(Réécriture) Reality - Tome 3 - Abby et son Prince Charmant...

03 - Killpop - Part 2 - PDV Abby

Les jours passaient et la perle rare restait introuvable.

Au fond, rechercher un bon artiste c'était comme trouver une once d'humanité chez un sociopathe... autrement dit ça relevait du défi ! Mais nous ne nous décourageâmes pas. Nous avions tout à fait conscience que nous étions en phase de rodage et qu'il fallait juste attendre que la machine se lance. L'avantage, c'est que ça nous permettait aussi d'apprendre à nous connaître à travers nos discussions, même professionnelles. Nous débattions souvent sur telle ou telle genre de musique, ou tout simplement de tel artiste. Nos « opinions » étaient souvent les mêmes, mais l'un de nous se faisait toujours l'avocat du diable afin de permettre au débat de s'élever. Lors de ces échanges, même si parfois ils étaient un peu vifs lorsque la fatigue se faisait sentir, aucun de nous ne prenait le dessus sur l'autre en voulant imposer son point de vue. Ainsi, tout ce faisait en bonne intelligence, ce qui n'en était que plus enrichissant.

J'ai vraiment un job super et un collègue encore plus génial !

Le seul bémol à cette vie pleine d'allégresse, était Noah. Je ne l'avais pas revu depuis mon anniversaire et ça commençait à m'inquiéter. Nous avions promis de faire une trêve pour faciliter les choses au travail, mais de là, à ne plus se croiser... au bout d'une semaine et demie, alors que je venais de quitter la salle de pause, j'avais enfin osé poser la question à Max. Mais de façon suffisamment nonchalante pour qu'il ne se doute de rien.

- Il est parti de la boîte, ton pote juriste ?

- Qui ? Noah ? Précisa-t-il, l'air visiblement étonné par ma question.

- Oui, enfin... je crois, répondis-je en fronçant les sourcils pour faire mine de réfléchir. J'avais cru comprendre que vous étiez proches, mais il ne vient plus manger avec toi. J'espère que ce n'est pas ma présence qui...

- Oh non ! Connaissant Noah, ça n'a rien à voir avec toi, assura-t-il avec conviction. Je sais qu'il s'est montré un peu distant avec toi l'autre jour, mais je suis sûr que c'était à cause de sa timidité. C'est quelqu'un de très sociable habituellement, tu sais, et de vraiment gentil. Il lui faut juste un peu de temps pour s'acclimater un peu aux gens. Bref, il doit sans doute être coincé sur un dossier dont la deadline arrive prochainement. Ici c'est monnaie courante comme situation.

Max avait sans doute raison, Noah devait être débordé et devait probablement se contenter d'un rapide sandwich devant son pc. Mais cela n'excusait pas mes appels restés sans réponse et surtout qu'il ne m'ait pas rappelé derrière. A la base, je voulais juste le remercier d'être venu à mon anniversaire et lui demander s'il avait bien dormi. Puis, plus les jours étaient passés, plus j'avais cherché une raison logique à son silence. Mais rien ne m'était venu.

Du coup, lorsque je le croisai enfin au détour d'un couloir, alors qu'il sortait du bureau d'un collègue de mon service, j'en profitai pour lui poser la question. Je comptais sur le fait qu'on soit seul pour qu'il ne puisse pas se défiler. Et tout comme Max, il me servit l'excuse de la surcharge de boulot qu'il avait en ce moment. Cependant, à ses traits tirés et ses yeux fuyant, je savais qu'il me mentait, même s'il semblait effectivement fatigué et cerné.

Il me fuit...

N'étant pas dans un espace confidentiel, je ne pus poursuivre cette explication et le laissai partir à contre cœur avec un « bonne journée » et un faux sourire. Je sentais que ça n'allait pas être facile. Après tout, nos chemins s'étaient recroisés après 5 ans d'absence et de colère. Nous devions chacun avaler et digérer la pilule.

A la fin de la deuxième semaine, je commençai à trouver cette situation ridicule.

Je décidai donc de jouer ma dernière carte. Nell.