« - Titania ? Dis-moi tout. »
Eglantine était venue se blottir contre moi, dans mon lit, et avait senti à mon mutisme que je n'allais pas bien. J'ouvris la bouche pour répondre, mais la refermai. Que pouvais-je dire ? Je ne comprenais rien à tout ce que je ressentais ! Elle me prit la main avant de soupirer :
« - Dis... Je suis là pour t'aider, tu le sais ?
- Oui, mais... »
Je m'arrêtai de parler, la gorge nouée et au bord des larmes. Aussitôt, elle souffla :
« - Qu'y a-t-il ? C'est... C'est à cause de Côme ? »
Je me mordis la lèvre, avant d'éclater en sanglots que j'étouffai dans mon oreiller. Je n'en pouvais plus de ressentir tant d'émotions contraires ! Elle me frotta doucement le dos :
« - J'avais raison, alors.
- Je ne sais pas... »
Je balbutiai à travers mes larmes :
« - Je n'en sais vraiment rien, je... Aujourd'hui, il m'a pris la main, et...
- Tu l'as repoussé ?
- Non, non ! Je...
- Tu en avais envie ? »
J'hésitai un instant, avant de murmurer d'une voix brisée :
« - Non.
- Alors tu l'aimes.
- Mais je ne veux pas ! »
Je ne savais comment exprimer toutes mes angoisses. Je bredouillai :
« - Je... Il est noble, et moi je ne suis rien, et... Je suis sûre que... Qu'il s'en fiche de moi, et... Et je ne suis pas belle, et je ne le connais pas, il ne me connaît pas... Je suis sûre qu'une fois qu'il rentre chez lui, il m'oublie... »
Eglantine resta silencieuse, se contentant de me serrer contre elle en attendant que je me calme. Lorsqu'elle estima que j'étais suffisamment apaisée, elle soupira :
« - Ne dis pas cela. C'est bien lui qui t'a pris la main en premier, n'est-ce pas ? C'est lui qui a fait le premier pas ?
- Oui, mais...
- Non, écoute-moi, me coupa-t-elle. Si c'est lui le premier qui a agi, je ne pense pas qu'il t'oublie en rentrant chez lui. Et... T'a-t-il déjà fait des compliments ?
- Oui, mais je...
- Alors, m'interrompit-elle encore une fois, je pense qu'il est aussi confusément attaché à toi que tu ne l'es à lui.
- Mais Eglantine ! Il est fils d'un aristocrate !
- Et alors ? Nous sommes bien là pour épouser des hommes ayant un certain niveau de richesse.
- Mais... L'épouser ? Oh non... »
Je me pris le visage dans mes mains. La rousse s'énerva à mi-voix :
« - Bon sang, Titania ! C'est l'occasion rêvée pour sortir d'ici !
- Mais je ne veux pas me marier ! »
Je fondis de nouveau en larmes silencieuses. J'avais trop peur de l'inconnu, et... Je ne savais rien de Côme ! Rien, à part le fait qu'il soit sourd, et qu'il soit allé à l'opéra et au théâtre ! Eglantine marmonna :
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The sound of silence (Tome 1) ✅
Historical Fiction« - Voici Titania. Elle sera la personne idéale pour votre requête. » Une requête ? Mon cœur se remit à tambouriner dans ma poitrine sous le coup de l'angoisse. Qu'attendait-on de moi ? Le vieil homme s'avança vers moi, avant de m'intimer d'une vo...