10 - La vie n'est pas un long fleuve tranquille ... - Part 3

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PDV d'Abby

Le claquement de la porte d'entrée me sortit de ma torpeur. Mon cerveau se mit à carburer à toute allure et tout s'enchaîna très vite.Je demandai à Sidney de rester ici tandis que je fonçais déjà vers la porte d'entrée. Il était à peine 7 heures du matin et je courrais en pyjama après mon passé. Mais il fut plus rapide que moi. Mes clés de voiture en mains,je courus jusqu'au garage en passant par les escaliers, pour aller plus vite. De là, je me mis en route jusqu'à chez lui. Je devais lui parler. Lui expliquer ce qu'il s'était réellement passé.J'étais tellement convaincue que je ne me reconnaissais pas. Moi qui avait toujours refusé ses appels, ses mails et toutes autres formes de communication avec lui, sans compter les nouvelles qu'on aurait pu me donner, moi qui voulais absolument le zapper totalement de ma vie,je le poursuivais pour lui donner une explication.

En arrivant en bas de chez lui, lorsque je ne vis pas sa voiture, je me sentis un peu bête. Je me mis à chercher frénétiquement où il pouvait être. Son appartement public ayant été vendu après qu'il ait mis fin à sa carrière, il ne restait plus que chez Tony. J'étais si sûre de moi que je mis le pied sur l'accélérateur et repartis en trombe pour le New Jersey.Et me voilà, conduisant comme une tarée, toujours en pyjama, pourparler à Tyler tant qu'il en était encore temps. Je conduisis si vite que je réussis à le rattraper sur la route. J'avais eu un bon instinct et surtout, malgré les années, ça me prouvait que je le connaissais encore bien. Il était important que je lui parle avant qu'il n'arrive chez Tony. Ce dernier étant son meilleur ami, il serait forcément du côté de son pote et je n'avais pas du tout envie d'affronter les deux d'un coup.

Je réussis à le doubler. Mais il était si énervé et si déterminé qu'il me redoubla ensuite. Nous jouâmes à ce petit jeu dangereux jusqu'à ce qu'on arrive vers sa destination. Il sortit si vite de sa voiture, qu'il m'obligea à poser la mienne à l'arrache et à en sortir en courant.

-Tyler, je t'en prie, il faut vraiment qu'on discute ! M'écriai-je en le rattrapant, ce qui le stoppa net.

-Parce que Madame est enfin décidée à me parler ! Me cracha-t-il au visage avec dégoût, en se retournant enfin vers moi.

-Je t'en prie, viens dans la voiture. Le suppliai-je presque, en ignorant le froid mordant qui m'avait assaillie. Je dois t'expliquer mon appel d'hier et ce que tu as vu ce matin. Et je t'assure, que ce n'est pas ce que tu penses...

-Mais tu es complètement folle, ma pauvre fille ! Railla-t-il méchamment. Regarde-toi ! Tu es là, dans le froid, en pyjama pour me demander une discussion après cinq ans de silence. Il souffla en se passant nerveusement la main dans les cheveux, avant de reprendre sur un ton glacé et agressif, limite ironique. Alors quoi? Maintenant tu estimes que je suis en droit de comprendre pourquoi tu m'as abandonné comme ça du jour au lendemain même après avoir quitter ma carrière pour toi ?

-Là n'est pas le sujet... soufflai-je, exaspérée. On pourra en parler plus tard, si tu veux. Pour le moment, je tiens à t'expliquer le problème plus récent. Ajoutai-je pour recentrer le débat.

-Pourquoi ? Parce que tu te sens mal ? Tu as des soucis pour te regarder dans le miroir ? Avec ta petite conscience ?Siffla-t-il, plus mauvais que jamais, ses yeux noircis par la colère.

-Tu sais quoi Tyler ? Merde ! Criai-je en rendant les armes. Je tentai de reprendre un peu mon calme tandis qu'il était resté bouche bée face à ma réaction. Je t'ai couru après en pyjama et maintenant je me gèle les miches pour te parler, car je sais que j'ai merdé en t'appelant et te demandant de l'argent. Expliquai-je d'une voix tremblante de colère contenue. Il me tenait juste à cœur que tu n'aies pas de regrets de m'avoir aidée en imaginant que je m'étais servie de toi pour mon nouveau mec ou je ne sais quoi. Je voulais que tu saches qu'à travers moi, c'est un jeune guitariste qui s'est blessé au poignet et ne pourra probablement plus jamais jouer de la musique que tu as aidé. L'évocation de l'accident de Sidney finit de me calmer et de me faire reprendre une voix plus stable. Il n'est pas riche et n'a même pas d'assurance... et si je l'aide, c'est parce que je crois en sa musique. Et rien d'autre. Il a un talent fouet peut aller loin. Il n'est pas mon petit ami et je ne couche pas avec lui. Je crois juste en lui. Alors, maintenant que tu sais la vérité, fais-en ce que tu en veux, je m'en fiche.

(Réécriture) Reality - Tome 3 - Abby et son Prince Charmant...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant