Chapitre 18:

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Petit à petit, je me rapproche de Chris. J'en profite pour le regarder à son insu. Il est encore plus beau qu'à l'époque. Grand, brun son regard vert, son visage carré et viril et sa musculature devenu plus que développé. Ses fesses sont toujours bombées, j'ai toujours trouvé ça sexy chez lui. Je ne sais pas combien de femmes il a mit dans son lit depuis, mais elles doivent toutes se bagarrer pour l'avoir, comme à l'époque d'ailleurs. Seulement aujourd'hui il est libre de faire ce qu'il souhaite et ça me blesse même si je ne devrais pas ressentir ça.

Lorsqu'il remarque que je le dévore des yeux, son regard se transforme et une étincelle s'y crée. Il me connaît et sait que je le désir toujours. Mais j'ai Matt. Et cette simple pensée, me fait me crisper et me sentir tout à coup plus qu'ignoble. Avoir de telles pensées est monstrueux. J'ai l'impression de les trahir tous les deux. Est-ce mal d'être jalouse des femmes qui couchent avec son premier amour ? Est-ce normal de le trouver encore plus séduisant qu'avant, tout en choisissant un autre homme? Et pour Matt ? Est-ce normal que je l'aime aussi vite mais que je ne puisse pourtant pas pour autant oublier Chris ? Me voila de nouveau dans une phase de confusion totale. Je suis perdue entre ses deux hommes que j'aime de manières tout à fait différentes.

- Eh Inès ? mon ange, ça va ?

- Je... excuse-moi ? Suis-moi, il faut qu'on parle.

Il acquiesce et me suit comme demandé. Lorsque nous parvenons à la salle, j'ouvre la porte et le laisse entrer. Il est étonner de voir à quoi cela ressemble en vrai. Il jette un œil à tout ce qui nous entoure. Sa bouche est grande ouverte surtout lorsqu'il voit le piano.

- Tu en joues toujours ?

- Je n'ai jamais arrêté. Même en...

Il stoppa net sa phrase mais je compris qu'il parlait de la prison.

- Comment c'était ?

- Inès... Je ne crois pas que...

- Je veux savoir Chris. Je me suis inquiétée tout le temps où tu t'y trouvais et j'ai continué au-delà de ça. Je te l'ai dis je n'ai jamais cessé de t'aimer.

- Sauf depuis Matt.

- Même depuis Matt. Seulement, il a en peu de temps réussi à prendre une place considérable dans mon coeur.

- Plus importante que la mienne.

J'hésite à répondre car il se trompe. Si on me demandait de choisir, je ne pourrais pas. On ne peut pas choisir entre son meilleur ami et l'homme qu'on aime. Mais voyant le mal-être de Chris, je m'en sens obligé.

- Pas plus important Chris, sans toi je ne serais pas là aujourd'hui. Matt le sait maintenant. Tu es ce qui se rapproche le plus du meilleur ami, tu fais parti de moi. Je ne veux pas te perdre de nouveau. Mais je ne veux pas non plus le perdre.

- Tu le regardes comme tu me regardais et ça me rend fou.

- Je suis désolée, ça nous est tombé dessus. C'est la première fois depuis toi que je ressens ça.

- C'est un gars bien, il le mérite.

- Tu l'étais. Et l'es toujours, toi aussi.

- Je ne crois pas non.

Chris s'installe devant le piano et soulève le capot qui protège le clavier. Dans un premier temps, hésitant, il effleure les touches et tout à coup en souriant il entame les première note. Je reconnais immédiatement la chanson. C'est la notre « je t'aimais, je t'aime et je t'aimerais ». Je suis émue, c'est la première chanson qu'on a chanté ensemble lui et moi, et la dernière d'ailleurs. Alors comme on le faisait à l'époque, je prends place à ses côtés et me met à chanter. Chris et moi savons déjà qui chante quoi, c'est naturel pour nous, on le fait à l'ancienne, en souvenir du passé. Avec la même complicité qu'auparavant quand tout à coup quelqu'un derrière nous applaudi. Surpris, on se retourne et nous découvrons Zazie les larmes aux yeux.

