14 - Through Glass - Part 3

212 22 18
                                    

Et Tony me raconta tout ce qu'il avait lu. Charles avait repéré les vidéos de Will sur le net. Il avait envoyé un mail à Dan pour savoir comment il pouvait rentrer en contact avec son patron. Dan lui avait répondu que Tyler n'était plus son patron depuis longtemps. Et qu'il se doutait de la raison d'une éventuelle rencontre. Il lui avait conseillé de renoncer à cette idée car ce ne serait qu'une perte de temps pour tout le monde. Charles, visiblement déterminé,avait renvoyé un mail pour lui demander pourquoi selon lui Tyler refuserait de le rencontrer et savoir si Dan pouvait au moins lui transmettre le message. Et Dan avait été réactif en lui répondant aussitôt qu'il savait que Tyler n'accepterait jamais de faire carrière dans la musique. C'était sa passion et voulait que cela reste ainsi. Il lui avait donc conseillé à nouveau d'oublier cette idée et surtout de ne plus jamais le recontacter pour ça. Puis plus aucun échange de mails entre eux. Mais l'historique de recherches de son profil google indiqua qu'il n'avait pas suivi les conseils de Dan. Il avait lu pratiquement toutes les pages concernant Tyler. Elles dataient toutes de l'époque où nous étions ensemble mais peu importait de toute évidence. Puis ses recherches s'étaient affinés sur notre couple pour enfin terminer sur moi. A mesure que Tony nous relatait les preuves incontournables qu'il avait déniché dans l'ordinateur de mon ancien boss, je me décomposais. J'imaginais sans mal son visage satisfait lorsqu'il avait découvert que justement j'étais étudiante dans une école en France. Il savait très bien qui j'étais avant de me contacter. Il y avait un mail envoyé à mon ancienne école daté de l'année dernière où Charles se tenait prêt à se déplacer en personne s'il le fallait pour me parler. Il leur avait même demandé de ne pas m'en souffler mot, au cas où ma candidature serait refusée. Ainsi, l'école avait cru bien faire en leur donnant mon numéro de téléphone. C'est pour cela qu'il m'avait contacté six mois avant la fin de mes études pour me demander ce que je comptais faire de ma vie professionnelle. Moi évidemment, j'avais sauté de joie en pensant qu'il avait été impressionné par mon travail scolaire et les divers stages que j'avais fait. Mais dans le mail suivant, il parlait à on ne sait qui, pour lui dire que tout démarrait bien. Il avait endormi ma fac et n'attendait plus que le bon moment pour agir. Alors qu'à moi, le jour de l'entretien, il m'avait assuré que c'était l'université qui avait proposé ma candidature et qu'il avait été impressionné.

Impressionné, mon cul ! Non mais quel sale enfoiré ! Enrageai-je intérieurement. Je déteste que l'on se serve de moi comme ça ! Si je pouvais lui dire deux mot !

C'est alors que je vis le visage décomposé de Max. Il était blanc comme une fesse qui n'avait pas vu la lumière depuis un siècle. Il était si adorable avec son empathie pour moi, que je me levai immédiatement pour me rapprocher de lui, assis sur le fauteuil en face de nous. En posant ma main sur son bras, il se tendit subitement. Il évita mon regard et ses mains commencèrent à trembler légèrement. J'étais moi aussi révoltée mais pas de là à me mettre dans cet état maintenant que nous étions déjà viré.

- Abby, je suis désolé, souffla-t-il doucement. Tu sais, je regrette tellement...mais je te jure que je n'avais pas compris...

- Attends, de quoi tu parles là ? Demandai-je en ayant un léger mouvement de recul. Ne me dis pas que tu..., n'achevai-je pas, les mots refusant de sortir.

- Non. Pas ça, leva-t-il les mains comme pour se défendre. Je viens de découvrir tout ça en même temps que toi. Tu te rappelles lorsque je t'ai dit qu'il ne choisissais pas les collaborateurs comme ça. A deux ou trois reprises lorsqu'on parlait de ton arrivé, il m'avait semblé qu'il avait eu une attitude inhabituelle. Et lorsqu'il m'a demandé de rester dans son bureau l'autre jour, il m'a annoncé qu'il comptait sur nous pour lui trouver sa perle et ce qu'il avait dit ensuite m'avait surpris mais bon.

- Qu'est-ce-qu'il t'a dit précisément ? Demandai-je au bord de l'apoplexie et craignant d'entendre une vérité qui me dérange.

- Que nous ne devions pas hésiter à prendre du recul sur les choses et que parfois on a de l'or dans notre entourage et qu'on n'en profite jamais. Nous ne devions pas à hésiter à voir large mais très près à la fois. Moi j'ai cru que c'était encore un conseil de vieux sage qui veut dire beaucoup une fois que l'on a enfin compris la phrase en elle même. Genre les vieux dictons de nos grands-parents. Mais aujourd'hui, je comprend ce qu'il voulait dire. Et je me dis que j'aurais dû réfléchir plus vite et te prévenir avant qu'on en arrive là, justifia-t-il l'air vraiment désolé et mal à l'aise.

(Réécriture) Reality - Tome 3 - Abby et son Prince Charmant...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant