Point de vue de Crystal.
Il m'avait regardé avec autant d'amour que j'aurais cru qu'il serait prêt à décrocher la lune pour moi. Mais au lieu de ça, il s'est enfui vers la lune et m'a laissé tomber dans les décombres de la Terre.
Ses mains qui se baladaient sur mon corps nu ravivaient les souvenirs des autres mains malsaines qui se promenaient sur ce même tas de chair et d'os.
Mais au fur et à mesure, ses propres mouvements se sont gravés sur ma peau pour effacer les traces de ces monstres, gravant sa propre signature. Tel un tatoueur prenant en considération chacun de mes désirs, pour alors les dessiner de son propre crayon, son propre style, ses propres décisions.
N'effaçant pas les cicatrices, mais dessinant au-dessus...
Il traverse le pont que d'autres ont traversé avant lui et qui l'ont souillé jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un morceau de bois fragile.
Je croyais qu'il avait pu traverser ce pont, et qu'il le reconstruisait pour me rendre la pincée de bonheur que mon cœur recherchait sans s'avouer vaincu. Mais j'avais tort. Comme pour les autres, je n'étais qu'un instrument. Un trou pour vider ses couilles remplies.
Et dire que, pour un moment, j'y avais cru. J'ai construit une tour pour m'installer dessus, me protégeant des serpents qui me guettaient d'en bas. Pour après me rendre compte que, cette tour, je l'avais construite de vent et de rêves moins solides qu'une plume.
Les serpents m'ont retrouvé...
Finalement, je ne vois que le nom de Kayden sur ma liste d'hommes dignes de ma confiance. Kayden, partageant mon sang, ma vie, et maintenant mes maux. Je ne me suis jamais intéressée à ses activités de chef, trop occupée à regarder où je vais, ce que je fais, ou encore mon reflet dans le miroir.
Peut-être que je suis égoïste...
Ou peut-être que j'ai une confiance aveugle dans ce qu'il fait. Que je n'aime pas me mêler.
Un cuisinier cuisine à merveille alors que deux ruinent le plat...
Mais depuis un moment, sa présence près de moi est ce qui m'empêche de tomber. Le caillou qui empêche le pneu de rouler infiniment. Le bras d'un ami proche qui retient son compère bourré.
Le froid du métal qui s'infiltre dans ma peau blanchâtre me tire de ma rêverie. Je me redresse du mur sur lequel j'étais adossée pour observer les cellules de torture qui se dressent devant moi. Elles sont si nombreuses que les compter me couterait des heures de travail, et deux litres d'acide gastrique perdus en vomissements.
Je m'approche en évitant de toucher les barreaux plein de crasse et de sang. Les visages des prisonniers qui me regardent avec haine me glacent le sang. Leurs visages sont à peine reconnaissables, et j'espère que le visage de celui que je cherche est, lui, visible.
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Bravery
Science Fiction2160. Tuer est une habitude, torturer un loisir quotidien. L'Homme n'est plus humain, la compassion est noyée dans les cendres des guerres qui font rage. Bravery, un des territoires les plus puissants au monde, n'a qu'un but: Massacrer pour ga...