Chronique - Sauvée par mon mariage

Chapitre 15

Je me met sur le côté pour qu'elle puisse me voir. À ma vue, elle me saute au cou en me faisant pleins de bisous.
Ah qu'est-ce qu'elle m'a manquée ma maman. Ses mots, ses baisers, son odeur, sa peau... Tout en elle m'a terriblement manquée ! C'est à ce moment là que l'homme que je redoutais tant pointe le bout de son nez.

Je suis dans les bras de ma mère, de mon sang, de ma vie, sous les yeux de ma future belle-mère et de Layth, l'homme qui aujourd'hui va demander ma main, mais tous ce que j'arrive à regarder est mon père.
Cet homme qui a fait mes joies, qui m'a fait grandir, apprendre, qui m'a inculquer des valeurs. Cet homme qui m'a porté sur sa tête tel une princesse, qui m'a nourrit, logé, qui m'a fait rire, et qui n'a pas su me faire confiance quand il le fallait, qui m'a mise à la porte sans explications et avec à l'appuis des fausses preuves... À cause de lui aujourd'hui, je vais me marier aux yeux de Dieu avec un homme que je ne connais pas.

Je desserre ma mère de mes bras et avance légèrement pour être à sa hauteur.
Je le vois, cet homme si fort, celui qui a fait tourner mon monde, qui a toujours fait en sorte que mon avenir soit assuré, je le vois aujourd'hui avoir les larmes aux yeux en voyant sa fille.
Je ne peux pas le voir comme ça et surtout pas lui en vouloir. Il m'a virée de cette maison sans aucune raison valable, mais c'est mon père et je ne supporte pas de le voir comme ça. Si Allah pardonne, qui suis-je pour ne pas en faire de même ?

Je n'en peut plus de cette distance, de ce froid. Je lui saute dans les bras et le sert contre moi. J'inspire son odeur, son doux parfum auquel je me suis habitué tout au long de ses 19 années. Je vais peut être m'unir à un autre homme que lui mais pour moi, malgré ses erreurs, il restera le seul réellement dans mon cœur.

Je me défais de cette étreinte et le regarde dans les yeux ne lui cachant pas les larmes qui coulent actuellement sur mon visage.
Il ne m'a même pas serré, même pas embrassé. Est-il si rancunier ?

Baba: Qu'est-ce que tu fais là ?
Layth: Khali, je sais pas ce qu'il se passe entre vous mais j'aimerais quand même demander la main de Layal.
Baba: Je parlais à ma fille ! (Il me regarde) Tu fais quoi ?
Moi: Baba...

Sans que ne puisse finir ou bien même commencer, Farès arrive alerté par notre discussion. Quand il arrive à notre hauteur, il me regarde l'air étonné et heureux en même temps. Mais cette joie disparaît lorsqu'il tourne les yeux et aperçoit Layth et sa mère. Enfin, surtout Layth. Il remplace la joie qui l'habitait pour un froncement de sourcils et de la colère.

Farès: Il se passe quoi là ?
Yemma: Arrêtez avec vos question ! Benthi, ramène nos invités dans le salon.

Sans contestation, tous le monde obéit aux ordres, même mon père et mon frère, et se dirigent au salon.
Je referme la porte d'entrée, attend que Khalti suive ma mère au salon, et m'assure que Layth va bien.

Lui: Ouais ça va. Pourquoi tu veux que ça aille pas bien ?
Moi: Ca va être très dur de convaincre mon père.
Lui: Ça va être chaud mais on va y arriver.

Il me sourit pour me rassurer et me suit jusqu'à la cuisine pour déposer les sacs de nourriture que j'avais préparé et part ensuite rejoindre sa mère dans le salon.
Je respire un bon coup et pense à tous ce qui s'est passé et à ce que j'aurais pu faire pour éviter ça.
En pleins dans mes songes, ma mère arrive et fixe les sacs maintenant à ses pieds.

Elle: Mais c'est quoi tous ça ?
Moi: J'ai préparé tous ça parce que je savais pas si tu avais fait quelque chose.
Elle: Je fais toujours des choses !
Moi: Mdrrr Yemma te fâche pas...