(Réécriture) Reality - Tome 3 - Abby et son Prince Charmant...

08 - Step In The Right Direction

PDV d'Abby

Ne voulant pas miser uniquement sur un seul cheval, de peur de se retrouver le bec dans l'eau, Max avait préconisé que l'on trouve un deuxième artiste à soumettre à Charles. Non pas que notre foi envers Sidney avait faibli, c'était même tout le contraire, mais vu qu'il avançait extrêmement bien, nous avions reconsidéré notre idée de départ, autrement dit dénicher deux artistes de sexe différent. Même si ça allait nous donner deux fois plus de travail, nous tenions à la parité homme/femme. Et puis, en toute honnêteté, c'était loin d'être une corvée lorsqu'on soutenait un artiste plein de talent.

Oui,Sidney a su nous redonner totalement foi en notre travail.

Cette fois, ce fut Max qui fut le plus rapide à me soumettre le profil d'une jeune femme d'une vingtaine d'année. Le morceau qu'il me fit écouter était plutôt sympa. Sa voix était agréable et juste. Les paroles avaient du sens et étaient bien choisies, vu le thème ultra classique abordé. Elle jouait aussi de la guitare pour accompagner sa voix et l'ensemble rendait bien.

La première approche fut donc bonne. Il n'y avait plus qu'à se lancer dans quelques recherches plus approfondies pour en apprendre un peu plus sur elle.

-Comment s'appelle-t-elle ? Demandai-je en me tournant vers mon pc,prête à saisir son nom dans la barre de recherche Internet.

-Amy Jo, répondit Max, visiblement heureux d'avoir eu mon approbation. C'est une amie du fils d'Helen. Une petite qu'elle aime beaucoup et à vrai dire, c'est elle qui m'a demandé si on pouvait au moins écouter l'une de ses chansons pour ensuite la soumettre au boss. Évidemment, tu gardes ça pour toi, ajouta-t-il, un ton plus bas.

-Entendu, acquiesçai-je aussitôt. Mais pourquoi elle ne l'a pas fait directement ? M'étonnai-je tout de même. Elle est son assistante...rien de plus simple pour l'approcher à n'importe quel moment, non ?

-Ce n'est pas son genre, expliqua-t-il avec un sourire compréhensif.C'est une vraie mère protectrice, mais qui préfère rester dans l'ombre. Elle se dit que si Charles choisit Amy sans qu'elle soit proposée par son assistante personnelle depuis plus de 25 ans, ça prouvera qu'elle en vaut vraiment la peine. Ce sera une sorte de reconnaissance envers le véritable talent de cette jeune artiste.Sinon, il pourrait persister des doutes sur l'objectivité de ce choix, ce qui pourrait poursuivre Amy tout le long de sa carrière,si carrière il y a. Tu connais les journalistes ?

Max avait posé cette question de façon purement rhétorique, mais elle fit drôlement écho en moi. Oh oui, je connaissais les journalistes,oh oui, je savais à quel point ils pouvaient faire mal... et si la façon de procéder d'Helen m'avait au premier abord paru incongrue, je comprenais mieux. Et puis, après tout, à chacun ses valeurs et ses principes. Qui étais-je pour juger ? Elle me faisait un peu penser à ces justiciers dans les comics, qui font le bien sans que personne ne connaisse leur véritable identité. Et puis, je n'allais pas me plaindre, elle nous offrait sur un plateau une artiste pleine de talent.

Enthousiaste à l'idée de découvrir une nouvelle pépite, je proposai à Max de la contacter pour la rencontrer. Il me rappela gentiment que vu que j'avais fait quasiment tout le travail avec Sidney, il serait juste que je le laisse faire à son tour. N'ayant rien à objecter,j'approuvai son idée. Il allait se charger de la première prise de contact. Puis je la rencontrerai et tout comme avec Sidney, et nous lui demanderons de nous jouer un ou deux morceaux en live. A partir de là, nous pourrons l'aider à préparer sa démo puis la soumettre à Charles.

Nous étions déjà mardi et la deadline était pour le lundi suivant,lors du briefing de début de semaine. Autant dire qu'il était nécessaire qu'on se partage les tâches si on voulait tout boucler à temps. J'allais donc continuer avec Sidney, le temps que Max finisse les premières étapes avec Amy Jo. Puis, je l'aiderai pour sa démo.En attendant, je devais finaliser celle de Sidney. Autant dire que nous avions du pain sur la planche pour un bon mois de boulot en seulement six jours.