mon côté, je ne peux pas empêcher les larmes de dévaler sur mes joues. Je les retiens depuis trop longtemps. 

Je n'ai même pas pleuré le jour où Jackson a éjaculé en moi. Marvin nous a surprit quand il s'apprêtait à recommencer...Je n'ai pas pleuré. Pas une larmes. Et quand j'ai versé des larmes après cet événement, ce n'était même pas pour moi.

C'était pour Laeticia, pour Eren, Marvin, ma famille...Parce que ça me brisait le coeur de les voir aussi dévastés. Et ça me brisait le coeur de voir mon père se séparer de ma mère petit à petit.

Heureusement, ils sont tous passés au dessus de ça, et mon père et ma mère sont toujours ensembles. C'est vrai que ça a été dur. 

Moi, je m'en suis remit, grâce à, il faut bien l'avouer un jour, l'amitié -et ensuite l'amour- de Trevor. J'ai dépassé ça quand même un peu grâce à lui. Mais personne n'a soulevé Laeticia. 

En sortant de l'hôpital, elle s'est ramassée à la petite cuillère toute seule. Elle a essayé de rassembler les différents bout de son esprit brisé. Malheureusement, il y a trois bout qu'elle n'a pas réussit à retrouver. 

Trois bout qui faisaient la Laeticia d'avant : Son innocence, son adolescence, sa pureté. Il lui a tout prit. Il l'a brisée. Tout ça pour quelques minutes de plaisir. Pour de la luxure. Pour des conneries. Et Laeticia est devenue telle qu'elle était il y a huit ans. Aujourd'hui ça s'est un tout petit peu amélioré. Vraiment un peu.

Et malgré l'aide de Trevor, pendant au moins deux semaines, je me lavais toutes les deux heures. J'ai loupé un mois de cour, et après ces deux semaines j'ai suivi une thérapie de deux semaines. 

Chaque fois qu'il n'y avait plus d'eau ou de savon sur moi, je sentais encore Jackson me pénétrer. Et je ne pleurais pas. Je me contentais de fermer les yeux, revivant ces horreurs encore et encore, impuissant. J'étais devenu spéctateur de mon passé.

Et plus j'y pensais, plus je trouvais que j'avais agis comme une pauvre nana dévergondé, que ça m'avait plu, que j'avais été une traînée ce soir-là.

Je secoue la tête en sortant de mes pensées. Putain, heureusement que je l'ai faite cette thérapie. J'ose enfin lever le regard vers Daevon qui ne me dit toujours rien et me regarde.

Punaise, je me sens sale.

Je prend mon courage à deux mains, et décide enfin de lui dire au moins une partie de ce que j'ai sur la conscience :

- Daevon...Chuchotai-je en triturant des doigts. Je sais que...je sais que pour toi ça doit être un peu...un peu dur à encaisser. Mais comprends moi, je t'ai caché tout ça parce que je croyais pouvoir vous protéger, toi et Aurélie...et...

- C'est quoi le lien entre cette histoire et le fait que tu sois rentré presque mort tellement t'avais plus d'air, hier ? Me coupe t-il d'un ton dur.

Je baisse la tête. Je me rend compte que je lui cache vraiment des choses importantes. Je minimise trop, tout le temps, tout.

- Et bien...Je me suis baladé hier pour me calmer...et en marchant presque dans le noir, j'entendais des pas derrière moi. Au début, je pensais que mon esprit me jouait des tours...mais non. Non. La deuxième fois que j'ai entendu, j'en étais sûr. Et quand je me suis retourné, je suis tombé nez à nez avec Jackson. Je l'ai tout de suite reconnu. Il m'a dit...il m'a dit....

J'éclate en sanglots, je ne peux rien retenir aujourd'hui, c'est fou...

- Il t'a dit quoi ? Me demande Daevon, toujours d'un ton si dur qui me brise le coeur.

Madness.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant