Chapitre 8

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Comme c'était la fin de l'année, le professeur nous laissa faire un peu ce que nous voulions tant que l'on ne faisait pas de bruit pendant notre première heure de cours. J'en profitai pour jouer aux cartes avec Emma et Fanny. Je perdis presque toutes les parties...

Pendant le cours suivant, le professeur d'anglais nous fit regarder un film. Ce n'était pas génial mais c'était toujours mieux qu'un cours. Le seul point négatif de la matinée fut le cours de sport. Le professeur nous fit faire de la course d'endurance. Je n'étais pas mauvais dans cette discipline mais je n'aimais pas courir en rond sur une piste.

Je regagnai les vestiaires d'un pas léger où je me dépêchai de me changer. Je retrouvai Emma qui m'attendait à l'extérieur du gymnase. Lorsque nous fûmes dans le self, nous nous installâmes à notre table habituelle à côté de la fenêtre.

- T'es disponible cette après-midi ? m'enquis-je.

- Non, désolée... Ma mère a insisté pour que nous allions faire les boutiques.

- Tant pis...

- C'est dommage. Pour une fois que nous avions un après-midi de libre...

- On verra ça une autre fois. C'est bientôt les vacances donc nous aurons tout notre temps.

- Il me tarde d'y être.

Lorsque le repas fut terminé, j'attendis avec elle que l'un de ses parents vienne la chercher. Je l'attirai vers moi et la serrai dans mes bras. Elle me sourit et me rendit mon étreinte. Sa mère arriva peu de temps après. Avec un air de regret, elle m'embrassa puis monta dans la voiture. Lorsqu'elle disparut de ma vue, je décidai d'appeler Alex.

- Oui ?

- C'est Akio.

- Que t'arrive-t-il ?

- Je n'ai pas cours cet après-midi, tu peux venir ?

- Pas de problème, j'arrive d'ici une demi-heure.

- Tu ne travailles jamais pour avoir autant de disponibilité ? lui lançai-je, ironique.

- Tu es mon travail actuellement, me répliqua-t-il en riant. Donc si tu es libre je viens pour t'apprendre à blesser le moins de personnes possible.

- D'accord, à tout à l'heure.

Je raccrochai puis allai prendre mon bus. Je fis le chemin qui me menait jusque chez moi sans me presser. Soudain, lorsque je vis ma maison, je me rendis compte que quelque chose clochait : la porte d'entrée pendait sur ses gonds, les fenêtres du rez-de-chaussée étaient presque toutes brisées et un peu de fumée s'en échappait. Je fonçai à l'intérieur et m'arrêtai dans l'entrée, stupéfait. L'intérieur avait été saccagé, une grande partie du mobilier était détruite et de profondes coupures sillonnaient les murs. En y regardant de plus près, les coupures pouvaient avoir été faites par des épées et le mobilier présentait des marques similaires.

Quand j'entrai dans le salon, le spectacle qui s'étendait sous mes yeux était sensiblement le même sauf qu'il y avait en plus des traces de sang un peu partout. Au début, je pensais que c'était peut-être juste des voleurs un peu énervés, mais maintenant le doute n'était plus permis, on s'était battu ici. Mais qui ? Et pourquoi ? Je n'en avais aucune idée... Je poursuivis mon exploration en me dirigeant vers la cuisine quand j'aperçus ma mère. Je ne l'avais pas vu car elle était cachée par un bout de table. Je me précipitai vers elle. Son tee-shirt était maculé de sang et elle avait une profonde entaille dans le ventre. Je vérifiai rapidement son pouls mais ne le trouvai pas. Elle était morte. Son visage était serein. Ravalant les larmes qui me montaient aux yeux, je me dirigeai vers le salon en ayant peur de ce que j'allais y découvrir.

Histoire d'un élémentariste 1 - RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant