— Didier ! Ouvre, connard ! Je sais que t'es là ! Je te vois roupiller à travers les stores !
Putain ! Quelle heure il est ? Je suis où là ?
Je me rends compte que je viens de me réveiller dans un endroit qui n'est pas ma chambre. Je déteste cette sensation de malaise en sortie de sommeil.
Après quelques secondes de doute, ça me revient : Rose-Marie, les gendarmes, les pouvoirs, les monstres-mutants à ma recherche. Et la voix de Maxence qui continue à hurler de l'autre côté de la fenêtre.
— Je te préviens, je fais défoncer les volets, la fenêtre et ensuite ta tronche d'enfoiré !
— Ça va, ça va ! Laisse-moi le temps d'émerger, je lui gueule à travers le double vitrage, sans trop savoir s'il m'entend.
Encore une journée de merde qui s'annonce.
La maison de Rose-Marie a plein d'angles et de couloirs et j'ai un mal fou à retrouver mon chemin vers la porte d'entrée. Quand j'atterris dans le salon, je vois une baie vitrée qui donne sur le jardin. Je l'ouvre et fais signe à Maxence d'entrer et de fermer sa gueule. Je ne sais pas quelle heure on est, mais il doit être beaucoup trop tôt.
— Putain, alors toi, je vais te coller mon poing dans la gueule, m'annonce Maxence, le visage tout rouge.
— Arrête de gueuler comme un putois !
— J'ai de bonnes raisons de gueuler, figure-toi ! Je sais que tu baises ma femme !
— C'est pas non plus nécessaire de prévenir tout le quartier.
— Didier ?
— Maxence ?
— Qu'est-ce que t'as ? T'as l'air bizarre.
— Ben, je sais pas : je m'apprête à me faire casser la figure au ptit-déj. Tu veux que je réagisse comment ?
— Putain, tu fais de l'ironie maintenant ?
— Quoi ?
— Je te jure : d'habitude tu parles pas comme ça. T'es tout mou et un peu idiot. Et là, je sais pas : t'as l'air... "normal" !
— Ah ! Ouais. Non, ça, c'est juste parce que depuis vingt-cinq ans je fais semblant d'être ahuri.
— Ah. Je vais quand même te foutre mon poing dans les dents.
— Ok. Mais fais le en silence.
Et il le fait, ce con ! Il me colle une grosse mandale. Je me retrouve par terre, le cul sur un énorme tapis super épais. Confortable, ma foi.
— C'est bon ? je lui demande. T'es calmé ? On peut discuter ?
— Mouais ! Je pensais que ça me ferait plus de bien, tu vois. Là je suis encore en colère.
— T'es pas en colère. T'es juste en train de te rendre compte que t'es un gros blaireau qui n'a pas su s'occuper de sa femme.
— Je crois que je te préférais comme t'étais avant. Mais tu as raison. J'arrive même pas à t'en vouloir. Je crois que c'est à moi que j'en veux le plus.
— C'est bien de l'admettre : ça t'évitera de gaspiller ton fric dans une longue thérapie chez un psycho-charlatan. Comment tu m'as retrouvé ici ?
— Ben ça fait quelques jours que j'essaie de te choper. Depuis que j'ai fouillé dans le téléphone d'Esther et que j'ai vu vos messages de gros pervers ! T'es un sale merdeux, Didier ! Comment tu as pu me faire ça ?
— Tu m'as bien fait la même chose avec Maryline, débile !
— C'était il y a longtemps ! On était à la fac. En plus c'était pour ton bien : Maryline c'était pas une fille pour toi. Elle a essayé de te tuer, mec !
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Super Vilain ~ version WP
ParanormalJe m'appelle Didier. Je suis un surhomme. Dans la vraie vie d'un super-vilain, le plus difficile n'est pas d'échapper aux héros ou aux flics. Mais plutôt de faire face au quotidien. Didier a des pouvoirs d'une puissance terrifiante. Hélas pour lui...