(Réécriture) Reality - Tome 3 - Abby et son Prince Charmant...

14 - Through Glass - Part 2

Le chemin jusqu'à chez moi fut lourd. La musique m'agaçait tout autant que les cons qui roulaient mal devant moi. Ma tête était comme serrée dans un étau, harcelé par des dizaines de réflexions se bousculant à l'intérieur. Bon sang, pourquoi tout avait dérapé de la sorte ?

Tyler, Max et Noah me suivaient, chacun dans leur voiture, probablement entrain de se poser les mêmes questions que moi. Nous nous retrouvâmes tous devant mon appartement. Nul ne parlait, bien trop absorbé par ses pensées. A croire qu'il s'agissait de notre seule fonction encore en marche depuis l'entretien désastreux.

Sidney nous attendait impatiemment dans le salon. Il essayait de jouer quelques accords à la guitare. Mais au son que faisait celle-ci, il était évident qu'il n'en était pas encore capable. Il fallait juste qu'il soit patient.

- Eh ben, vous rentrez tôt, dit-il de bonne humeur.

Je le regardai droit dans les yeux et il comprit de lui même la gravité de la situation. Son visage s'assombrit et son regard se posa sur chacun d'entre nous. Lorsqu'il arriva au tour de Noah, celui-ci lui adressa un timide sourire.

- J'ai eu la même réaction que toi en allant les voir dans leur bureau, expliqua Noah en s'approchant du canapé pour s'asseoir au côté de notre artiste.

- Quelqu'un veut boire quelque chose ? Demandai-je doucement en me dirigeant déjà vers la cuisine.

Je ne leur laissai pas le temps de répondre et entrai dans la pièce précipitamment. J'avais besoin de m'isoler encore un peu. Le temps du trajet n'avait pas suffit à me faire redescendre en pression.

Will ne tarda pas à me rejoindre. Il me proposa son aide l'air de rien. Et sans attendre ma réponse, il s'activa tout seul. Ainsi, je l'observais entrain de préparer du café pour tout le monde. Mais je le connaissais suffisamment pour savoir ce qu'il avait en tête. Il venait s'assurer que j'allais bien. Que je n'étais pas en train de péter un câble toute seule en me tapant la tête contre un mur pour calmer mon esprit en ébullition.

Mais que s'imaginait-il ? Qu'il avait gardé ce pouvoir sur moi ?

Si je devais me montrer honnête, il n'avait pas tout à fait tord pour ce qui est de l'envie de me taper la tête contre quelque chose. Mais en ce qui concerne sa présence apaisante, c'était une toute autre histoire. Car bien au contraire, en sa présence j'étais plus tendue.

- Pourquoi m'as-tu pas laissé dire à Max que je t'avais demandé de refuser ? Demandai-je en prenant soudainement la parole, brisant le silence qui régnait jusqu'à présent.

- Parce que cela ne le regarde pas, répondit-il tout simplement.

- Là je ne suis pas d'accord avec toi. Bien sûre que ça le regarde.

- Écoute, cela n'aurait fait que compliquer ta relation avec lui. Et personne n'a besoin de ça maintenant, crois-moi.

- Maintenant ? Tu veux dire sur le coup. Car là dois-je te rappeler que je n'ai plus rien à perdre.

- Fais-moi confiance et oublie cette histoire. J'ai entendu ce que tu avais à me dire mais tu n'as pas pour autant influé dans ma décision. Comme je l'ai dit tout à l'heure, j'étais méfiant et déjà réticent. Demain et plus que jamais, vous aurez besoin l'un de l'autre. Alors ne gâche pas tout en voulant soulager ta conscience.

Il me prit alors dans ses bras et me serra doucement. Ce geste était si naturel qu'il symbolisait rien d'autre qu'un vieux réflexe. Cela me rappela toutes les fois où il l'avait fait pour m'embrasser parla suite. Il y a quelques années, je me serais jetée dans ses bras,m'imprégnant de son odeur tout en me pressant contre son torse. Mais aujourd'hui tout était différent et sur le coup, j'eus un mouvement de recul. Le temps s'était comme arrêté pour moi. Je restais là immobile, le regard dans le vague. Son parfum m'avait enivré, j'étais foutu ! Je n'avais jamais résister à son parfum. Mais tout était très clair dans ma tête et il n'était pas questions que je me laisse tenter par une relation avec lui.