Le lendemain, j'attendais avec excitation l'instant où j'allais pouvoir enfin le revoir. Le matin, je me levai, obéissante, et suivis les autres pensionnaires pour nous habiller. A côté d'Eglantine, je tentais de masquer mon sourire stupide, ce qui la fit pouffer :
« - Eh bien, cela se voit que tu es amoureuse...
- Chut ! »
Je vérifiai du regard que personne n'avait entendu. Puis, je me tournai vers mon amie en soufflant :
« - Pas si fort, on peut nous entendre !
- Mais non. J'avais fait attention. Tu es trop mignonne. Tu as de la chance d'aimer, et d'être ainsi aimée.
- Mais ça t'arrivera à toi aussi, un jour ! Tu es bien plus jolie que moi, Eglantine. »
Et j'étais sincère. Je l'avais toujours pensé. D'ailleurs, j'étais persuadée que c'était elle qui allait se marier en premier, ou trouver l'amour la première. Et finalement, c'était moi qui avait trouvé le prince charmant. Je cachai mon sourire derrière mes mains, et elle soupira :
« - Je te préfère comme ça qu'en train de pleurer dans mes bras... »
Je lui tirai la langue, et elle eut du mal à étouffer son éclat de rire. Mère Louise s'exclama :
« - Calmez-vous toutes les deux ! »
Je me coiffai rapidement pour ne pas essuyer d'autres remontrances, et la rousse fit de même.
Enfin, nous pûmes sortir de la pièce pour nous divertir un instant, avant deux heures de lecture des Evangiles. J'en bâillais d'avance... Seule la pensée que j'allais voir Côme allait me permettre de ne pas m'endormir.
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L'après-midi, j'attendais avec impatience l'instant où Mère Louise allait me faire signe que je pouvais m'éclipser. Mais le temps passait, et la supérieure ne prêtait aucune attention à moi. Au contraire, elle semblait presque m'ignorer. Nous étions en train de nous perfectionner à l'art de la valser. En couple avec Eglantine, je n'étais pas concentrée sur les pas, mais uniquement sur Côme. Après avoir une énième fois écrasé les pieds de la rousse, elle me siffla :
« - Bon sang, Titania ! J'ai mal aux pieds ! Essaye de te concentrer !
- Désolée, mais... Je ne comprends pas. Côme devrait déjà être là !
- Tu m'as dit toi-même qu'il ne venait pas tous les jours. Peut-être qu'il ne vient pas aujourd'hui.
- Mais il me l'aurait dit ! »
Elle fronça les sourcils, me prévenant que Mère Louise approchait. Alors je baissai la tête en me taisant pour me concentrer sur les pas. Mais je sentais mon cœur se serrer d'appréhension. Pourquoi ne m'avait-il rien dit ? Peut-être qu'il ne voulait plus me voir... Je me mordis la lèvre pour ne pas pleurer, et essaya de réfléchir. Je devais lui faire confiance. Il m'aimait, il me l'avait même écrit hier. Alors peut-être qu'il avait eu un empêchement. C'était ça, alors je devais arrêter de penser directement qu'il ne m'aimait pas.
Quand la supérieure se fut éloignée, Eglantine soupira :
« - Ne te tourmente pas comme ça. Il y a forcément une explication.
- Je sais. Merci. »
C'était vraiment une amie en or. Je lui adressai un sourire, qu'elle me rendit, avant de s'exclamer, quand je lui marchai encore une fois sur le pied :
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The sound of silence (Tome 1) ✅
Historical Fiction« - Voici Titania. Elle sera la personne idéale pour votre requête. » Une requête ? Mon cœur se remit à tambouriner dans ma poitrine sous le coup de l'angoisse. Qu'attendait-on de moi ? Le vieil homme s'avança vers moi, avant de m'intimer d'une vo...