12 - Wind of change - Part 1

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PDV Abby

Max était finalement reparti bosser.

Il avait préféré fuir les questions de Sidney de peur sans doute d'en dire trop et de me voir exploser. J'étais toujours en colère contre lui et il me faudrait au moins une bonne nuit de sommeil pour redescendre de mes petits poneys. La pilule Tyler/Will avait du mal à passer, ses mensonges aussi. Et même si d'une certaine façon nous étions quitte, car moi aussi je lui avait menti par rapport à Noah, je trouvais quand même que la portée de ses non dits étaient un peu plus grave. En même temps, c'était un peu de ma faute. J'avais toujours tendance à idéaliser les gens autour de moi, sans jamais voir leur côté obscur. Max en avait un, comme tout le monde, comme moi même, c'était ainsi. Et malgré le tsunami de sentiments qui faisaient rage au fond de moi, une petite partie de moi le comprenait malgré tout. Il avait eu un coup de cœur musical et avait voulu aller au bout. J'aurais sans doute fait pareil pour Sidney...

Je suis en colère, mais mon cœur lui a déjà pardonné au fond...

Sidney, de son côté, avait compris tout seul qu'il était préférable de ne pas poursuivre sur cette voie dangereuse et avait tout naturellement changé de sujet. Je profitai de ce moment de répit pour lui proposer de le conduire chez lui histoire qu'il récupère quelques affaires pour s'installer à l'appart . Arrivés en bas de chez lui, il me demanda de l'attendre dans la voiture, prétextant qu'il n'en avait pas pour longtemps. Il me pria cependant de fermer les portières pendant son absence avant de disparaître dans l'allée de son immeuble. Même si le quartier n'avait pas l'air si mal famé que ça, étant de nature prudente lorsqu'on me mettait en garde, je m'exécutai en sondant la rue du regard. Pour passer le temps, je me calai au fond de mon siège et scrutai mon environnement. Il fallait reconnaître que les immeubles étaient sales et mal entretenus. Les façades défraîchies laissaient quelque fois apparaître des fenêtres condamnées ça et là par des planches de bois clouées en croix. L'entrée semblait être vraiment vétuste, les escaliers, jonchés de détritus, étaient en partie cassés et quelques buissons moribonds les encadraient. L'ensemble donnait une impression d'abandon qui me serra le cœur.

Espérons que l'intérieur soit en meilleur état...

J'avais envie d'en voir plus. De voir son appartement, ses effets personnels afin de mieux le connaître. Ce fut ce besoin impérieux qui me poussa à sortir de la voiture pour me diriger vers son immeuble, sans réfléchir plus longtemps. L'aspect extérieur ne fut hélas que le préambule de qui m'attendait à l'intérieur. La crasse formait une couche épaisse et noirâtre sur les marches en bois sombre de l'escalier menant aux étages. Les boîtes aux lettres étaient quasiment toutes défoncées sans doute à coups de poing ou de barres en fer. De nombreux tags noircissaient les murs d'insultes ou de dessins obscènes. L'odeur d'urine était si aigre et si présente que je dus contrôler un haut le cœur en pénétrant dans le hall.

Un peu abasourdie de penser que des gens soient obligés de vivre ici, d'imaginer que Sid puisse vivre ici, j'entrepris de monter l'escalier d'un pas discret, mais néanmoins rapide, pour continuer mon exploration.  Au premier étage, je surpris un type à moitié allongé sur les marches, entrain de comater, l'aiguille de sa seringue encore plantée dans sa veine. Une fois le choc passé, je pris sur moi de tout de même contrôler visuellement sa respiration, histoire de me rassurer et de me tenir prête à dégainer mon téléphone pour appeler les secours, au cas où. Son shoot avait dû être sacrément puissant, car il n'avait pas l'air d'avoir fini son élévation. Ses yeux bougeaient dans tout les sens sous ses paupières closes. Mais au moins,tout allait bien pour lui. Enfin... tout allait au mieux au vu des circonstances.

Je repris donc mon ascension, à la recherche de l'appartement de Sidney. Au 2e étage, ce furent des cris en Espagnol qu'une femme poussaient qui attira mon attention. Un homme lui répondit en hurlant à son tour. Puis, j'entendis un bruit sourd d'une chute au sol. Je fis un bond sur place et me tétanisai à l'idée que cet homme ait pu frapper cette femme. Je fis un deuxième bond lorsque j'entendis un grand fracas contre la porte. Je courus me cacher sur le demi palier du dessus et continuai à observer ce qui allait se passer, plus curieuse qu'effrayée. Je me penchai un peu pour mieux voir la porte d'où provenait ces bruits. Celle-ci s'ouvrit brutalement sous les cris toujours hystériques de la femme. Un type, qui semblait être son fils, en sortit sous la menace d'un torchon de cuisine. Il s'excusait pour ce qu'il avait fait, sous les assauts de sa mère. Je ne comprenais pas tout le détail de leur conversation, mais apparemment le grand gaillard avait dû faire une connerie qui avait mis sa mère dans tous ses états. J'esquissai un sourire, légèrement amusée de voir ce type aussi haut que large se faire mater par ce petit bout de femme d'à peine 1m50 pour 45 kilos tous mouillés. Le fils n'osait visiblement pas se rebeller et craignait sa mère. Je dois avouer que ça faisait du bien de voir que le respect existait toujours, de voir ce golgoth redevenir un petit garçon craignant la correction que pourrait lui infliger sa mère.

(Réécriture) Reality - Tome 3 - Abby et son Prince Charmant...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant