15 - I Don't Want a Lover

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Une fois arrivés à l'hôpital, Sidney fut tout de suite pris en charge comme la première fois. La gentille infirmière nous reconnut aussitôt. Tout en souriant pour me rassurer, elle s'approcha de moi pour me saluer tandis que l'on emmenait Sidney se faire recoudre. Elle me rassura en me disant que ça ne devait être que quelques points qui avaient lâché mais qu'elle me le confirmerai dans quelques minutes. Et me voilà à nouveau dans cet hôpital à me faire du mouron pour Sidney. J'avais conscience que c'était rien mais je n'arrivais pas freiner mes angoisses souvent inutiles. Et tandis que je me rongeai les ongles, Will s'assit sur le siège à côté de moi. Rapidement et sûrement agacé par le bruit de mes dents, il me prit la main et la tint fort dans la sienne. Je tentais de me reprendre et de me détendre un peu. A nouveau le problème du règlement de la prochaine facture s'imposa dans mon esprit. Je devais trouver de l'argent et très vite. J'étais quasiment sur la paille et au chômage. Sans compter que ma fierté m'empêchait de demander à nouveau de l'aide à Will.

L'idée de vendre une interview à un journal me revint en tête. A l'époque de notre rupture, certains m'avaient proposé des sommes pharamineuses, à la limite de l'indécence, pour obtenir mon ressenti sur ma relation avec Tyler. J'avais pris grand soin de les envoyer chier en bonne et due forme. Mais aujourd'hui, je devais me résigner à faire machine arrière et revoir mon avis sur le sujet. Le fait de livrer une partie de ma vie, et surtout celle là, me répugnait toujours autant mais l'enjeu financier était bien différent. Sidney avait vraiment besoin de moi pour s'en sortir. L'enjeu valait bien ce sacrifice... Après rien ne m'obligeait à livrer la vérité sur mon passé. Je n'avais qu'à leur raconter ce que je voulais, personne ne pourrait vérifier...

Étant au pied du mur, je me résignai à sortir ma tablette pour envoyer un mail à quelques journalistes qui m'avaient déjà contacté. Chaque mot que je saisissais sur mon clavier était comme un clou de cercueil que j'enfonçai moi-même.

La gentille infirmière m'interrompit avec douceur. Malgré son sourire, je compris son malaise à travers son regard. Elle venait pour le nouveau problème de paiement de la facture. Avec un timide sourire entendu, je me levai pour la suivre jusqu'au bureau d'admission avant de poser ma tablette sur mon siège. Sa collègue me tendit la douloureuse et j'eus un petit vertige en voyant la note finale. Certes elle était moindre que la première, mais je pouvais deviner le couinement de ma carte bleue lorsque la transaction s'effectua. Après l'envoi du mail aux journalistes, j'avais tout intérêt à en envoyer un à ma banquière. Connaissant les journalistes, je n'allais pas tarder à recevoir une réponse pour convenir d'un rendez-vous. Et mon compte allait être vite renfloué. Si je me débrouillais bien dans la négociation sur le prix des révélations, je pourrai même avoir suffisamment pour lui financer une partie de sa rééducation.

Soucieuse par la situation, je retournai m'asseoir à côté de Will. Vendre mon histoire était la seule chose que je pouvais faire. Mais je n'arrivai à m'y résoudre totalement. Mes doigts tapotaient ma tablette posée sur mes genoux. Allais-je arriver à cliquer sur "envoyer"...? J'avais beau me répéter sans cesse que je n'avais pas d'autres choix, j'étais incapable d'aller jusqu'au bout.

- Pourquoi tu stresses comme ça ? Ce ne sont que quelques points qui ont sauté, tenta Will de me rassurer avec douceur.

- Je sais mais j'y peux rien. C'est comme ça car je suis comme ça. Il faudrait que j'apprenne à relativiser, répondis-je en évitant soigneusement de lui révéler mon réel sujet de stress actuel.

- Je trouve que tu as fait d'énormes progrès là dessus, dit-il alors en me prenant les mains pour que j'arrête de les bouger. Tony avait raison tout à l'heure. Tu as pris énormément en confiance en soi. Il y a quelques années tu aurais très mal vécu toute cette histoire avec Charles. Tu te serais énervée puis rendu malade en psychotant pendant des heures. Mais non, j'ai en face de moi une femme mature qui arrive à prendre du recul sur les choses. Ta réaction de tout à l'heure m'a tout simplement scotché.

(Réécriture) Reality - Tome 3 - Abby et son Prince Charmant...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant