36. Je suis enceinte !

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Le lendemain matin, alors que je venais à peine d'ouvrir les yeux, je sentis Titania se presser contre moi. Elle embrassa ma tempe, puis se lova contre moi. Je l'entourai de mes bras en souriant, savourant cette sensation de son corps contre le mien. J'inspirai son odeur rassurante avec délices, puis déposai mes lèvres sur son crâne. Elle bougea pour me regarder, et je lus dans son regard une angoisse dont je connaissais la cause. Je soupirai, et elle baissa les yeux en parlant :

« - Je ne suis pas malade. Je suis juste... Fatiguée, et irritable. Mais c'est tout, ça va passer ! »

Je fouillai son visage du regard, mais elle était sincère. Elle pensait vraiment que ce n'était qu'une mauvaise passe. Mais si ça ne l'était pas ? Je ne voulais pas qu'elle me jette des méchancetés à la figure encore une fois, ou pire ! Elle dût deviner mes pensées, car elle afficha une mine désolée :

« - Côme, je... Jamais je ne redirai des choses pareilles. J'en suis tellement désolée ! »

J'embrassai son front sans rien dire. Je ne savais que répondre. Je lui avais pardonné, mais... Si ses symptômes étaient ceux d'une maladie grave, incurable ? Je sentis son souffle sur ma joue, et elle se rallongea à mes côtés, silencieuse. Je devinai qu'elle boudait, mais ne pouvais la laisser comme cela sans rien faire. Titania me tourna le dos, vexée, et un sourire amusé étira mes lèvres. Doucement, je vins me mouler contre son dos, enserrant sa taille d'un bras pour lui caresser le ventre juste en-dessous du nombril. Elle frissonna, et tourna la tête pour me regarder. En voyant mon sourire, elle soupira, puis parla :

« - Tu m'agaces. Je suis incapable de bouder avec toi ! »

Je repoussai ses cheveux pour embrasser sa nuque, et sentis mon ventre se tordre de désir. Je l'aimais tellement que c'en était parfois douloureux. Je la retournai pour accéder à sa bouche, et l'embrassai avec passion et désir. Elle entoura mon cou de ses bras, se pressant contre moi avec avidité.

Mais soudain, elle me repoussa brutalement et se leva, se plaquant une main sur la bouche. Elle enfila rapidement une robe d'intérieur avant de sortir en courant de la pièce. Affolé, je me levai à mon tour, passai la première chemise qui me tomba sous la main et sortis de la chambre. J'eus le temps de voir le bout de sa robe disparaître derrière la porte du cabinet de toilettes avant que le battant ne se referme. Je me précipitai dans la pièce, mais m'arrêtai, angoissé.

Titania était penchée au-dessus d'un pot de chambre vide, les cheveux rejetés en arrière. Elle vomissait. Aussitôt, je vins la soutenir par la taille, le cœur battant à tout rompre. Elle se redressa, le teint pâle et les paupières closes, et se laissa aller contre moi. Sans réfléchir, je la soulevai dans mes bras pour la ramener dans notre chambre. Je l'allongeai sur le lit, la recouvrant des draps, et lui tapotai les joues, paniqué. Elle ouvrit les yeux, papillonnant des paupières. Lorsqu'elle me vit, elle souffla :

« - Je ne me sens pas bien... »

Je me relevai et sortis de la pièce en vitesse. Où étaient-donc ces domestiques ?! Alors que je m'engageai dans le couloir sombre pour revenir dans les parties principales du château, je heurtai Léandre. En voyant mon air agité, il me prit par l'épaule pour me faire retourner dans mes appartements. Dans le corridor, il me demanda, les sourcils froncés :

« - Qu'y a-t-il, Côme ?

- T-Titania ! Elle... M-malade, et... A vomi ! »

Il écarquilla les yeux, et se précipita à ma suite dans notre chambre. Il s'agenouilla au pied du lit, et demanda à Titania :

« - Regardez-moi, Titania. Comment vous sentez-vous ? »

Je ne pus saisir sa réponse, car je tournai en rond devant le lit, effrayé. Que pouvait-elle avoir ?! Léandre lui parla encore quelques instants, puis se releva et prit mes mains entre les siennes :

The sound of silence (Tome 1) ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant