Chapitre 36

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Avec des heures et des heures de réflexions, la rage se dissipe et ma décision devient clair.
Je ne la mérite pas et elle s'en est sûrement rendue compte.
Layal, ma chère Layal... Que m'as-tu fais ?

Je suis fatiguée, énormément fatiguée mais mes yeux ne peuvent se fermer avec toutes ses larmes qui les submergent.
Assise derrière cette porte qui me sépare du monde depuis au moins une bonne demi heure je rêve qu'il revienne sein et sauf. Va t-il revenir ?

Je disais le détester, vouloir lui faire du mal, sentir mon amour pour lui se dissiper jour pour jour, mais maintenant que mes soit disants rêves ce sont réalisés, je regrette.
Il n'est qu'un homme, une faible créature de Dieu. Certes ses erreurs m'ont fait énormément de mal mais les miennes ont fait pires ! Je pense l'avoir perdu à tout jamais, et j'en suis désolée.

Quand j'ai vu son expression j'ai tout de suite su que mes actes auront des conséquences. Au final avoir perdue une mèche de cheveux et ma virginité une nouvelle fois ne sont rien face à son abandon. Car oui, je le sens s'en aller, m'abandonner, et je me sens mal.
Mon souffle se fait court et mon cœur bat un peu trop vite. Ce n'est malheureusement pas l'amour qui me fait chaviré mais la peur. Comment va t-il ? Où est-il ? Que pense t-il ? Tant de questions pour finalement aucunes réponses.

Je me relève difficilement et rejoins la chambre, l'endroit où tout a dérapé.
Mon regard ne peut quitter ces photos. J'en étais fière mais maintenant je me sens sale, presque comme cette femme qui me ressemble tant et qui embrasse Ibrahim. Je m'en veux, j'en veut au monde entier. Et pourtant la seule fautive ici c'est bien moi.

Prise par un élan de colère je les ramasses et les déchiquettes en plusieurs morceaux.
Les larmes coulent comme les morceaux de papiers qui tombent, abondamment ! Je ne peux me résoudre à l'abandonner, au fond de moi je l'aime à m'en tuer. Je l'aime à regretter mes actes, je l'aime à le pardonner, je l'aime à en tout oublier, y compris moi même.
Je ne peux le perdre pour de stupides clichés, je ne peux le laisser filer. J'en suis tombée folle amoureuse, tellement folle que j'ai fait des choses impardonnables... Et pourtant je souhaite le contraire.

La maison sent le brûlé.
Est-ce ces morceaux qui brûlent sous mes yeux ou l'odeur de mon cœur qui se consume à petit feu ?
Assise encore une fois contre la commode je ne fais que fixer les flammes dans le bol.
J'essaye de faire disparaître des fausses preuves alors que je les ai fait apparaître délibérément. Je ne savais plus ce que je voulais... J'ai toujours été perdue !

Je ne l'appel pas mais l'envie ne me manque pas. Il me faut de ses nouvelles.
Je ne sais comment il va et ça m'angoisse. J'ai peur pour lui...

Je me lève, fébrile, et m'allonge sur le lit. J'essaye de trouver le sommeil mais au final c'est lui qui me trouve.
Trop d'émotions pour une seule soirée. Trop d'événements tragiques pour une seule vie.
J'espère, je rêve que demain soit meilleur. Au final je ne me fais pas d'illusions; ce n'est pas un rêve.





(...)





Layth m'a appelé aux environs de 10h ce matin. Il avait l'air froid, glacial !
Je ne lui en veux même pas, mon plan était foireux tout comme moi d'ailleurs ! Je foire tous ce que j'entreprends, y compris mon mariage.
Il m'a demandé de me rendre chez ses parents. Je ne sais pourquoi, sûrement pour se voir dans un endroit neutre...

Je n'ai pas de mauvais pressentiments, juste une hâte. La hâte de le voir.
J'aimerais avoir l'occasion de l'observer comme autrefois, remonter le temps d'une certaine manière.
Compter les longs poils qui lui sert de cils, envier son joli nez droit, voir sa pomme d'adam bouger au rythme de ses mots, le voir tous simplement. Sentir son regard sur moi et poser le miens sur lui.
J'ai tout gâché en une seule soirée, je vais alors tenter de tout recoller en une seule journée.

Chronique - Sauvée par mon mariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant