Chronique - Sauvée par mon mariage

Chapitre 34

En cherchant dans les tiroirs je tombe sur les photos qui ont causées ma perte. Ces photos qui ont données à ma rencontre avec lui, mon mariage, mon bonheur puis mon malheur. De simples photos pour beaucoup de problèmes. Cinq photos qui illustrent Ibrahim dans la même position qu'était Layth il y a des semaines de cela. J'ai mon coup de grâce dans les mains.

Je ne sais plus ce que je fais, plus ce que je prévois de faire.
Suis-je en train de faire une bêtise ? Devrais-je sortir ces photos de mon soutien gorge pour les reposer ? Si je le dois je suis désolée, je ne l'ai pas fait...

Je prends à la volée une paire de chaussette et la tend à mon pere. Collés à ma poitrines, le papier m'écorche la peau mais je ne dis rien. Honte sur moi, mais la colère m'a emportée.

Baba: T'a mis du temps pour des chaussettes.
Moi: Je me suis perdue dans tous vos tiroirs.
Fares: Dit juste que tu t'es perdue dans la maison tellement tu viens jamais !
Moi: C'était un reproche ?
Lui: Nan jure ?

C'est vrai qu'avec ce que je vis en ce moment je n'ai pas tellement pensé à ma famille. Des coups de fil de temps en temps à Yemma et des petits messages à Farès, c'est tout ce que je faisais. Mais de l'entendre de leur bouche me rends coupable. Les larmes me montent et la honte se lis sur mon visage. Sans avoir l'occasion d'en dire plus, je sens mon frère me prendre dans ses bras ce qui me calme un peu. Tellement longtemps que je n'ai pas ressenti cette sécurité, cette sensation d'être bien là où je suis, je lâche prise. Il doit me protéger comme auparavant, me protéger de ce que je pourrais faire et protéger Layth de ce que je veux faire. Farès soit notre sauveur...

Il me lâche tout en s'excusant de ses paroles et en réprimant ma sœur de n'être elle aussi plus beaucoup à la maison. Je le rassure en lui disant que ce n'était rien d'autre que la fatigue et le laisse se rassoir aux côtés de l'homme que je vais faire souffrir dans quelques heures. Si seulement Ibliss ne m'avait pas emporté dans ces coups douteux... Il m'avait prise sous son ail.

De mon côté je retourne avec Yemma dans la cuisine finir de concocter le repas du midi et sortir les gâteaux du goûter du four. J'ai tellement à apprendre d'elle, je pense tout savoir mais elle a tant à me dire que je ne fais que lui parler. Pas une seule seconde ma langue ne tourne pas dans ma bouche ! Elle s'en plaint d'ailleurs mais par égoïsme je ne me tais pas, je ne me lasse de sa douce voix et de ses conseils. Ô Yemma soit notre salvatrice toi aussi...

Je pose la table pendant que quatre autres yeux étaient fixés à la télévision. Oui quatre, mais un regard s'était égaré en route. Ceux de Layth me perçait, il savait que sous ces fossettes qui montraient ma joie d'être là se cachait une certaine tristesse. Je suis tellement désolée, je ne le veux pas mais je m'en sens obligée... Sauve toi mon amour avant que la rage ne t'emporte toi aussi. 

Yemma nous rejoins et nous entamons le repas tout en discutant de la vie, du passé, du futur, du moment présent ! Pendant un court instant tout mes problèmes se sont envolés, mis en poussière. Mais seulement pendant un court instant.

(...)

Il est 22h et il est temps pour nous, le petit couple d'apparence heureux mais au fond dévasté par les trahisons de s'en aller.
Nous remercions ma mère pour ce repas  et le reste de la famille de nous avoir accueillis. Le beau temps avant la tempête.

Farès: Vient plus souvent avant d'oublier où se trouve l'entrée !
Moi: Ha Ha Ha ! Que tu es marrant...
Yara: Gueh elle va oublier nos têtes.
Moi: Quand même pas abuse pas toi !
Farès: Essaye pas de prendre ma place de comique de la famille. Et puis toi je voulais te parler, tu crois j'ai pas remarqué tes sorties ? Fait des trucs chelou là ou j'entends des trucs sur toi je te hagar ! D'ailleurs t'es où ? Je vais te...