Chapitre 30

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Je passai l'une des semaines les plus difficiles de ma vie. En plus des cours, je fus de corvée de toilettes pour être arrivé en retard à pratiquement tous les cours – à cause de Yoann. Je comprenais maintenant pourquoi personne ne voulait être puni... Heureusement pour moi, la punition ne dura qu'un jour.

À chaque fin de journée, quand je m'allongeais sur mon lit, je m'endormais dès que ma tête touchait l'oreiller pour ne me réveiller que le lendemain matin lorsque la cloche sonnait. À cause de ça, je ne pus commencer ma lecture du journal de Damon Trival ni poursuivre mes entraînements du soir bien que celui concernant le maniement des pouvoirs de mon épée ne me servent plus à rien vu les cours qu'on recevait les après-midi...

Lorsque vint le dimanche de la compétition, j'étais presque totalement habitué au régime infernal auquel nous étions soumis. Au petit-déjeuner, monsieur Daimeraut nous fit un discours sur le courage et l'honneur de participer à ce concours qui allait se dérouler à partir de treize heures – même s'il fallait être présent dans la cour intérieure trente minutes avant le début pour vérifier qu'il n'y avait pas d'absents. Conclusion : pas d'entraînement collectif ce matin. Comme quoi, ce genre d'événements avait du bon !

Même si je n'avais aucune chance de le gagner – en plus du fait que je n'avais pas envie de le gagner –, je trouvais ça sympathique. Je profitai donc de ma matinée pour me reposer. Yoann vint me réveiller pour qu'on aille déjeuner. Pour une fois je pus prendre tout mon temps pour y aller.

- Tu te sens comment ? s'enquit-il.

- Reposé...

- Tu m'étonnes ! T'en as bien bavé en tout cas !

- Il me tardait que cette semaine se termine...

- T'en fais pas, demain ça recommence ! Si ça peut te rassurer, j'ai mis un mois avant de m'y faire.

- J'espère que ça ira plus vite pour moi...

- Tout est possible. J'étais plus jeune que toi lorsque j'ai intégré le groupe, donc je pense que d'ici deux à trois semaines tu pourras suivre le rythme sans problème.

Au tournant d'un couloir, nous croisâmes Lou. Yoann l'embrassa puis elle vint me saluer à mon tour.

- Alexis et Jonathan ne sont pas là ? s'enquit Yoann.

- Non, ils sont déjà à la cantine, répondit-elle en me jetant un regard inquiet.

- Pas grave, allons les rejoindre, proposai-je.

- De toute façon on va au même endroit qu'eux, donc on va forcément les rejoindre ! T'es pas très logique quand tu t'y mets ! plaisanta Yoann.

Je souris à sa blague. Il avait vraiment le don pour relativiser les choses et plaisanter, même si ça se retournait souvent contre lui...

Comme il n'y avait plus de places de libres à côté de Jonathan et Alexis, nous nous installâmes à une autre table. Ne pas sentir un regard accusateur pointé sur moi pendant toute la durée du repas me fit beaucoup de bien.

Monsieur Daimeraut se leva et déclara :

- Comme je vous l'ai déjà dit ce matin le concours commencera à treize heures, c'est à dire dans une heure. Cependant, soyez présent trente minutes avant dans la cour intérieure pour que nous fassions faire l'appel. Je tenais aussi à vous dire...

- C'est moi ou il répète exactement la même chose que ce matin ? nous demanda Yoann à voix basse.

- Non, il répète bien la même chose, lui répondit Lou.

- Il doit se faire vieux... dis-je.

- Tu veux dire depuis qu'il a dépassé la centaine ? me demanda Yoann en me faisant un clin d'œil.

Histoire d'un élémentariste 1 - RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant