Chapitre 35

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Dix jours passèrent mais je n'obtins toujours aucune réponse... L'entraînement intensif que notre groupe subissait avec le groupe 2 était infernal. Nous passions nos journées à nous entraîner. Le seul avantage dans tout ça est que je n'eus pas besoin de faire la punition. Cependant, en prenant un peu de recul, je me dis qu'il aurait mieux valu que je la fasse plutôt que de subir cet entraînement atroce.

Pendant cette période, Alexis – qui faisait partie du groupe 2 – et moi étions devenus beaucoup plus proches que nous ne l'étions avant que Natasha ne meure. Comme quoi, si deux personnes partagent la même « souffrance », elles finissent toujours par se rapprocher.

Lorsque nos deux groupes terminèrent leur journée, la nuit était déjà tombée depuis un long moment et le dîner avait sans doute déjà été servi. Le dernier repas chaud que j'avais mangé datait d'environ une semaine.

Quand je revins dans ma chambre après avoir pris ma douche, je me posai la question de savoir si ça valait la peine que je m'entraîne un peu ce soir. Quelqu'un frappa à ma porte, me donnant ma réponse. J'allai ouvrir à Alexis. Depuis quelques soirs, il venait et nous parlions de tout et de rien. L'absence de Yoann ne se faisait presque plus ressentir.

- Tu ne penses pas qu'ils y vont un peu fort avec cet entraînement ? lui demandai-je, changeant complètement de sujet.

- Je ne pense pas. Ils nous entraînent aussi durement pour que nous ayons plus de chances de survie lorsque nous serons dans la bataille.

- Et ça te paraît pas anormal qu'on nous envoie à la guerre alors qu'on n'a même pas dix-huit ans ?

- Pas vraiment... En venant ici, j'ai accepté tout ce qui était lié de près ou de loin à la vie de soulbreaker.

- Mais on n'est même pas encore des soulbreakers !

- Je pense qu'ils vont nous faire passer le test pour qu'on soit intégré dans leur ordre à la fin de l'entraînement.

- Génial ! Comme ça nous pourrons mourir soulbreaker au lieu de simplement mourir en étant futur soulbreaker !

- Tu devrais être un peu plus fier qu'ils nous aient choisis. Même si tu ne vois que le mauvais côté de la chose pour le moment, plus tard tu verras peut-être que grâce à ça nous allons monter en grade beaucoup plus rapidement à l'intérieur de l'ordre des soulbreakers.

- Si on survit.

- Bien entendu.

Je baillai.

- Je vais aller me coucher, je suis fatigué... lui dis-je.

- Moi aussi. À demain !

- Bye !

Un peu plus et j'aurais dormi debout. Je n'avais jamais essayé mais je doutais que ce soit très confortable... J'eus tout juste le temps de m'allonger sur mon lit avant de m'endormir, complètement épuisé.

Nouveau réveil très matinal. Le soleil n'était pas encore levé que nous étions déjà retourné à l'entraînement. Alex ne m'avait toujours pas répondu. Je me demandais encore s'il allait daigner m'envoyer un message un jour pour me tenir au courant de ce qu'il comptait faire. Enfin, s'il comptait faire quelque chose bien sûr...

Lorsque les autres élèves furent debout, nous allâmes les rejoindre pour prendre notre petit-déjeuner avant de repartir aussitôt à l'entraînement. Comme toujours, les chefs de base étaient tous là pour nous donner des conseils ou nous punir si nous faisions mal un mouvement qu'ils venaient de nous apprendre. Ils ne cessaient de nous répéter qu'un élémentariste ne nous ferait pas de cadeau et qu'il nous tuerait au moindre faux pas que nous ferions. Je ne savais pas vraiment si c'était vrai mais j'avais presque envie de le croire à force de l'écouter. Ça me paraissait être du bourrage de crâne plus qu'autre chose... Vivement que tout ça se termine !

Histoire d'un élémentariste 1 - RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant