10 - La vie n'est pas un long fleuve tranquille... - Part 2

146 19 4
                                    

Je déposai Max en premier. Sidney habitait assez loin et je savais que plus tôt mon binôme rentrerait chez lui, plus tôt il se mettrait à la recherche d'une solution pour la présentation du lendemain matin.Sur le trajet, nous avions convenu qu'il pourrait se servir de l'enregistrement de la démo pour isoler la guitare, ainsi Sidney pourrait chanter par-dessus au cas où Charles demanderait de l'entendre en live.

La nuit s'apprêtait à être longue pour lui.

Au moment de repartir, je demandai à Sidney s'il pouvait passer l'avant pour m'indiquer la route. Il accepta aussitôt et je sortis pour lui donner un coup de main à sortir de l'habitacle. Il me remercia pour ma gentillesse et se plaignit d'être un fardeau. Il ajouta, sans réfléchir, qu'heureusement qu'il vivait seul, comme ça il n'embêterait personne avec des tâches pénibles à faire. C'est ainsi que je compris que malgré son sourire rassurant de tout à l'heure devant l'infirmière, il n'avait personne pour veiller sur lui. Alors, sans lui dire quoi que ce soit, je remis le contact et conduisis en ignorant ses indications. Arrivés devant le portail du garage souterrain de mon immeuble, il me demanda pourquoi nous étions devant chez moi.

-Parce que je refuse que tu passes les prochaines 24h tout seul. Tu vas dormir chez moi. Annonçai-je tranquillement.

-Abby, c'est gentil de ta part, mais je ne peux pas accepter.Constata-t-il d'une voix douce, mais ferme. Tu as déjà fait tellement pour moi.

-De toute façon, tu n'as pas le choix vu que c'est moi qui conduit et qu'on est déjà arrivés à destination ! Remarquai-je en riant.Après, je ne dormirai pas non plus contre la porte d'entrée pour t'empêcher de partir, le rassurai-je quand même pour ne pas qu'il me prenne pour une psychopathe non plus.

Je suis barjot, mais il ne faut quand même pas exagérer !

Il est vrai que ça m'aurait ennuyée de découvrir qu'il était parti au petit matin, mais bon, je n'allais pas le séquestrer non plus.

-Abby, non, supplia-t-il presque en posant sa main sur la mienne. J'ai déjà beaucoup de mal à accepter le fait que tu m'aies avancé l'argent pour la facture de l'hôpital. Je refuse de squatter chez toi en plus.

En guise de réponse, mon pied appuya sur l'accélérateur et nous entrâmes dans le parking. Sidney retira sa main, résigné.

-Quand tu as décidé quelque chose, il y a-t-il un moyen de te faire changer d'avis ? Demanda-t-il avec douceur et la voix emplit de reconnaissance.

-Pas lorsque ça me tient autant à cœur, expliquai-je sans détour.L'appartement est immense et il y a une chambre de libre. Alors tu vas la prendre et te reposer.

Il attendit que je finisse de me garer pour poursuivre la discussion.

-Tu ne m'as toujours pas dit pourquoi tu fais tout ça pour moi. Me rappela-t-il avec un sourire.

-Parce que je ne le sais pas non plus, répondis-je honnêtement tout en fixant le mur devant nous. Nous travaillons ensemble depuis quelques semaines, mais j'ai une grande confiance en toi et un immense respect. Je crois en toi et ton talent. Donc, je fais tout ce que je peux pour t'aider à démarrer ta future et fabuleuse vie d'artiste. Je soupirai et tournai le regard pour le plonger dans le sien Et arrête de me demander pourquoi. Je le sens comme ça c'est tout.

-Et une fois que je t'aurais remboursée et remerciée infiniment,comment je pourrais te prouver ma gratitude ? S'enquit-il avec sérieux.

-En cartonnant au rendez-vous avec mon chef et en t'assurant une grande et longue carrière. Répondis-je avec un sourire malicieux aux lèvres.

(Réécriture) Reality - Tome 3 - Abby et son Prince Charmant...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant