Histoire d'un élémentariste 1 - Renaissance

Chapitre 27

Jusqu'au dîner, il me montra comment me servir de mon élément plus facilement et pleins d'autres petites choses auxquelles je n'aurais jamais pensé. Bien qu'il paraisse jeune et immature, il se révéla être un excellent professeur. Je ne vis pas le temps passer et ce fut à peine si j'entendis la cloche lorsqu'elle sonna pour nous indiquer qu'il était l'heure d'aller manger.

De retour dans ma chambre, je repris les exercices qu'il m'avait montré. Même si je n'arrivais toujours pas à faire enrouler le feu autour de moi comme il avait fait avec l'eau, je pouvais presque faire le tour de ma taille. Par-contre je n'avais aucun problème pour lui faire prendre la forme que je voulais. Dans le fond, les pouvoirs des soulbreakers et des élémentaristes étaient pratiquement pareils... Les premiers avaient besoin d'une arme pour canaliser ce qu'ils appelaient leur « énergie » tandis que les seconds pouvaient se servir des éléments à leur guise. J'étais pratiquement persuadé que c'était de la force mentale que les soulbreakers utilisaient, tout comme nous. Ils avaient juste appelé ça autrement... Il y avait beaucoup de choses qui me semblaient trop bizarres pour n'être que des coïncidences. Je m'entraînai un peu à tenter de contrôler la matière qui composait les murs avant de lire les journaux que j'avais rapporté. Je commençai par celui d'Alvius Pengate.

Le lendemain, après le repas de midi, je rejoignis monsieur Vergez dans la cour centrale pour qu'il m'apprenne à utiliser les pouvoirs de mon épée. Il fut étonné que je connaisse les bases et en profita pour aller plus vite dans son enseignement. Je sortis de ce mini-entraînement bien fatigué et enchaînai directement avec l'entraînement normal. Inutile de dire que le soir j'étais complètement épuisé. Je me forçai quand même à faire les exercices avec mon épée et avec les matériaux du mur. Après tout ça, je n'eus ni la force ni le courage de continuer à lire le journal de ce Alvius...

Ce régime continua jusqu'au samedi matin. J'étais vraiment content de devoir faire cette pseudo-mission. Le départ était prévu à dix heures donc nous avions une « grasse matinée ». Cependant l'heure du repas n'avait toujours pas bougé donc il fallait quand même se lever si on ne voulait pas sauter le petit-déjeuner. Autant dire que c'était un jour normal... Malgré tout, je décidai de dormir ce matin-là et de ne pas aller manger. Ça me permit de récupérer un peu de cette semaine infernale.

Quand mon réveil sonna à neuf heures et demie, je me levai paresseusement avant de partir prendre une douche bien chaude. Le temps que je remonte pour préparer mon sac et que je redescende, il était temps de partir. Monsieur Vergez fit l'appel pour vérifier qu'il n'y avait pas de retardataire avant de nous déclarer :

- Ce stage est important pour vous comme pour nous ! L'image de notre base est en jeu donc comportez-vous convenablement, soyez respectueux et tout ira bien ! Des questions ?

Comme tout le monde resta silencieux, il poursuivit :

- Dans ce cas, nous pouvons y aller. Le bus nous attend sur la route en contrebas.

Nous sortîmes de la base et descendîmes le chemin d'un pas rapide. Il avait l'air pressé que nous partions. D'ailleurs, je ne savais même pas où nous allions...

Je m'assis dans le fond dans le fond du bus, comme à mon habitude. Natasha vint s'asseoir à côté de moi à ma grande surprise. Monsieur Vergez s'entretint un moment avec le chauffeur avant de parler brièvement au chef de base qui nous accompagnait. C'était le plus jeune d'entre eux mais aussi le plus sévère d'après ce qu'on m'avait raconté. Son aspect ne faisait que le confirmer. Il avait un visage austère qu'aucun sourire ne venait jamais illuminer, une coupe militaire et des yeux gris acier. On le surnommait monsieur Bill, mais je ne savais pas d'où lui venait ce surnom.

- Tu sais où est-ce qu'on va ? demandai-je à Natasha.

- Pas du tout mais je pense qu'ils vont bientôt nous le dire.