Deux mois passèrent. Côme venait dès qu'il le pouvait, c'était-à-dire trois ou quatre jours dans la semaine, parfois cinq. Nous passions quelques heures de pur bonheur ensemble, et... Il repartait. Et quelques fois, il m'apportait une surprise. J'avais ainsi reçu une magnifique bague sertie d'une pierre bleue (il m'avait appris qu'il s'agissait d'un saphir), plusieurs livres et pièces de théâtre que je cachais sous mon matelas, un collier assorti à la bague, et toutes sortes de présents. Mais ce qui me comblait le plus était sa présence. Je pouvais passer des heures à le contempler, à le regarder couvrir de minuscules bouts de papier de sa petite écriture tandis qu'il me racontait sa vie de prince. Plusieurs fois, je voulais lui dire qu'il n'était pas obligé de m'offrir des cadeaux, mais cela semblait lui faire tellement plaisir que je me taisais. S'il était heureux, je l'étais aussi.
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Allongée contre lui dans l'herbe, je passai doucement ma main dans ses cheveux bruns tandis qu'il dormait paisiblement. Il s'était endormi rapidement après nos retrouvailles, et je n'avais pas eu le cœur à le réveiller. Il était si attendrissant... Il eut un léger frémissement, alors je retirai rapidement ma main, ayant peur de le réveiller. Mais il retomba dans le sommeil, et je repris mon occupation précédente, à savoir lui caresser les cheveux. C'était rare quand il s'endormait... D'habitude, c'était plutôt moi qui m'assoupissait dans ses bras, bercée par sa respiration.
Soudain, je sentis quelque chose se frotter contre mon dos, et tout de suite après, plusieurs griffes s'enfoncèrent dans mon dos. Je grommelai en me retournant doucement :
« - Grisou, arrête, tu vas le réveiller ! »
Je pris le chat dans mes bras. Depuis la première fois que je l'avais vu, il avait bien grandi et grossi, mais gardait toujours la même mine adorable. J'embrassai son museau, avant de m'asseoir pour ne pas déranger Côme. Je caressai l'animal, qui se pressa contre moi en ronronnant de plaisir. Je ne me lassais pas de le câliner !
Brusquement, des bras entourèrent ma taille tandis qu'un corps se collait contre mon dos. Côme embrassa ma tempe, avant de tendre un bras pour caresser Grisou à son tour. Je lui demandai en observant le chat miauler de contentement :
« - Je vous ai réveillé ? »
Il n'eut pas de réaction, ne m'ayant pas entendu. Honteuse, je serrai les dents, avant de tourner la tête pour répéter ma question. Il eut un sourire amusé, et secoua la tête. Je me sentis plus sereine, et me penchai un peu en arrière pour que ma tête repose dans le creux de son épaule. Il déposa doucement ses lèvres dans mon cou, me faisant frémir de plaisir. J'adorais quand il faisait ça. Et il le savait.
Je le sentis sourire contre ma peau, alors me retournai pour le gronder :
« - Ce n'est pas drôle ! Vous savez très bien que je réagis toujours pareil quand vous m'embrassez dans le cou, et... »
Il me coupa en m'embrassant doucement. Durant ces deux mois, il avait considérablement pris confiance en lui. Et je devais avouer que cela ne me déplaisait pas, même si j'étais toujours attendrie lorsqu'il hésitait. Il sépara nos bouches, et je lui demandai :
« - Revenez-vous demain ? »
Il acquiesça en souriant, alors je me pressai contre lui, heureuse.
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En cours de danse, je me concentrais pour ne pas écraser les pieds d'Eglantine. Depuis deux semaines, cette dernière était d'humeur morose, car un prétendant venait la voir au parloir. Un prétendant de quarante-trois ans. D'après ce qu'elle m'avait raconté, il portait une perruque car il n'avait plus de cheveux, et n'avait presque plus de dents. Je préférais de loin mon Côme ! Mais je comprenais l'angoisse de mon amie, qui ne voulait pas épouser un homme pareil. Voyant qu'elle serrait la mâchoire, je lui soufflai :
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The sound of silence (Tome 1) ✅
Historical Fiction« - Voici Titania. Elle sera la personne idéale pour votre requête. » Une requête ? Mon cœur se remit à tambouriner dans ma poitrine sous le coup de l'angoisse. Qu'attendait-on de moi ? Le vieil homme s'avança vers moi, avant de m'intimer d'une vo...