Moi et mon répondeur téléphonique

1.5K 287 111
                                    

Le 3 mars à 9h22 :

Bonjour, Monsieur Duchamp. Le juge d'instruction Stanley Besnard à l'appareil. Je vous recontacte suite à de nouvelles évolutions dans l'affaire d'homicide de votre voisin, Monsieur André Selkys. J'aurai de nouvelles questions à vous poser.

Je vous prie de passer à la Gendarmerie d'Angevilliers demain matin à 11 heures.

Je vous précise aussi, que c'est pour l'instant une demande "de courtoisie". Si vous ne venez pas de vous-même je serai dans l'obligation de vous imposer une comparution par voie de force publique.

Je compte sur vous. Demain. Onze Heures.


Le 3 mars à 14h32 :

Bonjour Didier, c'est Rose-Marie.

Je te rappelle notre deal : tu es censé me contacter pour venir me parler. Sans quoi je serai dans l'obligation de passer ton dossier en conseil de discipline.

Alors, s'il te plaît : appelle-moi. Tu as vraiment besoin d'aide.

Ne déconne pas.

À très bientôt.


Le 3 mars à 17h01 :

Bonjour Didier, c'est Maman.

Dis, tu n'as pas oublié ? On a prévu un barbecue dimanche prochain chez ta soeur. Tu pourras amener du rosé ? Et aussi un peu de taboulé ?

Merci.

Je t'embrasse.

À dimanche.


Le 4 mars à 8h22 :

Monsieur Didider Duchamp. C'est Jules Eisenduler au téléphone.

La plaisanterie a assez duré. Nous avons désormais assez de preuves pour vous traîner en justice.

Vous allez payer pour tous vos crimes, espèce de monstre. Le neurologue de Mirabelle a accepté de témoigner et nous avons tous les dossiers de Sosnowski en notre possession.

Ton compte est bon, assassin.

On se reverra au tribunal.


Le 4 mars à 11h 22 :

Le juge d'instruction Stanley Besnard à l'appareil. Vous ne me laissez pas le choix, Duchamp.

J'ai demandé au Maréchal des Logis Chef Ziller de venir vous chercher chez vous.

Vous avez tout intérêt à le suivre gentiment, sinon c'est la mise en examen.

Compris ?


Le 4 mars à 15h15 :

Bonjour, ici le Maréchal des Logis Ziller. Je suis devant chez vous. J'ai une requête du juge Besnard. Vous devez m'ouvrir et me suivre.

Si je puis vous donner un conseil : ne jouez pas au mariole. Le juge n'est pas un rigolo. S'il veut vous voir, il réussira à vous attraper.

Je vais même vous dire quelque chose que je ne devrais pas, parce que vous m'êtes sympathique : on ne vous soupçonne pas du meurtre de votre voisin. On pense juste que vous avez vu quelque chose et que vous ne nous en avez pas parlé. Si vous avez peur pour votre sécurité, ne cherchez pas à vous cacher : faites-nous confiance. On est là pour vous protéger et arrêter le véritable meurtrier.

Soyez raisonnable et venez de vous-même à la gendarmerie.


Le 4 mars à 20h21 :

Didier, c'est Rose-Marie.

Bon. Puisque tu ne veux pas me rappeler, tu ne me laisses pas le choix. C'est moi qui viens.

Je serai chez toi d'ici vingt minutes.

Tu as intérêt de m'ouvrir.

J'espère que tu comprends bien que je fais tout ça pour toi. Tu te rends compte que je vais bien au-delà de mon boulot.

Si je ne tenais pas beaucoup à toi, je ne ferais pas tout ces efforts pour t'aider.

Arrête de jouer au con.

Je t'en prie. Tu dois me parler.

À tout de suite.


Le 4 mars à 22h56 :

Didier ! C'est Maxence !

Putain, c'était toi. Espèce d'enfoiré ! Depuis le début, c'était toi.

Esther m'a tout raconté.

Je vais venir te péter la gueule.

Je te jure que je vais te défoncer la bouche !

Espèce de raclure ! Tu t'es bien foutu de ma gueule !

Tu étais mon meilleur pote, enculé !


Le 4 mars à 23h16 :

Didier, c'est Esther.

Je suis désolé. Maxence a fouillé dans ma facture de téléphone. J'avais tout effacé les sms et les photos de mes nibards, mais je n'avais pas pensé à la facture. On voit ton numéro. Je suis désolée. Je m'en veux.

Il a tout compris et je lui ai avoué. Ça ne servait plus à rien de lui cacher la vérité.

Il est parti de la maison comme un fou. Je crois qu'il veut te casser la figure.

Fais attention, Didier.

Je ne sais plus quoi faire. Je ne voulais pas que ça en arrive là. J'ai perdu la tête.

Je suis désolée.


Le 5 mars à 0h03

Didier ? C'est Rose-Marie.

Tu peux m'expliquer pourquoi il y a toute une foule devant chez toi en pleine nuit ?

C'est vraiment n'importe quoi ! Je ne sais pas dans quelles histoires tu t'es fourré, mais ça craint vraiment.

Je comprends plus rien. Il y a un type avec des gendarmes et plus loin les parents de Mirabelle qui se castagnent avec le mari d'Esther.

Et tout le monde est en train de me demander pourquoi je te couvre.

Tu peux me dire pourquoi les flics sont persuadés que je suis ta maîtresse ?

Et c'est qui ce Sosnowski qui a disparu ? Tu le connais ?

Bon Dieu, appelle-moi. 

Super Vilain ~ version WPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant