Histoire d'un élémentariste 1 - Renaissance

Chapitre 39

Une fois en l'air, je créai un super-tunnel de niveau sept puis partis à toute allure. Au bout d'une heure de vol, je reconnus des paysages qui m'étaient familier. Je m'approchais de l'endroit où j'avais toujours vécu jusqu'à ce jour maudit. Une dizaine de minutes plus tard, je me posais dans ce qu'il restait de mon jardin.

La maison était toujours là mais il n'en restait que des ruines noircies. Il était étonnant qu'ils ne l'aient pas rasé pour en construire une autre par-dessus. Tous les moments agréables que j'y avais vécu me revinrent en mémoire. Comme mon ancienne vie me manquait... Je regrettais presque d'avoir obtenu mes pouvoirs d'élémentaristes...

Je restai là à ressasser tous mes vieux souvenirs. Je repartis lorsque j'en eus marre de me morfondre dans mon passé. Il était temps de faire ce pour quoi j'étais revenu.

Je me dirigeai d'un pas sûr vers la maison d'Emma. À l'heure qu'il était, elle devait sûrement être en cours. Mon impatience grandit au fur et à mesure que j'avançais jusqu'à ce que je ne puisse plus supporter de marcher. J'avais hâte d'en finir avec cette histoire pour pouvoir tourner la page. Je m'envolai de nouveau.

J'entrai dans le salon de leur maison sans faire de bruit en passant par la baie vitrée que je n'eus aucun mal à ouvrir. Avec des pouvoirs comme les miens, les choses devenaient beaucoup plus simples. Je m'assis dans l'un des fauteuils et pris mon mal en patience. Il ne me tardait plus qu'une chose : en finir une bonne fois pour toute !

Au bout d'un moment qui me parut une éternité, j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir. Il était temps, je n'en pouvais plus d'attendre... Contrairement à ce que je m'attendais, ce ne fut pas le père d'Emma qui fit irruption dans la pièce mais Emma elle-même, suivie par Mathias. Elle était encore plus belle que dans mes souvenirs. Quant à Mathias, il s'était coupé les cheveux, ce qui lui donnait un air de dur à cuire.

Lorsqu'ils me virent, leurs yeux s'écarquillèrent. Je n'avais pas prévu de tomber sur elle et encore moins sur Mathias. Que faisaient-ils ensemble ?

- Mathias, Emma, enchanté de vous revoir ! leur lançai-je ironiquement.

- Akio ? Mais, tu n'es pas mort ?! s'étonna-t-elle.

- Mort ? Je crains que non... C'est ton père qui t'a dit ça ?

Mathias se jeta sur moi. Je n'eus aucun mal à le maîtriser en le plaquant au sol avec l'air. Il se débattit avant de se calmer, comprenant que ça ne servait à rien.

- Tu n'es qu'un lâche ! me cria-t-il, fou de rage.

- Et pourquoi ça ? lui demandai-je calmement.

- Parce que t'es devenu un de ces enfoirés élémentaristes ! me cracha-t-il.

- Comme si je l'avais choisi... Et pourquoi les détestes-tu tant d'ailleurs ?

- Ils ont tué mon oncle ! Ils mériteraient tous de crever dans les pires souffrances, tous autant qu'ils sont !

Je m'approchai de lui et lui dis :

- Hé bien moi je déteste les soulbreakers parce qu'ils ont tué ma famille. Et toi dans tout ça ? Tu ne t'es jamais demandé pourquoi je m'étais interposé entre toi et la boule de feu que t'avais envoyé Damien ? Tu ne t'es jamais dit que si je n'avais eu mes pouvoirs d'élémentariste, tu serais mort depuis longtemps ? Bien sûr que non ! Tout ce que tu voyais en moi n'était qu'un monstre... Tu étais mon meilleur ami et tu m'as tabassé le soir même sous prétexte que j'étais soi-disant devenu l'un des leurs. Et après c'est moi le monstre ? Je me demande comment tu fais pour encore oser te regarder encore dans un miroir...

Tous mes sentiments refoulés refirent surface. Mathias, mon meilleur ami, celui qui n'avait pas hésité à venir me frapper avec d'autres « amis » sous prétexte que j'étais devenu différent. Une belle ordure. Je lui donnai un coup de pied dans les côtes. Il grogna de douleur.