- Je suis désolée, j'ai vu la lumière et j'ai entendu la musique. Je pensais qu'il n'y avait personne et je me suis permis d'entrer.

- Oh ce n'est pas grave, tu as eus raison. Zazie, je te présente Chris, un vieil ami. Chris pas besoin de te présenter, fis-je en souriant.

- Sans blague je rencontre LA Zazie ? la vraie ?

Je rigole sachant très bien que tout comme moi, il adore ce qu'elle fait. Et je lui donne une petite claque pour le faire redescendre sur Terre.

- Excuse-le, il me faisait souvent chanter tes chansons à l'époque. C'était ce qu'il préférait. C'est lui qui m'a fait aimer ça.

- Ravie de l'entendre.

- Inès les chante différemment de vous. Mais c'est aussi très beau et très touchant.

- Je n'en doute pas une seconde. Et vous aussi vous chantez ? Je ne vous ai jamais rencontré jusqu'à présent.

- Non, je ne chante pas, je suis venu avec Max voir Matt et Inès.

- Vous connaissez Matt ?

- C'est un ami en effet.

- Et Inès une vieille amie. Etonnant.

- Le monde est petit en effet. Je suis très content de la retrouver après toutes ces années.

Tout en disant ces mots, il me prend dans ses bras et m'embrasse sur le front.

- Elle était comme ma..., il grimace se rendant compte de ce qu'il s'apprêtait à dire et reprend. Comme ma sœur.

- Votre sœur ? j'aurais plutôt dis autre chose ! Mais nous diront que « sœur » conviendra pour aujourd'hui.

Zazie n'est pas bête, elle a tout de suite comprit qui nous étions l'un pour l'autre à l'époque. Sœur fait bien parti mais il manque le mot "âme" dans le choix de Chris.

- Je suis étonnée que Matt ne vous ai jamais présenté à des producteur jeune homme.

- Disons que j'ai encore des secrets pour lui comme pour beaucoup d'autre.

- Je suis, si je comprends bien, une privilégiée ?

- A l'époque j'étais la seule à avoir ce privilège.

- C'est toujours le cas, enfin jusqu'à maintenant. Au mieux les gens m'ont entendu jouer du piano rien de plus.

La porte s'ouvre brutalement nous faisant tous sursauter. Matt rentre dans un premier temps furieux et en remarquant Zazie, il s'adoucit immédiatement. Je regarde l'heure sur mon portable. Merde. On est parti depuis pas loin d'une heure. Le pauvre a dû se faire du mourront pour rien.

- Matt ! Excuse-nous on n'a pas vu le temps passer, entre Mylène dans le couloir et Zazie qui nous a rejoint... J'espère que tu ne t'ais pas trop inquiété ?!

- Non, ment-il. Je suis juste venu voir si vous alliez bien tous les deux, mais je suis rassuré. Pas besoin de mouchoirs, ironise t'il en jetant un regard lourd de sens à Chris.

Les mouchoirs n'auraient peut-être pas étaient pour des larmes, si Zazie n'avait pas était là, on aurait morflé lui et moi. Matt se serait fait des films sur ce qui aurait pu se passer ici et connaissant Chris, ça aurait pu faire des étincelles. Il ne supporte pas qu'on doute de lui.

- Matt ?! Tu m'avais caché que tu avais un homme si talentueux dans ton entourage, clame Zazie. Décidément avec Inès et lui, tu sais trouver les pépites d'or.

Les réactions sont variables, la surprise sur le visage de Max, la crainte sur celui de Chris et l'interrogation sur celui de Matt.

- Il ne le sait pas je présume, nous interroge Zazie faussement innocente.

- En effet, je ne vois pas de quoi tu parles mais je suis tout ouïe.

Chris est tendu, je tente de le rassurer et le simple contact de ma main sur son épaule y parvient. Malheureusement, ce geste insouciant ne passe pas inaperçu surtout quand nos doigts s'entremêlent au même endroit. Encore de vieilles habitudes à perdre...

A la poursuite de la célébrité (la suite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant