Chapitre 38

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Le soleil se leva. Le spectacle valait le coup d'œil mais je ne parvenais pas à m'y intéresser. Je n'arrivais pas à me dire que tout ce qui était autour de moi était réel. Ce n'était pas possible, sinon Alex et mes parents seraient toujours en vie... J'étais en train de perdre complètement pied avec la réalité...

Quelles raisons de vivre me restaient-ils désormais ? Je n'avais plus de famille et j'avais tué mes amis... On ne pouvait faire pire... Je continuais ma longue chute dans les ténèbres. Tout à coup, je me rappelai que je n'avais toujours pas vengé mes parents. Je m'accrochai à cette idée. Avant de mourir, je devais les venger, quoi qu'il m'en coûte.

Un long moment passa, je n'aurais su dire combien exactement mais au moins plusieurs jours s'étaient écoulés. La douleur commença enfin à s'estomper. Quand je tentai de me lever, tous mes muscles protestèrent. Je n'avais pas bougé depuis trop longtemps... Une faim monstrueuse me dévorait le ventre. J'étais littéralement affamé ! Avant d'aller à la cantine, j'allumai mon portable. Je vis que Joy m'avait envoyé de nombreux messages. Tant pis, j'y répondrai plus tard.

Lorsque je sortis, il faisait nuit noire. Il était quelle heure au juste ?! Oh et puis tant pis, il fallait avant tout que je mange quelque chose si je ne voulais pas m'évanouir.

La cantine était déserte, ce qui n'était pas très étonnant étant donné l'heure qu'il devait être. Je fis un tour dans les cuisines et dévorai tout ce qui me tomba sous la main. Quand j'eus fini de tout dévaliser, j'avais l'impression que mon estomac allait exploser et que mon ventre avait doublé de volume. Maintenant que j'étais repu, il était temps d'aller dormir. J'étais épuisé d'être resté éveillé aussi longtemps...

Mes rêves furent hantés par le visage d'Alex mourant qui réclamait vengeance. J'avais beau lui dire que je le ferai, il continuait de me supplier en me regardant durement. Quand il partit enfin, mes parents vinrent le remplacer.

Mon réveil sonna. Après une nuit pareille, j'étais vraiment de très mauvaise humeur. D'après mon portable, nous étions lundi. J'hésitai à aller au lycée. Qu'est-ce que j'avais à y faire ? Je savais bien que ça m'avait plu les derniers jours que j'y avais passé mais je n'avais plus vraiment envie d'y retourner... Trop de choses étaient arrivées pour que je puisse m'y intéresser de nouveau... De toute façon, je ne pourrais pas partir m'occuper du père d'Emma tout de suite, je n'avais pas encore assez récupéré pour ça...

J'arrivai en retard au lycée. Je me dépêchai d'aller à ma salle. Quand j'entrai, je présentai mes excuses au professeur qui les accepta de bon cœur sans me demander de mot d'absence. J'allai m'asseoir comme à mon habitude à côté de Joy.

- Où t'étais passé ? me demanda-t-elle.

- J'étais malade, répondis-je évasivement.

Je ne mentais pas vraiment en lui disant ça mais je ne lui racontais pas toute la vérité non plus... Elle ne me posa pas d'autres questions et suivis attentivement le cours. J'en fis de même. Devant moi, j'entendis l'un des deux garçons prononcer le mot soulbreaker. Je me concentrai sur leur discussion pour voir si je ne pouvais pas obtenir des nouvelles récentes sur le conflit.

- ... Ils l'ont complètement détruite ! chuchota le premier.

- Moi je pense qu'il n'y en avait pas plus de deux !

- Impossible ! T'as vu ce qu'il en restait ?! Il fallait qu'ils soient au moins quatre pour faire ça !

- Mais non...

De quoi est-ce qu'ils parlaient ? Je ne comprenais rien... Quand Joy remarqua mon intérêt pour leur discussion, elle reporta son attention sur sa feuille pour continuer d'écrire et me demanda :

Histoire d'un élémentariste 1 - RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant