(Réécriture) Reality - Tome 3 - Abby et son Prince Charmant...

04 - Holding Out For A Hero

Le sourire béat, je terminai mon petit-déjeuner en écoutant Money de Pink Floyd.

J'aimais beaucoup l'introduction de cette chanson avec ce son de machine à sous. Pendant des années, elle a été la sonnerie de mon réveil, lorsque je devais me lever pour travailler à côté de mes études. Car pour que je me lève aussi tôt, c'était bien pour gagner de l'argent.

« Trouve un bon boulot bien payé et tout va bien. Argent, c'est le pie. »

Je poussai la chansonnette en faisant ma petite vaisselle, lorsque mon portable sonna. Ce fut le numéro de mon père qui s'afficha et vu l'heure matinale, ça m'alerta un peu. Je sautai sur mon téléphone et décrochai avec précipitation. Ma maladresse faillit le faire tomber dans l'eau de ma vaisselle.

Et hop ! Une petite dose de stress matinal ! Juste de quoi gâcher mon déodorant de bon matin !

- Hey ! P'pa ! Ça va ? Demandai-je d'un ton enjoué pour cacher la nervosité qui s'était installée en moi.

- Ma puce ! S'exclama-t-il avec enthousiasme. Oui, nous sommes rentrés tard hier soir avec Anna. Un peu fatigués ce matin, mais ça va. Et toi alors ?

- Ça va. Ce n'est pas que ton appel matinal me dérange, mais c'est pas vraiment dans tes habitudes... lui fis-je remarqué.

- Comment ? Tu reproches à ton vieux père de ne pas t'appeler tous les matins ? Se moqua-t-il gentiment de moi.

- Tu sais très bien ce que je veux dire, répliquai-je, amusée.

- Ok, j'admets ! Reconnut-il en riant. Mais comme je t'appelle avec des mauvaises nouvelles...

- Tu essaies de tâter le terrain, terminai-je pour lui, en riant doucement.

- C'est un peu ça, admit-il en se raclant la gorge, un sourire dans la voix.

Il reprit finalement son sérieux pour entamer le sujet principal de son appel. La maison d'Anna était dans un mauvais état. L'entrepreneur qu'elle avait engagé s'était avéré être un véritable escroc qui allait sans doute pourrir en prison d'ici peu. Il avait gonflé la facture tout en achetant des matériaux de mauvaises qualités. Aujourd'hui, elle devait quitter sa maison sur ordre d'un expert en bâtiment et le plus tôt serait le mieux.

Non, mais quel sale enfoiré, cette entrepreneur ! Pauvre Anna !

- Je vais retourner chez maman le temps de trouver un appart sur New York, annonçai-je sans perdre de temps.

- Non, mais Abby, je ne vous chasse pas Nell et toi... dit-il, ennuyé.

- Écoute, nous savions tous que cette solution serait temporaire. Le rassurai-je. Bon, je ne te cache pas qu'on n'avait pas parié sur aussi court, mais ce n'est pas de ta faute ni celle d'Anna... c'est uniquement à cause de ce sale escroc de m... on s'est compris ! Pestai-je tout seule.

- Tu es adorable ma chérie, me remercia-t-il tendrement. J'ai un truc à te proposer... Anna et moi allons vivre à l'hôtel quelques temps et nous t'aiderons à te trouver un petit appartement à partager avec Nell, qu'en dis-tu ?

- Merci papa... soupirai-je, pas très emballée au final de devoir écumer les petites annonces immobilières.

Après nous être embrassés, je raccrochai en faisant la moue. J'allais donc devoir trouver en urgence un appartement à New York avec mon salaire de misère. Autant dire que ce n'était pas gagné, même si Nell avait également un job en plus de ses études. Traduction, on avait pas de quoi nous offrir un studio ! La seule solution que nous avions était que nous trouvions une collocation. Vu ma nature assez sauvage avec les personnes étrangères à mon cercle de proches, inutile de préciser que l'idée ne m'emballait guère. Mais bon, mon panel de choix étant fortement restreint, je ne pouvais me permettre de faire la fine bouche.