24. Côme vous attend.

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Couchée, seule dans le grand lit, je ne parvenais pas à dormir. J'allais me marier le lendemain, et après l'euphorie du départ de l'Institution passée... J'étais morte d'angoisse ! Qu'allait-il se passer après la cérémonie ? Qu'allais-je devoir faire ? Bien sûr, je mourrais d'envie d'être enfin à Côme, et ce pour la fin des temps, mais... Après le mariage, c'était l'inconnu !

Je me tournai dans les draps, savourant le bruissement du tissu. Séraphine m'avait assuré qu'il s'agissait de soie. Je ne savais pas ce que c'était, mais c'était extrêmement doux... Même si je devais avouer que je préférais les gros draps de l'Institution, qui me tenaient bien chaud et dans lesquels j'adorais me blottir. J'entendis ronronner près de mon oreiller, alors tendis la main à l'aveuglette pour caresser Grisou. Côme avait accepté que le chat dorme avec moi. Nous avions soupé ensemble, dans une petite salle aménagée spécialement pour nous. Jamais je n'avais autant mangé, ni de choses aussi bonnes. Tout était délicieux ! Et c'était assez étrange d'avoir le droit de parler normalement, sans devoir chuchoter pour ne pas que Mère Louise nous entende. Et surtout... Côme me prenait la main, m'embrassait les doigts, me dévorait du regard, et... Cela me réchauffait le cœur, de savoir qu'il m'aimait autant. Même si ça m'effrayait un peu aussi...

Je bâillai, avant de m'asseoir dans le lit. La grande pièce vide m'angoissait... Je pris Grisou dans mes bras et le caressai doucement, promenant mon regard sur la chambre. Je ne distinguais presque pas les meubles à cause de l'obscurité. J'aurais mille fois préféré dormir avec Côme, mais... J'avais eu honte de lui demander, alors... Je me retrouvais seule dans ce grand lit. Le chat dégageait une chaleur agréable. Je le caressai derrière les oreilles, me délectant de ses miaulements.

Puis, je me levai, et allumai une bougie. La lumière tremblotant éclaira doucement la pièce, projetant de grandes ombres sur les murs. Je passai une des robes d'intérieur que Séraphine avait mis à ma disposition, et écartai les lourds rideaux qui couvraient les grandes fenêtres. Je m'assis devant les vitres, ramenant mes jambes vers moi, et fixai le dehors. Grisou vint se blottir contre moi, alors je le pris dans mes bras, le caressant doucement. Je sentais son petit cœur battre aussi rapidement que le mien, et embrassai sa petite tête grise en soupirant.

Comment allait se dérouler le mariage ? Qui allait être présent ? Qu'allais-je devoir faire, ou dire ? Et si jamais je faisais un faux pas, que... Que je déchirais la robe ? Que je parlais au mauvais moment ? Qu'allait penser Côme de moi, alors ?

Je sentis des larmes de panique me monter aux yeux, et reniflai en enfouissant mon visage dans la fourrure si douce de Grisou. Il miaula de protestation, et planta ses griffes dans ma chemise de nuit. Aussitôt, je l'écartai de moi en pestant, avant d'éclater en sanglots angoissés. Je plaquai mes mains sur ma bouche pour étouffer mes pleurs, et me levai brusquement pour aller me jeter sur le lit. J'avais tellement peur !

J'entendis la porte de la chambre s'ouvrir, alors essuyai mon visage avec des gestes saccadés avant de m'asseoir pour regarder la personne qui entrait. C'était Séraphine, qui eut une moue désolée, et vint s'asseoir au bord du lit :

« - Allons, mon petit... Ne pleurez pas. N'êtes-vous pas heureuse d'être ici ?

- Si, m-mais... »

Je reniflai, essayant d'être claire :

« - Je... J'ai peur de... De ne pas être à la hauteur ! »

Je fondis en larmes, exténuée et angoissée. La domestique me prit dans ses bras, me caressant doucement les cheveux :

« - Voyons... N'ayez pas peur, mademoiselle Titania, il ne peut rien vous arriver, Côme a pensé à tout !

The sound of silence (Tome 1) ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant