37 - Too Much Love Will Kill you

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PDV Abby

Je remerciai nos invités pour leurs applaudissements. Je n'avais jamais chanté devant autant d'inconnus. Leurs sourires auraient pu me faire chaud au cœur, si je n'avais pas eu d'autre préoccupation. Je descendis de la scène d'un pas précipité et remerciai les invités sur mon chemin d'un signe de tête. J'entrai dans la partie des chambres avec l'espoir d'y trouver Sidney et enfin pouvoir lui parler. Je ne savais absolument pas quoi lui dire mis à part que je l'aimais profondément et que j'espérai que ce choix de chanson était motivé par la beauté de celle-ci et non le message qu'elle délivrait. Mais les chambres étaient vides. Je ressortis aussitôt pour tenter ma chance à l'étage. Mon pas se faisait plus rapide, mais pas suffisamment pour attirer l'attention sur moi. Je montai les escaliers qui menait à l'étage et une fois hors de vue de tout le monde en bas, je me précipitai dans mon bureau, puis dans toutes les autres pièces. Mais il n'était pas là. Où pouvait-il être ? Je retournai dans mon bureau pour l'appeler. Je pris mon sac, posé sur ma chaise pour en sortir mon téléphone. Le stress rendait la tâche difficile et je dus me concentrer un instant pour faire arrêter les tremblements de mes mains. Cela fut efficace un bref instant. Du moins, le temps de sortir mon téléphone et de balancer mon sac par terre. Mon attention se porta alors sur une feuille blanche pliée en deux sur mon bureau. L'écriture de Sidney me piqua le cœur. Il se passait quelque chose d'anormale. Je n'étais pas folle bon sang ! J'eus envie de crier de colère. Mais je ne le pouvais pas. Pas sans inquiéter quelques personnes en bas. Je m'effondrai sur ma chaise tout en fixant ce bout de papier où était déjà inscrit mon futur. Je redoutai de comprendre pourquoi il ne me l'avait pas remis en mains propre. Pourquoi il n'était pas là à tout m'expliquer. A me rassurer. Je redoutai découvrir ce qu'il avait prit la peine d'écrire au lieu de me parler. J'eus du mal à me résigner mais le temps pressait. Je devais retrouver Sidney et cette lettre allait peut-être m'aider à comprendre où il était. Du moins, ce fut cette dernière raison qui motiva mon geste. Je saisis la feuille et mon cœur, déjà malmené par le stress, s'arrêta un instant de battre. Puis, il redémarra en trombe, risquant de me tuer au passage. Et après avoir lus ses mots, je souhaitais que mon cœur me lâche dès à présent. Mon souffle me manquait. Ma gorge était si serrée. Mon estomac faisait des bonds dans mon ventre. Cette fois, j'eus envie de crier de douleur. Mais je ne pouvais toujours pas me le permettre. Je laissais la colère prendre le dessus sur la tristesse. Je ne pouvais pas descendre en larmes. Alors quoi de mieux que la colère ! Sidney était parti, en douce. Mais pour aller où ? Je savais qu'il aurait été inutile d'essayer de l'appeler. J'allais devoir user d'un autre moyen pour le trouver. J'attrapai mes clés de voiture gisant sur le sol à côté de mon sac renversé et quittai la pièce à grands pas.

Je descendis en courant pour trouver la mère de Sidney. J'avais jusqu'à présent fait attention de rester discrète mais là j'avais un objectif et me fichais bien du reste. Je fis rapidement le tour de la pièce mais ne la vit nulle part. Tout comme son mari et ses enfants d'ailleurs. Ils avaient dû repartir juste après avoir vu Sidney sur scène. Ils étaient venus pour ça, après tout. A moins qu'ils ne soient partis tous ensembles. Quoi qu'il en soit, il ne pouvait être qu'à deux endroits possibles. Chez Mamie Sophie ou à l'aéroport pour partir avec sa mère. Les deux étaient loin d'ici et à l'autre opposé l'un de l'autre. Je n'avais pas droit à l'erreur. J'allais avoir besoin de l'aide de Tony. Lui ne fut pas difficile à trouver. Il était en compagnie de ma famille, entrain de boire des bières à la santé de ma sœur et de son fiancé. Ils nageaient tous dans le bonheur. C'était beau à voir. Mais ma douleur me priva de ce moment de joie. Je me plantai devant Tony, l'air déterminée. Je lui fis signe de me suivre d'un mouvement de tête. Jenny, à ses côtés, comprit immédiatement qu'il s'était passé quelque chose. Elle ne laissa pas le choix à son mari et le prit par la main pour l'emmener avec moi dehors. La nuit était tombée avec le froid accompagnant de cette saison. Mais peu importait le froid, ma colère et mes angoisses me tenaient chaud.

(Réécriture) Reality - Tome 3 - Abby et son Prince Charmant...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant