Chapitre 16

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Je met mes escarpins noir et commence à sortir de la chambre.
Ma mère derrière moi, ma sœur devant, je m'apprête à les quitter et retrouver un homme derrière cette porte.

Quand j'ai franchit la porte de ma chambre pour rejoindre celle du salon, les bruits assourdissants des "YouYouYou" résonnaient dans toute la maison. Les voisines, les cousines, les tantes, des gens que je ne connaissais même pas ou alors à peine étaient ici, pour célébrer l'union entre une femme et un homme qui ne se connaissaient que depuis 3 jours.

En entrant, la première chose que je vois c'est lui ! Il s'était changé et avait opté pour un beau costume noir taillé parfaitement pour son corps. Tous le monde avait les yeux sur nous, et moi je les avais sur lui. Il était parfait ! Ce n'est peut être pas un mariage avec de l'amour, mais si ça continue comme ça je vais vraiment en tomber amoureuse.

Il avait un sourire plaqué sur ses belles lèvres. Il ne me quittais pas non plus des yeux.
Je n'arrivais pas à le quitter du regard, d'ailleurs ce n'est pas ce que je voulais.
Je devais normalement ne pas le regarder, par pudeur, devant tous le monde, mais je ne pouvais pas...

J'avance en sa direction et me retrouve nez à nez avec lui. Nous nous asseyons sur le sedari (canapé maghrébins) et écoutions les récits du Coran dicté par l'Imam.
J'en profite pour regarder autour de moi discrètement tout en écoutant ses chants envoûtants.
La mère de Layth était assise et écoutait l'imam avec plus d'attention que moi, mes parents étaient sur le sedari de ma droite. Ma mère écoutait en souriant ce qui n'était pas le cas de mon père. Non, Baba lui était occupé à penser, le regard dans le vide.
Ça me faisait trop mal de le voir comme ça alors je tourne vite la tête et tombe sur Farès, bien habillé, assis à côté de mes cousines qui elles étaient occupés à ricaner et à nous regarder en, j'imagine, imaginant de multiples scénarios pour ce soir. Elle le dévorait aussi des yeux.
Ma sœur Yara était à ma gauche et me tenait fermement ma main. Je lui souris et elle en fait de même. Je sais que je pourrais toujours conter sur elle.

En tournant la tête vers l'entrée, je vois comme deux revenantes. Razane et Yazel debout à la porte, vêtue de belles robes de soirée. Depuis que je suis partie, je n'ai eu aucune nouvelle d'elles. Mon téléphone était déchargé et je n'ai pas osé demander à Layth un chargeur. En plus je n'y ai pas tellement pensé. Je ne voyais pas l'utilité de les inquiéter...
Je vous rappelle que Razane était à Lyon, alors qu'est-ce qu'elle fait là si tôt ? Et Yazel recevait de la famille donc elle devait être très occupée. Elles ne devraient pas quitter leur famille pour moi...
De plus elles devaient être très en colère, je ne leur ai même pas parlé ou expliquer ce qui s'est passé.
Elles n'ont pas l'air fâchées mais quand même...

La récitation du Coran est terminée alors ma mère me donne un verre de lait et une datte et celle de Layth en fait de même avec lui. Je me retourne légèrement vers lui, il fait pareil. Nous approchâmes doucement nos verres à la bouche de l'autre et buvons un peu de lait tout en se regardant. Je n'aime pas boire du lait comme ça nature mais le goût ne m'intéressais même pas tellement j'étais concentrée sur lui.
En abaissant nos verre, je suis tellement obnubilée par lui que ne remarque même pas qu'une magnifique moustache de lait se dressait au dessus de ma bouche. Bien-sûr, le côté enfant de Layth à fait surface ce qui a déclenché un grand rire de sa part.
Khalti arrive en furie et lui donne une tape sur la tête mais sa ne l'arrête toujours pas. Ma mère arrive donc à ma rescousse en me donnant un morceau de papier. Mais elle ajoute quelques chose :

Yemma: Hmara tu me fous la honte jusqu'au bout. À ton mariage tu boit comme une cochonne !

Évidemment ça ne calme pas Layth, ça ne fait que l'amuser d'avantage. Moi non plus à vrai dire je n'ai pas pu m'empêcher de rire ce  qui a déclenché tous le monde dans un fous rire, même mes amies. Mon père et mon frère font bien-sûr dérogation à la règle.

Chronique - Sauvée par mon mariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant