Chapitre 37

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Le lendemain matin, après avoir été réveillé par la lumière du soleil, je partis manger à la cantine. L'ambiance avait complètement changé par rapport à ce qu'elle était avant mon départ. Tout le monde paraissait plus sérieux, comme s'il fallait être vigilant à chaque instant. Je remarquai aussi qu'il y avait moins de gens qu'avant mon départ.

En écoutant les conversations autour de moi, je parvins à glaner quelques informations et elles n'étaient pas très bonnes : même si les élémentaristes avaient beaucoup moins de pertes que les soulbreakers, ils semblaient en plus mauvaise posture à cause de leur grande infériorité numérique.

Je n'en appris pas beaucoup plus. Je ne me sentais pas concerné par ce conflit. En fait, je n'arrivais plus vraiment à me sentir concerné par quoi que ce soit...

Je sortis dès que j'eus fini de manger. Ne sachant trop quoi faire, je me dirigeai vers la maison qu'Alex et moi occupions. Je me ravisai en cours de route. Je ne voulais plus y retourner...

Je tournai en rond pendant un long moment avant de finir par m'asseoir sur la colline qui surplombait la base. Je sortis mon épée et la contemplai une fois de plus. J'activai ses pouvoirs. Je fis apparaître un petit serpent qui s'enroula autour de la lame puis je fis un aigle que je fis voler autour de moi. Quel dommage que la flamme doive rester en contact avec la lame pour que je puisse la contrôler...

Tout à coup, j'entendis quelqu'un courir vers moi. Je me retournai juste à temps pour voir Ambre me sauter dessus.

- Akio ! Si tu savais comme tu m'as manqué !

Je commençais à manquer d'air ; elle était en train de m'étouffer à me serrer aussi fort ! Je me libérai de son étreinte et inspirai un grand coup.

- Salut ! Tu vas bien ? lui lançai-je en essayant de paraître de bonne humeur.

- T'aurais pu me dire que t'étais rentré ! bougonna-t-elle.

- Je ne suis rentré qu'hier soir.

- Mais tu aurais quand même pu passer me voir.

Elle commençait à m'énerver avec son comportement de gamine pourrie gâtée... Elle ne pouvait pas comprendre que le monde ne tournait pas autour d'elle, que je n'avais pas forcément envie de la voir ?

- Sans doute, mais je n'avais pas envie de te voir.

Je m'attendais à ce qu'elle me dise que j'étais un égoïste ou qu'elle s'énerve avant de partir bouder mais pas du tout. Au contraire, elle me regarda d'un air grave.

- C'était vraiment si horrible ? me demanda-t-elle d'un air inquiet.

Comme d'habitude son père lui avait sans doute tout raconté...

- Qu'est-ce qu'il t'a dit ? m'enquis-je.

- Il m'a expliqué ce que tu as dû faire. Ça n'a pas était facile j'imagine.

Pas facile ? Elle ne savait même pas de quoi elle parlait ! Je sentis la colère remonter au fond de moi, mais il était hors de question que je la laisse sortir. Pas ici en tout cas...

- Akio... Tes yeux ! me lança-t-elle.

Je sentis des larmes couler sur mes joues. Il était inutile que je vérifie, rien qu'à voir son visage, je savais que c'étaient des larmes de sang. Moi qui espérais que ça ne serait que passager...

- Tu ferais mieux d'aller à l'infirmerie.

- Ne t'en fais pas, ce n'est rien... Ça va finir par passer.

- Si tu le dis...

Elle ne parut pas très convaincue.

- Tu veux faire quelque chose aujourd'hui ? me demanda-t-elle pour changer de sujet.

Histoire d'un élémentariste 1 - RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant