A peine la portière s'était refermée que Côme prit mes mains dans les siennes pour les embrasser, les yeux emplis d'admiration et d'amour. Je me sentis rougir, et balbutiai :
« - Merci pour les présents, c'est... Magnifique. Vraiment. »
Il eut un sourire attendri, et haussa les épaules. Il embrassa doucement mes doigts, mais je remarquais qu'il avait les mains plus chaudes que d'habitude. C'était sans doute moi qui avais froid...
Il pressa mes doigts, et je reportai mon attention sur lui, gênée :
« - Oh... J'étais dans mes pensées. Merci de m'avoir invitée, même si je ne sais pas où nous allons. Je dois avouer que lorsque je ne vous ai pas vu cet après-midi, je me suis inquiétée, et... Je ne savais pas pourquoi vous n'étiez pas là, alors qu'hier, tout allait bien, et... »
Je me tus soudain quand il se pencha vers moi pour m'embrasser avec tendresse. Il avait également les lèvres anormalement chaudes, mais cela ne m'empêcha pas de profiter de ses baisers. J'adorais la façon qu'il avait de m'embrasser, à la fois timide, passionnée, et retenue. Il s'écarta de moi, avant d'écrire.
J'avais oublié que j'étais occupé aujourd'hui, c'est pour cela que je ne vous ai pas prévenue. Mais je ne pouvais passer une seule journée sans vous voir, alors je vous emmène ce soir au théâtre, voir Roméo et Juliette. J'aurais préféré vous emmener voir le Songe d'une Nuit d'été, mais la pièce n'était pas jouée.
Je tapai dans mes mains, excitée :
« - Vraiment ? J'adore cette pièce ! Eglantine m'a prêté le livre, et je l'ai lu et relu je ne sais combien de fois... Merci ! »
Je pris ses mains dans les miennes pour les porter à mon cœur en lui souriant. Il me rendit son sourire, avant d'avoir une légère grimace de douleur. Je voulus le questionner, mais il se comporta comme s'il n'avait rien eu, alors je ne dis rien, me contentant d'embrasser doucement ses mains. Il les reprit pour s'essuyer le visage, avant de bouger pour trouver une position plus confortable.
Silencieuse, je le détaillai discrètement. Il semblait transpirer plus abondamment que la normale, et avait le corps plus chaud que d'habitude. Qu'avait-il ? Côme surprit mon regard inquiet sur lui, alors prit mon visage en coupe pour balbutier :
« - Je vais b... Bien... Titania. »
Un immense sourire étira mes lèvres, comme à chaque rare fois qu'il me parlait. Il avait une voix si douce, si masculine, si... Si parfaite. J'acquiesçai :
« - D'accord. Je suis très heureuse d'être ici avec vous. J'avais peur de devoir dormir à l'Institution sans vous voir, et... Comme il pleut, j'ai peur qu'il y ait des orages... »
Il fronça les sourcils, ses mains agrippant toujours mon visage, me réchauffant agréablement. Voyant qu'il ne comprenait pas, je haussai les épaules :
« - J'ai peur des orages. Je ne sais pas pourquoi, mais... Quand j'entends le tonnerre, je... »
Je me mordis la lèvre, le regard voilé, ne sachant comment expliquer la terreur qui s'emparait alors de moi. Je sentis ses doigts caresser doucement mes tempes, et relevai les yeux vers lui. Il me fixait, l'air rassurant. Plus lentement qu'avant, il se pencha vers moi et posa ses lèvres sur les miennes. Je sentis mon ventre se tordre, tandis qu'une douce chaleur se diffusait dans tout mon corps.
Quand il sépara nos bouches, il avait un sourire identique au mien sur les lèvres. Il embrassa doucement mon front, avant de se renfoncer dans son siège, lâchant mon visage. Il s'essuya une fois de plus le front, et la calèche s'arrêta. Aussitôt, mon sourire devint excité, et je trépignais d'impatience. Côme eut une moue amusée, tandis que la porte s'ouvrait. Je me précipitai presque hors de l'habitacle. Il ne pleuvait plus. En attendant que le brun ne sorte à son tour, je détaillai d'un air émerveillé le théâtre. Il ressemblait à l'opéra, mais il était légèrement plus petit. Comme la dernière fois, il n'y avait personne devant, et je comprenais mieux pourquoi.
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The sound of silence (Tome 1) ✅
Historical Fiction« - Voici Titania. Elle sera la personne idéale pour votre requête. » Une requête ? Mon cœur se remit à tambouriner dans ma poitrine sous le coup de l'angoisse. Qu'attendait-on de moi ? Le vieil homme s'avança vers moi, avant de m'intimer d'une vo...