(Réécriture) Reality - Tome 3 - Abby et son Prince Charmant...

14 - Through Glass - Part 1

Ma nuit avait été plus qu'agitée. Entre deux insomnies, mes rêves s'étaient tous tournés vers Will, revivant notre baiser encore et encore. Et lorsque je ne revivais pas ce coup de folie, j'avais passé le reste à réfléchir sur le rendez-vous du lendemain matin.

Tout reposait sur Will. Il était primordial qu'il refuse. Sans quoi mon mensonge auprès de Max n'aurait servi à rien. Je lui avais menti en prétendant être d'accord pour travailler avec Will tout en demandant à ce dernier de refuser, histoire de garder une image de vraie professionnelle. On dit que parfois tout les moyens sont bons. Mais dans ce cas précis, était-ce une bonne idée ? Sur le coup cela m'avait semblé parfait. Mais maintenant que j'étais face au mur, je commençais à douter. J'avais reproché à Max de m'avoir caché ses rencontres avec Will et là au final je ne faisais pas mieux.

Bon sang mais pourquoi m'obstinais-je toujours à me compliquer les choses... ?

La dernière en date ? Pas plus tard que ce matin en décidant d'aller au boulot en voiture et non en métro. En partant déjà à la bourre j'aurais dû me douter que ce n'était pas une idée de génie.

Après tout un chapelet de juron à l'encontre des autres automobilistes, je réussis enfin à arriver au bureau juste à temps pour ne pas être en retard. Je reconnus la voiture de Will garée dans le parking de la boite. Il était déjà arrivé et devait déjà avoir pris sa décision. Je fis un crochet par mon bureau, espérant voir Max et Will avant le rendez-vous mais ils n'y étaient pas. La culpabilité d'avoir menti à mon binôme m'avait tellement rongée sur le trajet que je me sentai obligée de me confesser avant de me retrouver face à Charles. J'espérais qu'il me pardonne d'avoir demander à Will de refuser cette proposition. Après tout, il m'avait déjà fait un coup dans le dos et je lui avais pardonné. Il n'avait qu'à puiser dans sa bonté pour faire de même avec moi. Et puis, n'était-il pas d'accord pour que l'on bosse pas avec lui après avoir compris notre lien passé ? Pourquoi avait fait semblant de céder en acceptant de parler à Will ? Pourquoi avais-je préférer fuir plutôt que de tenir ma position ? Peut-être parce que j'avais un don exceptionnel pour me foutre dans la merde oui !

Vu l'heure, Max devait être déjà à proximité du bureau de Charles. J'avais peut-être encore une chance de lui parler avant. Ainsi, je fonçai comme une malade à travers les couloirs. Une fois arrivée devant la porte du bureau, je vis qu'il n'y était pas et je sentais que j'allais me dégonfler comme un soufflet. Mais avec l'image de Sidney en tête, je pris mon courage à deux mains. Absorbée par mes pensées, je ne fis pas attention à Helen et passais droit devant elle. Je fus arrêtée dans ma course au moment où elle se manifesta en se plaçant devant la porte du boss. Consciente de mon impolitesse, je la saluai et lui priai de m'excuser de l'avoir ignorée de la sorte. Elle posa un regard maternelle sur mes rides trahissant ma nervosité et m'assura qu'elle me comprenait. Après avoir frappé deux petits coups sur la porte, elle ouvrit celle-ci,tout en se retirant pour me laisser entrer. A l'intérieur, je vis Max et Will déjà installés autour du grand bureau et mon cœur s'emballa tout seul. Le moment de vérité était arrivé.

Will, allait-il jouer le jeu ?

- Bonjour Charles, je suis désolée pour mon retard.

- Je t'en prie. Il n'est pas encore 9h ne t'en fais pas. Nous avons juste pris le temps de prendre un café et nous étions sur le point de démarrer. D'ailleurs veux-tu boire quelque chose ? Demanda-t-il la main sur son téléphone prêt à donner son ordre à Helen.

- Merci mais ça va aller, répondis-je suffisamment nerveuse pour ne pas avoir besoin d'un excitant supplémentaire. Mais puis-je vous demander une toute petite chose. Je voudrais parler à Max un instant ? J'ai absolument besoin de savoir deux ou trois choses pour vite les inclure dans son dossier avant la fin de la réunion. Ainsi vous aurez tout pour midi comme prévu, mentis-je du mieux que je pouvais.