Chapitre 32

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OMNISCIENT

Layth regrettait.
Layal s'en foutait.
L'un souffrait de la situation, et l'autre n'en pensait rien.

Le mal est fait, ses actes ont eu une conséquence.
Détruite par l'homme qu'elle aime, elle a voulut lui montrer ce qu'il avait perdu en voulant se jouer d'elle.
Il l'avait perdu.
À tout jamais ?
Seule Layal pouvait en décider...

En boucle. Les horribles images d'hier me reviennent sans cesse. Je ressens toujours la même haine qu'il y a quelques heures...
La nuit ne m'a pas apaisée, elle m'a portée conseil ! Comment le torturer, l'affaiblir, et ensuite le coup de grâce.
La nuit porte conseil dit-on ? J'approuve ce dicton.

Je n'arrive pas à trouver la force de me lever.
Les événements d'hier soir me paralysent. J'aurais dû le circonciser une deuxième fois quand elle était à ma portée !
Il pleure, regrette mais s'est jeté sur moi quand il en avait l'occasion, dans mon moment de faiblesse... Quel beau traitre j'ai épousé.

Fatiguée de ressasser le début de mon enfer je me lève et le laisse seul dans le lit comme seul face à ses monstrueux actes.
J'effectue mes ablutions puis ma prière. Je demande à Dieu de me pardonner pour ce que je compte faire... J'ai honte de penser à toutes ces malheureuses alternatives mais ce lâche le mérite !

Je range soigneusement mon tapis de prière et monte dans la cuisine préparer le petit déjeuner.
Je ne veux pas lui montrer ma colère bien que je me doute qu'il soit au courant. Je vais faire comme si de rien était mais à ma manière.

Je me salie les mains à faire des Pancakes pour lui mais le cœur n'y est pas.
Un plat très épicé ! Plein de haine, de dégoût, de vengeance... Mais pas d'amour ! Je n'estime pas qu'il en ai réellement besoin de ma part. Il peut toujours aller en chercher chez ça Jasmine, elle est prête à lui en donner.

Des mains timides m'encerclent la taille.
Je ris intérieurement. Il a bien de l'audace de se le permettre mais je ne dis rien.
Aucun frisson, aucun plaisir à sentir ses mains sales sur moi... Ce qui m'attriste.
J'aurais vendue ma vie pour le sentir à mes côtés, et maintenant je vendrais ma vie pour le voir pleurer. Triste réalité...
Il se détache de moi et m'adresse la parole :

Lui: Bien dormi ?
Moi: [...]

Voilà ma manière. L'ignorer sans lui faire sentir la haine qui surchauffe en moi.
Par contre je ne garantie pas le calme le jour où j'exploserais !

Lui: Pas trop mal ?

Toujours rien. Je l'ignore.
Qui voudrait s'intéresser à une raclure pareil ?
Il m'avait prévenue mais je l'ai fait aussi... Je lui ai dit que la seule chose que je ne supporterais pas venant de lui serait qu'il me trompe. Il a voulue jouer avec le feu, jouons !

Je pose le plat sur la table et le fix sans ciller.
C'est fou comme l'expression "l'habit ne fait pas le moine" peut être vraie... Il peut être beau de l'extérieur mais complètement pourri de l'intérieur ! Un physique n'est rien face à la bonté d'âme.

Lui: Pourquoi tu me regardes ?

Pourquoi tu me fais tant de mal ?
La différence entre lui et moi c'est que lui agit et moi je pense.
J'arrête de le regarder et m'en vais répondre au fix qui ne cesse de sonner.
Pour la première fois depuis hier soir, ma voix résonne dans toute la maison.

Chronique - Sauvée par mon mariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant